Elizabeth May : Monsieur le Président, j’aimerais moi aussi féliciter la députée de Toronto-Centre de son élection à la Chambre des communes et de son nouveau rôle en tant que porte-parole en matière de commerce international.
J’aimerais beaucoup que son parti adopte une meilleure position à l’égard du commerce en général et de cet accord en particulier. Je n’arrive pas à comprendre comment on peut fermer les yeux sur le fait que le pays est dirigé par un régime répressif élu au terme d’élections très discutables tenues quatre ans après un coup d’État militaire. Le nouveau président a été assermenté lundi dernier seulement, et tout porte à croire qu’il ne fera rien pour renverser les tendances actuelles, caractérisées par un gouffre croissant entre les riches et les pauvres et l’empiètement sur les terres appartenant aux peuples autochtones — notamment, et malheureusement, par le secteur touristique canadien qui, aux termes de l’accord, pourrait pénaliser davantage le Honduras s’il décide de changer son fusil d’épaule et de protéger les droits des peuples autochtones.
La députée n’éprouve-t-elle aucune réserve à propos de cet accord avec le Honduras?
Chrystia Freeland : Monsieur le Président, je remercie la députée de ses observations. Je répète que le Honduras est loin d’être un pays parfait ou irréprochable, nous en sommes très conscients. À notre avis, l’établissement de relations commerciales avec le pays nous permettrait de contribuer aux changements positifs au Honduras et aiderait le pays à se remettre sur la bonne voie.
Je répète également qu’on ne va pas simplement s’en aller après avoir conclu l’accord. Il incombe au gouvernement du Canada et à tous les députés ici présents de surveiller de très près son application, et nous sommes prêts à passer à l’action au premier signe d’une régression au Honduras.
Au sujet des entreprises canadiennes et de leur comportement au Honduras, c’est une question de responsabilité sociale des entreprises, comme je l’ai déjà dit. C’est une question très importante et en tant que représentants des habitants du Canada, nous devons nous efforcer d’encourager les entreprises canadiennes à se comporter à l’étranger comme on exigerait qu’elles se comportent ici, au Canada.