Elizabeth May : Monsieur le Président, ce débat est très important. Je crois que les députés de tous les partis reconnaissent qu’il s’agit d’une crise humanitaire qui pourrait entraîner un génocide. De nombreux Canadiens entendent très souvent ce genre de discours sur divers pays au sujet desquels ils en savent très peu, ce qui tend à créer une impression que la situation est sans espoir et que l’aide humanitaire offerte par les Canadiens ne fera pas de différence.
J’aimerais personnaliser la situation. Je demande à ma collègue, qui est aussi mon amie et qui sait ce que c’est que d’être une femme en politique, de saisir avec moi cette occasion. Depuis le 23 janvier, ce pays assiégé a à sa tête l’une des rares présidentes de l’Afrique. Catherine Samba-Panza, qui représente la voix de la non-violence, demande à son peuple, qu’elle appelle ses enfants et qui l’appellent Mère courage, de déposer les armes. Elle demande l’aide de l’ONU. Elle demande l’aide du monde.
Cette fois-ci, nous ne sommes pas face à une situation où, comme c’est trop souvent le cas, les dirigeants sont détraqués et despotiques et où le peuple est victime de violence sectaire. La violence sectaire est sur le terrain, mais la présidente de la République centrafricaine demande notre aide, elle qui n’est au pouvoir que depuis le 23 janvier, soit moins d’un mois.
Quelles autres mesures peut prendre le Canada? Si on nous le demandait, que pourrions-nous faire pour faciliter le rétablissement de la paix, de la sécurité et d’une société civile saine en République centrafricaine?
Lois Brown : Monsieur le président, je remercie ma collègue de cette question, car elle me donne l’occasion de saluer les nombreuses femmes africaines qui assument des rôles de chef de file d’un bout à l’autre du continent.
En janvier dernier, j’étais au Malawi avec l’Association parlementaire Canada-Afrique. C’est Joyce Banda qui assure la présidence de ce pays. Je me suis aussi rendue au Mozambique, où j’ai prononcé un discours dans le cadre d’une conférence organisée par le Centre africain de développement minier, où la ministre des Mines du Mozambique, Mme Bias, a fait preuve d’un grand leadership dans les dossiers de la réglementation et de la législation des minéraux africains.
Ces femmes prennent leur place. J’ai rencontré beaucoup de femmes qui occupent des postes clés en Afrique et nous les encourageons à prendre leur place sur la scène internationale dans ces fonctions politiques.
Nous savons que la présidente de la République centrafricaine doit composer avec une situation très difficile à l’heure actuelle. Le Canada continuera d’être là. Nous continuerons d’évaluer la situation et de surveiller les besoins. Le Canada continuera d’aider.