Le rapport final de la vérificatrice générale du Canada Sheila Fraser sur les sommets du G-8 et du G-20 révèle des abus choquants des deniers publics, des excédents de dépenses, des frais surestimés, l’absence de processus d’approbation adéquats et des dépenses catégorisées de façon trompeuse.
« De toute évidence, le gouvernement Harper n’a fait preuve ni de diligence, ni de transparence dans son utilisation des fonds publics. L’absence de contrôle ressemble étrangement au scandale des commandites », a dit la chef du Parti vert Elizabeth May. « C’est extrêmement troublant. Que fait-on de l’imputabilité? »
Parmi les chiffres les plus troublants, mentionnons le fait que la circonscription du député conservateur Tony Clement a reçu une récompense remarquable de 50 millions de dollars, soit dix fois plus que les hôtes du sommet précédent. M. Clement a depuis été nommé président du Secrétariat du Conseil du Trésor, où il est notamment chargé d’éviter les dépenses publiques inutiles. « La situation dans son ensemble ne donne pas confiance aux Canadiennes et aux Canadiens dans la capacité de notre gouvernement à gérer les deniers publics de façon responsable », a ajouté May.
Les verts souhaitent également s’assurer que le scandale financier n’est pas la seule question à l’ordre du jour. Les sommets du G-8 et du G-20 devront faire l’objet d’une enquête sur les violations des libertés civiles. « Nous ne pouvons pas écarter la question des violations des droits civils; une enquête s’impose sur toute la chaîne de commandement, sur les violations des droits fondamentaux garantis par la Charte, sur la manière dont les gens ont été arrêtés, parfois même appréhendés sur le train avant d’avoir atteint Toronto, et enfermés dans des prisons inadéquates sans pouvoir consulter un avocat ou prévenir leur famille, pendant 24 heures. La protection de nos droits comme pays nous dicte d’aller au fond des choses pour faire toute la lumière sur ce qui s’est réellement passé », a dit May.