L’une des plus illustres parlementaires du Canada, Elizabeth May défend l’environnement depuis toujours.
Avant de se lancer en politique, elle a été avocate et conseillère en politiques gouvernementales. Elle a aussi été directrice générale du Sierra Club du Canada durant 17 ans, de 1989 à 2006. Neuvième chef du Parti vert du Canada (de 2006 à 2019), elle a été la première candidate de ce parti à se faire élire, en 2011. À partir du moment où Mme May a réussi à faire tomber le préjugé voulant que les verts ne puissent pas se faire élire dans le cadre d’un scrutin majoritaire uninominal à un tour, 16 autres candidats verts ont été élus au fédéral et dans quatre provinces canadiennes. Elizabeth May occupe présentement les fonctions de leader parlementaire du Parti vert, en plus d’être députée de la circonscription de Saanich-Gulf Islands, qui recoupe le territoire de la Nation W̱SÁNEĆ.
Même si, au départ, elle n’a pas pu obtenir son baccalauréat parce que le restaurant que sa famille exploitait au Cap-Breton a connu des difficultés financières, elle a réussi à s’inscrire au programme d’éducation pour les adultes au début des années 1980 et à faire son droit. Ses premières armes, elle les a faites dans une bataille juridique aux proportions épiques visant à empêcher l’épandage d’agent Orange en Nouvelle-Écosse. Elle avait pour adversaire une grande société de produits chimiques. Diplômée de l’École de droit de l’Université Dalhousie, elle a été admise aux barreaux de la Nouvelle-Écosse et de l’Ontario.
Elizabeth May s’est installée à Ottawa en 1985 pour occuper les fonctions de codirectrice du contentieux au Centre pour la défense de l’intérêt public; elle a ensuite été recrutée au poste de conseillère principale en politiques auprès du ministre de l’Environnement du Canada, à l’été 1986. Pendant son passage à Environnement Canada, elle a directement contribué à la création de plusieurs parcs nationaux, dont le parc Gwaii Haanas, à Haida Gwaii. Elle a aussi pris part aux négociations du Protocole de Montréal, sur la protection de la couche d’ozone, et de divers traités sur les pluies acides, ainsi qu’à la première conférence scientifique internationale sur les perturbations climatiques. En 1988, elle a démissionné pour une question de principe, car le ministre en poste avait alors conclu un accord politique dans le cadre duquel il acceptait d’accorder, sans évaluation environnementale, les permis nécessaires à la construction des barrages Rafferty et Alameda, en Saskatchewan. La Cour fédérale a par la suite conclu que ces permis avaient été accordés illégalement.
En 1989, Elizabeth May est devenue la première directrice générale du Sierra Club du Canada, poste qu’elle a occupé jusqu’à ce qu’elle démissionne, en mars 2006, pour briguer la direction du Parti vert du Canada.
Prix et mentions importantes
En novembre 2010, le magazine Newsweek a dit d’elle qu’elle était l’une des femmes les plus influentes de la planète. Chaque année, le magazine Maclean’s demande aux députés d’élire les parlementaires qui se sont le plus distingués dans diverses catégories, et Elizabeth a remporté le titre de parlementaire de l’année en 2012, le prix de l’ardeur au travail en 2013, le prix de la meilleure oratrice en 2014, et le titre de députée connaissant le mieux ses dossiers en 2020. En 2013, le Hill Times lui a remis deux distinctions, soit celle de l’ardeur au travail et de la meilleure représentante de circonscription, en plus de la sacrer meilleure oratrice en 2014.
Son travail dans le domaine environnemental a été cité dans de nombreux documentaires, y compris dans le dernier épisode de la très réputée série Canada : Une histoire populaire, de CBC/Radio-Canada. Elle a reçu de nombreux prix et distinctions, dont le Prix pour réalisations exceptionnelles du Sierra Club en 1989, le Prix international pour la conservation de Friends of Nature, le Prix du palmarès mondial des 500 des Nations Unies en 1990, le Prix pour leadership exceptionnel en matière d’éducation environnementale de l’Ontario Society for Environmental Education en 1996 et le prix Harkin pour la conservation de la Société pour la nature et les parcs du Canada en 2002. En 2006, elle a reçu le prestigieux prix Couchiching en reconnaissance de ses réalisations dans le domaine des politiques publiques. La même année, les Nations Unies ont dit d’elle qu’elle comptait parmi les environnementalistes féminines les plus influentes du monde.
Elizabeth May a été faite officière de l’Ordre du Canada en 2005 afin de la remercier pour les dizaines d’années qu’elle a consacrées au mouvement environnemental canadien.
Bénévolat
Elle a entrepris son travail bénévole dans le mouvement environnemental dans les années 1970. Elle a mené avec succès des campagnes pour empêcher l’épandage aérien, qui visait à éliminer la tordeuse des bourgeons d’épinette dans les forêts de la Nouvelle-Écosse; elle a réussi à bloquer l’approbation de mines d’uranium en Nouvelle-Écosse; et elle a travaillé énormément sur les enjeux de politique énergétique, s’opposant principalement à l’énergie nucléaire.
Elle a travaillé avec les peuples autochtones à l’échelle internationale, ainsi qu’avec les Premières Nations du Canada. Pendant son passage au Sierra Club, elle a été directrice générale de l’organisme Survie culturelle Canada de 1989 à 1992. Elle était la première à occuper ce poste bénévolement. Elle a aussi travaillé pour les Algonquins du lac Barrière en 1991 et en 1992.
Nominations à des conseils d’administration
Elizabeth May a fait partie de nombreux conseils d’administration, notamment ceux des organisations Les Ami(e)s de la Terre (Canada), Friends of Nature (toujours en poste), et le Nuclear Information and Resource Service (toujours en poste). Elle a siégé au sein de l’International Institute for Sustainable Developement; elle a été vice-présidente de la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie; et elle a joué le rôle de commissaire de l’Earth Charter International Council à l’époque où celui-ci était présidé par Mikhaïl Gorbatchev et le regretté Maurice Strong.
Postes universitaires
Elizabeth May a enseigné à l’École d’études publiques de l’Université Queen’s ainsi qu’à l’Université Dalhousie dans le cadre du programme sur la santé des femmes et l’environnement qui a été nommé en son honneur (et qui porte aujourd’hui le nom de Chaire Elizabeth May sur le développement durable et la santé environnementale). Elle a reçu des doctorats honorifiques de quatre établissements universitaires : Mount Saint Vincent, Mount Allison, Université du Nouveau-Brunswick et École de théologie de l’Atlantique.
Livres d’Elizabeth
Elizabeth May a écrit huit livres : Who We Are : Reflections on my Life and on Canada (2014), Budworm Battles (1982), Paradise Won : The Struggle to Save South Moresby (1990, édition révisée et réimprimée en 2020), At the Cutting Edge : The Crisis in Canada’s Forests (Key Porter Books, 1998, nouvelle édition complètement refondue en 2004), Frederick Street : Life and Death on Canada’s Love Canal (en collaboration avec Maude Barlow, Harper Collins, 2000), How to Save the World in Your Spare Time (Key Porter Books, 2006), Global Warming for Dummies (en collaboration avec Zoe Caron, John Wiley et fils, 2008) et Losing Confidence : Power, Politics and the Crisis in Canadian Democracy (McLelland et Stewart, 2009).
Défense des intérêts
Pour faire valoir ses positions, Mme May n’a jamais hésité à poser des gestes d’éclat. En mai 2001, elle a par exemple fait la grève de la faim durant 17 jours sur la Colline du Parlement dans le but de dénoncer le racisme environnemental et la toxicité du milieu de vie des personnes habitant près des tristement célèbres étangs de goudron de Sydney, au Cap-Breton. Le gouvernement fédéral l’a convaincue de mettre fin à ses protestations en s’engageant à consacrer 400 millions de dollars au nettoyage du site. En mars 2018, elle a été arrêtée pendant qu’elle prenait part à une manifestation contre le pipeline de Kinder Morgan; inspirée par Gandhi et Martin Luther King, elle prônait la désobéissance civile non violente.
Vie personnelle
À l’occasion du Jour de la Terre de 2019, soit le 22 avril, elle a épousé John Kidder, cofondateur du Parti vert de la Colombie-Britannique. John a été candidat pour le Parti vert à l’échelle provinciale et fédérale. Il a un parcours professionnel inhabituel, occupant successivement les postes de cowboy, d’économiste environnemental d’agriculteur, d’analyste de politique et d’entrepreneur en technologie. En plus d’avoir tous deux des enfants et des enfants par alliance, John et Elizabeth ont 11 petits-enfants. Ils vivent dans la magnifique localité de Sidney-by-the-Sea, au cœur de Saanich-Gulf Islands.