1.17 Les pêches

La plus grande tragédie environnementale et économique du Canada a été l’effondrement de nos ressources halieutiques sauvages. Nous pensions que la mer nous donnerait une quantité illimitée de poissons jusqu’à la fin des temps. Ce mythe a mené directement à l’effondrement, dans les années 1990, de l’industrie de la pêche dans la région de l’Atlantique après des décennies de pêche excessive à longueur d’année par des flottes canadiennes et étrangères de grands chalutiers. Ce désastre écologique, le fruit d’une mauvaise gestion de la part du gouvernement fédéral, a entraîné la perte de 30 000 emplois. Au cours de la même période (de 1990 à 2002), les pêcheries de saumon de la Colombie-Britannique ont connu une baisse de 66 pour cent (de 96 000 à 33 000 tonnes), soit de 263,4 à 51,6 millions de dollars en prises. La crise de 2009 ayant frappé l’industrie de la pêche de la Colombie-Britannique, lors de laquelle 8 millions de saumons rouges ont disparu, démontre le peu de progrès réalisé pour assurer la durabilité de l’industrie. The historically large return of B.C. sockeye in 2010 is equally mysterious. While undeniably good news, it does not answer the long-standing questions about how we sustainably manage Canadian fisheries.

Au cours des dernières décennies, l’industrie de la pêche a installé des engins de pêche lourds et puissants sur des navires équipés de technologies de pointe en matière de navigation et de détection du poisson. Cela a provoqué l’épuisement catastrophique des stocks de morue, d’églefin, de thon rouge et d’autres espèces, entraînant l’effondrement des économies locales et la perte d’une biodiversité importante d’un océan à l’autre. Pour sauver nos stocks de poissons gravement appauvris, il faut changer de stratégie : soit on abandonne les technologies de pointe en matière de détection du poisson, soit on élimine la majorité des permis de pêche.

Pour aggraver une situation qui est déjà mauvaise, les pêches sont affublées d’autres problèmes très graves, outre la surpêche – la destruction de l’habitat et nos connaissances scientifiques très limitées sur la situation des ressources marines et le rôle joué par les chaînes alimentaires océaniques. Les politiques fédérales autorisent la surpêche d’espèces essentielles aux chaînes alimentaires telles que le hareng du Pacifique, le poisson démersal et le capelan de l’Atlantique. Les lois en vigueur ne permettent pas de protéger adéquatement l’habitat marin d’une panoplie de forces destructrices, notamment le chalutage par le fond, la bioaccumulation de produits chimiques toxiques déversés dans la mer, et les déversements attribuables aux activités d’exploration gazière et pétrolière. Les prochaines années verront apparaître de nouvelles menaces pour les pêches liées aux changements océaniques attribuables à l’acidification d’une plus grande quantité de CO2 dans l’atmosphère et de températures de l’eau à la hausse ainsi que des changements aux courants marins causés par les changements climatiques. Nous devons prendre les bonnes décisions dès aujourd’hui pour protéger les ressources halieutiques de demain.

Les capacités de récolte de nos flottes de pêche outrepassent de beaucoup les capacités actuelles de réglementation et de gestion des pêches, et les capacités de récupération de nos populations de poissons. Néanmoins, nous croyons que le Canada peut rétablir ses populations de poissons et protéger les pêcheurs du Canada et leurs familles en appliquant des règlements sévères pour régir le genre d’équipement permis, les pratiques de pêche et les limites de capture.

Tous les éléments indiquent qu’il faut interdire le chalutage par le fond. Cependant, la seule instance où le gouvernement conservateur actuel ne s’aligne pas sur les positions de l’ancien président américain George Bush est lorsqu’il refuse de soutenir le mouvement international pour interdire le chalutage par le fond. Parce le poisson traverse les frontières internationales, nous devons diriger l’effort international pour interdire les pratiques de pêche en haute mer nuisibles dans le cadre d’un nouvel engagement pour la gestion des pêches. Pour ce faire, il faudra réformer les priorités du gouvernement fédéral sur les plans administratifs et à l’égard de la recherche.

Pour protéger le précieux habitat du poisson, nous devons rétablir les dispositions de la protection de l’habitat de la Loi sur les pêches, abolies dans le Projet de loi omnibus C-38 au printemps 2012. Nous devons aussi placer des moratoires permanents, prescrits par la loi, sur l’exploration et l’exploitation pétrolières et gazières dans les zones écosensibles, dont la côte ouest de la Colombie-Britannique et le golfe du Saint-Laurent. Les pêcheurs doivent pouvoir jouer un rôle plus important dans la gestion des pêches par le biais de dispositions de cogestion qui devront être activées dans la Loi sur les océans. Nous condamnons l’approche actuelle qui favorise les piscicultures et présume que l’aquaculture peut compenser le déclin des stocks naturels.

Les députés verts :

  • Signeront et ratifieront le traité international visant à interdire le chalutage par le fond.
  • Abrogeront les modifications à la Loi sur les pêches adoptées au printemps 2012 dans un Projet de loi omnibus C-38.
  • Renforceront la Loi sur les pêches actuelle pour :
  1. Exiger l’évaluation des menaces pour les stocks de poissons et intégrer des dispositions pour protéger les stocks de poissons et le milieu marin.
  2. Rendre obligatoire la protection de l’habitat et des stocks essentiels.
  3. Exiger que la gestion et la conservation des pêches sauvages aient priorité sur l’aquaculture en cas de conflit.
  4. Augmenter les pénalités pour les infractions à la Loi sur les pêches.
  5. Accroître la participation du public dans le processus décisionnel, conformément aux principes de la Loi sur les océans, en vue notamment d’impliquer de façon positive les localités côtières dans la gestion des pêches locales.
  • Restructureront Pêches et des Océans Canada en établissant trois directions générales distinctes : Gestion, Surveillance et application de la loi et Recherche.
  • Renfonceront les lois conçues pour protéger les habitats et les stocks de poissons contre la pêche excessive et la pollution.
  • Instaureront des mesures pour mettre fin rapidement à l’élevage des saumons en enclos dans l’océan et pour s’assurer que cette industrie de l’aquaculture cesse de nuire aux espèces de poissons sauvages.
  • Accorderont du financement en priorité aux projets d’envergure réduite pour le rétablissement et l’amélioration des stocks de poissons sauvages, notamment avec les peuples autochtones et les communautés de pêche traditionnelles qui utilisent des technologies traditionnelles.
  • Rendront obligatoire l’utilisation de technologies permettant des récoltes durables comme les filières, les trappes à morue ou qui utilisent des engins de pêche mobiles considérablement modifiés pour réduire les prises accessoires d’espèces non ciblées ou en danger et suivront les résultats afin d’assurer la récupération des stocks et le retour de la biodiversité.
  • Remplaceront les pratiques de gestion interventionnistes par la pêche en estuaire.
  • Interdiront le chalutage par le fond dans les eaux canadiennes et mettront tout en œuvre pour élargir cette interdiction à toutes les eaux de la planète.
  • Évalueront et appuieront le développement de divers engins de pêche qui, tout en étant rentables, minimisent les captures accessoires et les incidences sur l’habitat.
  • Soutiendront le développement de pratiques de récolte des ressources halieutiques plus durables, y compris la transformation à valeur ajoutée et le développement de produits biochimiques et pharmaceutiques sans dangers pour l’environnement.
  • Soutiendront les activités de recherche et de développement ayant trait à l’écotourisme maritime comme usage non comptable de la biodiversité marine.
  • Fourniront du financement pour soutenir la recherche écologique afin de découvrir les facteurs qui ont permis aux écosystèmes marins de si bien fonctionner par le passé en vue de restaurer les stocks et les écosystèmes endommagés.
  • Établiront un comité indépendant de révision formé d’experts en écologie marine, en biologie des organismes marins et en économie des ressources pour examiner les causes du déclin vertigineux des ressources halieutiques du Canada (en tenant compte du point de vue des pêcheurs, des collectivités de pêcheurs et des Autochtones et des Premières nations) et formuler des recommandations à l’égard des politiques et des programmes en vue de restaurer les pêches hauturières et côtières.
  • Abrogeront la Loi de mise en œuvre de l’Accord Canada-Nouvelle-Écosse sur les hydrocarbures extracôtiers et la Loi de mise en œuvre de l’Accord atlantique Canada-Terre-Neuve et équilibreront les accords régionaux pour accorder aux pêches une plus grande protection contre l’exploration et l’exploitation pétrolière.
  • Interdiront de façon permanente l’exploration et l’exploitation pétrolières et gazières dans les zones écosensibles, dont la côte ouest de la Colombie-Britannique et le golfe du Saint-Laurent.
  • Favoriseront la participation accrue des pêcheurs et des peuples autochtones dans la gestion des pêches par le biais de dispositions de cogestion prévues aux termes de la Loi sur les océans.
  • S’assureront que les phares ont du personnel pour effectuer le travail de sûreté et de sécurité nécessaire.
  • Collaboreront avec les gouvernements des provinces pour éliminer les pratiques d’aquaculture qui causent des dommages à l’environnement marin et nuisent à la santé humaine, et chercheront à :
  1. Instaurer un moratoire sur l’établissement de nouvelles entreprises d’élevage du saumon en enclos et fermer progressivement tous les élevages existants d’ici dix ans;
  2. Entre temps, mettre en jachère les enclos marins pendant les périodes de retour du saumon.