Selon le Bulletin of Atomic Scientists, et selon d’éminents spécialistes canadiens tels que Douglas Roche, ancien ambassadeur du Canada pour le désarmement, le monde vient d’entrer tout doucement dans une seconde ère nucléaire. Le 17 janvier 2007, les scientifiques du monde entier ont fait avancer « l’horloge de la fin du monde » de deux minutes à la lumière des deux menaces actuelles : le changement climatique et la course aux armements nucléaires.
Jamais le monde n’a été si proche de la menace de guerre nucléaire depuis les bombardements de Hiroshima et de Nagasaki. Le Canada a tout simplement failli à son devoir de prévention de la prolifération des armes nucléaires, et de protestation lorsque ses alliés contrevenaient au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). En fait, le Canada continue à promouvoir la vente de technologie nucléaire dans le monde entier, mais sans prendre les précautions adéquates. Le Canada a vendu des réacteurs à des régimes totalitaires comme l’Argentine à l’époque de la junte militaire. L’Inde a été admise dans le club nucléaire grâce à son site de déchets de réacteurs de recherche canadiens. L’énergie atomique doit absolument être éliminée progressivement dans le cadre du désarmement nucléaire.
La décision du gouvernement Harper de conclure des contrats pour vendre du matériel nucléaire à l’Inde contrevient aux conditions du Traité de non-prolifération, conclu à la réunion du G-20 en 2010. Cette décision a fragilisé encore plus les limites imposées à l’armement nucléaire et la primauté du droit.
Le Canada doit appuyer la proposition en cinq points du secrétaire général des Nations Unies soutenue par une motion adoptée à l’unanimité par le Sénat et la Chambre des communes en 2010. Cet effort de renforcer le Traité de non-prolifération avec une convention sur l’armement nucléaire a aussi été appuyé par plus de 800 membres de l’Ordre du Canada.
Le Parti vert souhaite tout mettre en œuvre pour que le désarmement devienne une réalité à l’échelle planétaire et faire en sorte de convertir toutes les industries militaires, au Canada et dans le monde, en industries de paix durable. Le Parti vert sait qu’un désarmement unilatéral peut être problématique pour un pays isolé, qui pourrait se sentir menacé par l’armement d’un autre pays; nous sommes conscients du fait que le désarmement, pour être réel, doit être multilatéral et se dérouler avec l’accord et la collaboration de toutes les parties intéressées, et à l’échelle internationale, sous l’égide de l’ONU de préférence.
Les députés verts :
- Exigeront la mise en œuvre du plan en cinq points du secrétaire général des Nations Unies en vue d’une convention sur les armes nucléaires interdisant l’utilisation d’armes de destruction massive.
- Supprimeront les subventions versées à Énergie atomique du Canada limitée (EACL) pour la promotion des ventes de réacteurs à l’international, et refuseront de financer ces « ventes » aux frais du contribuable.
- Renforceront le rôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) afin de s’assurer que les combustibles des réacteurs nucléaires ne serviront jamais à fabriquer des armes nucléaires.
- Militeront auprès des alliés de l’OTAN pour qu’ils cessent de produire et de vendre des armes nucléaires.
- Entameront des négociations multilatérales de toute urgence pour éliminer les arsenaux nucléaires et prévenir leur reconstitution, à l’aide de mécanismes des Nations Unies tels que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) et le Traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles (TIPMF) qui auront pour effet la fin de l’état d’alerte des armes nucléaires américaines et russes, et des garanties ayant force de loi de la part des puissances nucléaires de ne pas attaquer les pays ne disposant pas de l’arme nucléaire et de renforcer leurs techniques de contrôle.
« Dans sa protection de l’environnement et sa promotion du développement durable, le Parti vert se doit de souligner également l’importance de l’élimination complète des armes nucléaires. »
Douglas Roche, O.C., 17 février 2007, forum de politique étrangère du Parti vert