(English) Speech: Military Action in Iraq

Elizabeth May : Monsieur le Président, permettez-moi de remercier tous les députés de la Chambre d’avoir consenti unanimement —chose rare — à ce que réponde un député d’un parti non reconnu, bien que je prenne ici la parole à titre de députée du Parti vert.

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Je tiens à relater brièvement qu’en juin 2011, j’ai été la seule députée de la Chambre à voter contre la poursuite des bombardements en Libye. À l’époque, j’ai admis, comme en témoignent les Débats, que j’étais profondément troublée par le fait qu’Al-Qaïda figure parmi les forces rebelles que nous supportions et que des entrepôts remplis d’armes pourraient facilement tomber aux mains d’extrémistes, puis servir malencontreusement à commettre des actes terroristes.

Je ne prétends pas un seul instant que j’avais raison et que tous les députés avaient tort. Ce n’est pas du tout à cela que je veux en venir. En tant que Canadiens, nous étions tous soucieux de prendre les mesures qui s’imposaient. Toutefois, dans notre région du monde, si le dicton selon lequel l’enfer est pavé de bonnes intentions s’est jamais avéré vrai, il l’a été au plus au point quand les États-Unis ont eu la brillante idée de recruter un millionnaire du nom d’Oussama ben Laden pour s’en prendre aux soviétiques avaient envahi l’Afghanistan et créer Al-Qaïda, dans l’espoir que l’Afghanistan puisse demeurer uni après coup.

Nous sommes ensuite retournés en Afghanistan, puis il y a eu la crise des organisations terroristes, qui se poursuit aujourd’hui. Il y a eu la situation en Libye.

En juin 2011, le ministre des Affaires étrangères a dit: « Évidemment, aucun gouvernement ne peut être pire que le régime Kadhafi. » Je crois que le cas de la Libye a démontré également que l’enfer est pavé de bonnes intentions, car en dépit de nos bonnes intentions, nous avons soutenu les terroristes sans le vouloir en rejetant des offres et des pourparlers de paix, et en poursuivant les bombardements.

Je sais que le temps nous manque, et je suis ravie d’avoir l’honneur de pouvoir parler avec tous les députés, mais j’aimerais seulement ajouter les observations suivantes.

Je suis entièrement d’accord avec le premier ministre. Le Canada ne peut pas rester passif. En septembre dernier, chaque fois que je participais à une assemblée publique, les résidants de ma circonscription et de ma région commençaient par se demander ce qu’il faut faire à propos de la menace que représente le groupe terroriste EIIL, ou EIIS, et par dire à quel point la situation est épouvantable. Voici ce que je leur répondais. Nous devons signer le Traité sur le commerce des armes. Nous devons contenir le trafic d’armes conventionnelles destinées aux terroristes. Nous devons retracer l’argent. Nous devons découvrir qui soutient ces gens. Nous devons adopter des stratégies sensées. Nous devons empêcher que de vastes cohortes de jeunes hommes sans emploi se sentent marginalisés dans leur société. Si on m’accuse de faire de la sociologie, alors je plaide coupable. J’appelle cela réfléchir. Nous devons réfléchir.

J’appuie sans réserve les intentions du premier ministre. Nous ne pouvons pas accepter que ces crimes horribles restent impunis, mais nous devons veiller à ne pas aggraver la situation. C’est pourquoi j’espère que nous pourrons tenir un débat plus approfondi qui ne durera pas qu’une seule journée afin que nous puissions tirer parti du savoir et de la sagesse de l’ensemble des Canadiens, puisque chaque député représente des électeurs qui tiennent à ce que le Canada prenne la bonne décision. Je ne crois pas que nous en soyons là encore.

Sans vouloir manquer de respect à qui que ce soit, je dirais que les bombardements n’ont jamais permis de mettre un terme aux menaces des extrémistes qui posent des gestes terroristes au nom de l’islam ou de toute autre religion. D’une fois à l’autre, cela n’a fait qu’aggraver la situation. Essayons de tirer des leçons de l’histoire avant de partir en guerre de nouveau.