L’incroyable patrimoine forestier du Canada – 300 millions d’hectares ou dix pour cent de toutes les forêts du monde – est une source d’immense fierté nationale et de grande valeur économique. Trente pour cent des forêts boréales de la planète sont au Canada, et cet immense écosystème des forêts septentrionales, couvrant la moitié du pays, sert d’énorme réservoir de carbone.
Il est difficile d’évaluer la valeur de ces forêts, mais elle peut s’exprimer de diverses manières : les industries du bois et du papier emploient directement plus de 350 000 personnes et génèrent chaque année plus de 58 milliards de dollars en ventes – plus de la moitié de notre excédent commercial. Des économistes estiment la valeur des forêts boréales canadiennes à 3,7 billions de dollars, mais elle est très certainement inestimable.
Le Parti vert comprend que les forêts sont les fondements d’écosystèmes complexes qui rendent de grands services qui purifient notre atmosphère et notre eau, empêchent les inondations et l’érosion, et aident à stabiliser notre climat. Les deux tiers des espèces de plantes et d’animaux du Canada vivent dans nos forêts. De larges zones forestières, notamment les forêts anciennes, doivent demeurer intactes afin de préserver les habitats naturels et la biodiversité. Nos forêts accueillent les chasseurs de subsistance et ceux et celles qui souhaitent pratiquer des loisirs et se régénérer au contact de la nature sauvage.
Le Canada coupe environ 500 000 hectares de forêt par année. Même si l’industrie forestière a été durement frappée au cours de la dernière décennie, ses répercussions économiques sont importantes pour les collectivités partout au Canada. Malgré le fait que la gestion des forêts est de compétence provinciale, le gouvernement fédéral a par le passé joué un important rôle en recherche et développement et en innovations technologiques. Le gouvernement fédéral s’est largement départi de son rôle historique dans l’étude primaire lors de la fermeture des centres de recherche du Service canadien des forêts partout au Canada. La non-utilisation de fonds du programme de forêts modèles est un autre signe du manque d’engagement des conservateurs de Stephen Harper à l’endroit de l’industrie forestière.
Le Canada a fait peu d’efforts pour améliorer la qualité du bois en fonction de l’Europe et du Royaume-Uni, ce qui pourrait être une cible légitime de recherche par Industrie Canada, le Service canadien des forêts et le Conseil national de recherche.
Nous travaillerons guidés par l’Initiative boréale canadienne, avec les Premières nations et dans un cadre de conservation pour faire en sorte qu’au moins la moitié des forêts boréales du Canada soient protégées, tout en préservant l’intégrité écologique de toutes les forêts boréales canadiennes. Sa valeur comme réservoir de carbone dépassera largement les gains économiques pouvant être réalisés à court terme.
Les députés verts :
- Travailleront avec Industrie Canada et les industries partenaires avec Ressources naturelles Canada pour favoriser la fabrication à valeur ajoutée, notamment les produits qui seraient avantagés par une plus grande qualité du bois.
- Travailleront pour rendre accessible le financement pour la recherche (par le Service canadien des forêts) pour augmenter la qualité du bois, notamment en faire un objectif clair de la sylviculture (il n’est pas clair si c’est le cas actuellement), et diversifieront le mélange des espèces exploitées.
- Travailleront à résoudre le potentiel inexploité des forêts de feuillus du Canada et des lots privés. Un changement modéré du climat pourrait entraîner des occasions de réaffecter et même augmenter le financement fédéral pour l’adaptation aux changements climatiques dans les forêts canadiennes. Travailleront avec le Service canadien des forêts pour rétablir le financement pour redynamiser le Réseau canadien de forêts modèles.
- Rétabliront le financement au réseau d’adaptation au climat pour élaborer des mesures d’adaptation pour les forêts du Canada, en travaillant avec des partenaires dans les universités et autres ordres de gouvernement. L’adaptation peut englober des scénarios de modélisation, des pratiques sylvicoles pour favoriser la résilience des forêts, le changement de composition d’espèces de forêts choisies, et (tout en reconnaissant l’inévitabilité de certains niveaux de changement climatique) l’utilisation de migration assistée d’arbres pour atteindre ces objectifs.
- Feront la promotion de l’utilisation de zones triades pour l’exploitation forestière. Les zones triades visent à délimiter un territoire dans un domaine forestier en zones protégées, en zones de sylviculture standards (extensif) et en zones de sylviculture intensive ou même super intensive. Face au coût à la hausse du transport et à une demande grandissante pour protéger l’environnement (p. ex., l’Entente sur la forêt boréale canadienne) de même qu’à la pénurie d’approvisionnement en bois régional, il est clair que l’intensification de la sylviculture dans certains secteurs de la forêt devra se concrétiser pour maintenir les niveaux de production actuels. L’intensification peut signifier une production de bois plus importante grâce à la sylviculture, notamment les éclaircies jusqu’à l’augmentation de courtes rotations des cultures pour du biocombustible.
- Fourniront un allègement fiscal, soit par abandon d’impôt ou taux d’intérêt réduits sur l’argent emprunté sur des biens d’investissement, pour réduire le parcours de l’exploitation intense actuelle du bois de seconde qualité de sorte que certaines entreprises concentreraient leurs efforts sur des pratiques de sylviculture intenses et à valeur ajoutée sur de plus petits secteurs forestiers situés près des usines de transformation.
- Appuieront les 450 000 petits propriétaires de lots boisés du Canada pour qu’ils améliorent la qualité du bois. Ces propriétaires privés pourraient constituer un élément essentiel pour l’approvisionnement futur en bois, un moyen d’atteindre des buts futurs de conservation en régions rurales et un terrain d’essai pour des stratégies d’adaptation au réchauffement climatique.
- Renégocieront les accords commerciaux pour que le Canada ait le pouvoir de favoriser la fabrication canadienne de produits à valeur ajoutée en freinant les exportations de bois brut avec une importante « taxe sur l’exportation de grumes entières ».
- Veilleront, dans le cadre de l’Accord canadien sur les forêts et en partenariat avec les gouvernements des provinces et des territoires de compétence principale, à ce que toutes les forêts économiques soient gérées de façon écologique et certifiées par le Forest Stewardship Council (FSC).
- Élaboreront, en collaboration avec les provinces et les territoires, les Premières nations et l’industrie forestière, des incitatifs qui favorisent la coupe de jardinage par pied d’arbre et des rotations plus longues qui conservent les écosystèmes forestiers et augmente la valeur du bois.
- Réaliseront l’objectif de la Convention pour la conservation de la forêt boréale, finalisée en 2010, entre un certain nombre de grandes entreprises forestières, les Premières Nations et des groupes environnementaux, qui consiste à protéger au moins la moitié des forêts boréales canadiennes à l’intérieur d’un large réseau d’aires protégées interconnectées et à instituer des pratiques de pointe en matière de gestion et d’intendance axées sur les écosystèmes dans les écopaysages restants.
- Augmenteront les subventions accordées à la recherche destinée à découvrir la meilleure façon de couper le bois attaqué par le dendroctone du pin ponderosa, tout en laissant intactes les essences d’arbres non touchées, et à atténuer, à court et à long terme, les répercussions économiques de cette épidémie.
- Développeront un « indice de santé réelle des forêts » pour évaluer l’état des forêts à intervalles de dix ans et mesurer les changements au niveau de toutes les valeurs forestières, y compris celles qui atténuent de façon directe ou indirecte le changement climatique.
- Favoriseront l’utilisation des déchets de bois issus du chanvre et de la cellulose agricole pour fabriquer les fibres de papier et ainsi réduire le stress sur les forêts sur pied.
- Favoriseront l’utilisation des déchets de bois pour remplacer les aliments comme le maïs pour produire des biocombustibles.