1.20 Mines

Tandis que le contrôle de nos ressources naturelles relève de la compétence des provinces, les conséquences de l’exploitation minière empiètent souvent sur la compétence fédérale, notamment en ce qui a trait aux pêches. Cette industrie énergivore émet aussi près de deux fois plus de gaz à effet de serre que tous les vols intérieurs au Canada.

Les verts sont en faveur du triple résultat net – une analyse qui marie les coûts et les avantages sociaux, environnementaux et économiques. Ce genre d’analyse doit constituer un prérequis à l’approbation de tout projet minier. Nous ne devrions pas extraire des produits miniers au Canada, comme l’amiante et l’uranium, qui sont extrêmement toxiques pour notre environnement et pour la santé humaine. Le Parti vert exigera que les plans de restauration des mines, dont des plans détaillés pour gérer l’eau d’exhaure acide, soient en place avant le début de la phase d’extraction minière. Les verts offriront également des avantages fiscaux pour récompenser le recyclage complet des métaux, puisque le recyclage est de loin la méthode la plus efficace de produire des métaux comparativement à l’extraction de métaux de première fusion. Les mines doivent être tenues d’appliquer la méthode du coût complet. La réalité est que les mines offrent très peu d’emplois locaux, tout en léguant un héritage de déchets dangereux, des installations de lixiviation, des nappes d’eau empoisonnées, des routes endommagées par les poids lourds (entraînant des coûts pour les contribuables locaux), tandis que les véritables gains, si on peut parler de gains, se retrouvent dans les emplois de qualité créés ailleurs. De nouvelles opérations minières, même les activités d’exploration, constituent le plus souvent un frein à d’autres investissements et à d’autres utilisations des terres, puisque la menace des mines dévalue la terre. Par exemple, il n’y a à l’heure actuelle aucune surveillance des répercussions des opérations d’extraction de l’uranium sur les eaux souterraines, les terres agricoles ou la qualité de l’air, sans oublier que le vent disperse les polluants vers les autres provinces.

Les députés verts :

  • Réclameront des mesures gouvernementales pour rendre obligatoire la bonne gestion du cycle de vie complet des produits issus des métaux pour faire en sorte qu’une fois extraits, ils demeurent en service économique pour plusieurs générations.
  • S’opposeront fermement à l’octroi de permis pour de nouvelles mines d’uranium et communiqueront aux détenteurs de permis leur intention d’éliminer progressivement cette industrie du Canada, y compris toutes les exportations connexes.
  • Interdiront l’exportation de matière nucléaire fissile.
  • Élaboreront des plans pour mettre fin rapidement à l’extraction d’amiante au Canada et aideront le gouvernement du Québec et l’industrie à éliminer progressivement l’industrie de l’amiante blanc, offrant une aide de transition aux collectivités, aux familles et aux travailleuses et aux travailleurs affectés. (L’amiante blanc est un cancérigène connu n’ayant aucun seuil sécuritaire pour éviter la maladie. L’Union européenne a interdit l’importation de ce minerai. À l’heure actuelle, le Canada exporte 220 000 tonnes d’amiante blanc, la majorité vers les pays en développement qui n’ont pas les ressources nécessaires en place pour l’utiliser de façon sécuritaire.)
  • Renverseront la position du Canada en vue d’appuyer le règlement de consentement préalable en connaissance de cause, applicable à l’amiante en vertu de la Convention de Rotterdam.
  • Insisteront pour mettre fin aux subventions versées au secteur minier afin de veiller à la comptabilité du coût complet. Élimineront les avantages fiscaux procurés par les actions accréditives favorisant la prospection et l’exploration dans des régions peu prometteuses, ainsi que les activités de prospection entreprises aux seules fins d’obtenir des déductions d’impôts.
  • Collaboreront avec les provinces, les territoires et l’industrie pour faire en sorte que, à court et à long terme, toutes les opérations minières ont une assurance responsabilité environnementale et un plan de financement anticipé pour la restauration des mines lors de leur fermeture.
  • Mettront en place une loi sur la responsabilité sociale des entreprises pour réglementer l’industrie minière, en exigeant l’observation des meilleures pratiques environnementales au Canada et à l’étranger, pour faire en sorte que les eaux ne soient pas contaminées au cours des opérations minières et après la fermeture de la mine.