Nous soulignons aujourd’hui le 70e anniversaire du délogement des Canadiens d’origine japonaise le long des côtes de la Colombie‑Britannique. « Il est important de ne pas oublier cette période sombre de notre histoire et de tirer des leçons afin d’éviter de répéter les mêmes erreurs », a dit la chef des verts et députée de Saanich—Gulf Islands Elizabeth May.
Le décret 1486 adopté le 24 février 1942 autorisait le délogement systématique de toutes les « personnes d’origine japonaise » le long des côtes de la Colombie-Britannique. Plusieurs personnes ont été séparées de leur famille et détenues dans des camps d’internement. Plus de 20 000 Canadiens d’origine japonaise ont été touchés par cette mesure.
Cet événement s’inscrit dans une longue série de mesures prises contre les Canadiens d’origine japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, qui furent notamment désignés en tant que sujets de pays ennemi et privés de leurs droits civils. La Gendarmerie royale du Canada fut autorisée à procéder à des fouilles sans mandat de perquisition et à confisquer leurs biens. Les Canadiens d’origine japonaise furent contraints de porter une carte d’immatriculation et de respecter des couvre-feux.
« Il est bien plus dangereux de cibler des personnes en raison de leurs origines ethniques que de chercher à cerner les véritables menaces pour notre sécurité nationale. Nous devons continuer à nous assurer que les mesures prises par le gouvernement ne revêtent pas un caractère racial. Il est primordial de préserver les libertés civiles des citoyennes et des citoyens », a dit May. « Il est particulièrement important de ne pas oublier cette période sombre de notre histoire, puisque l’internement des réfugiés figure à présent au programme des conservateurs de Harper avec le projet de loi C‑31. »
Le projet de loi C‑31, la soi-disant Loi visant à protéger le système d’immigration du Canada, comporte des dispositions qui permettraient de désigner l’arrivée d’un groupe de personnes au Canada comme une « arrivée irrégulière » et de les détenir dès leur arrivée pendant une période maximale d’un an, sans aucun examen des motifs de détention.