L’énergie nucléaire peut-elle satisfaire nos besoins en énergie et résoudre la crise climatique? Pas lorsque nous tenons compte des coûts, de la pollution et de la menace à la sécurité mondiale liée à l’énergie nucléaire.
Les verts insistent pour dire que nos choix en matière d’énergie doivent être rationnels sur le plan économique. Les meilleurs choix énergétiques pour lutter contre la crise climatique doivent être ceux qui offrent la meilleure réduction des gaz à effet de serre pour chaque dollar investi. En fonction de ce critère, l’énergie nucléaire figure parmi les pires solutions. Les réacteurs coûtent des milliards de dollars, prennent plus d’une décennie à construire, leur fonctionnement est incertain après environ une douzaine d’années de service, et produisent seulement un type d’énergie : de l’électricité. Même si l’industrie était « propre et verte », comme le disent haut et fort les adeptes du nucléaire, elle échoue sur le plan économique. Pourtant, elle n’est ni propre, ni verte.
Des études récentes nous préviennent également que lorsque les gisements d’uranium à haute teneur seront épuisés, les émissions de carbone augmenteront en flèche puisque l’uranium à faible teneur devra être raffiné. En outre, les émissions radioactives qui s’échappent des installations actuelles en Ontario ont une demi-vie de plus de 5000 ans. Le combustible épuisé contient plus de 200 éléments cancérigènes. Le plutonium, par exemple, a une demi-vie de 24 400 ans alors que d’autres substances nocives persistent pendant des millions d’années dans notre environnement, sans traitement sécuritaire connu.
L’énergie nucléaire est inévitablement liée à la prolifération des armes nucléaires. L’Inde a développé sa première bombe nucléaire grâce au combustible épuisé d’un réacteur de recherche canadien. Aussi, les déchets d’uranium appauvri sont couramment utilisés pour enduire les balles ou les missiles dans les guerres « conventionnelles », laissant derrière elles des traces de contamination radioactive qui représentent une menace persistante pour l’environnement et pour la santé des civils une fois la guerre terminée.
Le modèle énergétique le moins coûteux pour le Canada consiste à investir dans des mesures d’amélioration de la production énergétique, comme l’efficacité énergétique et la conservation de l’énergie. Si la technologie existante était entièrement opérationnelle, le Canada pourrait facilement réduire sa demande en énergie de moitié. Les verts préconisent le recours à un vaste éventail de solutions vertes et rationnelles pour une énergie propre et verte à 100 pour cent.
Les ressources éolienne et marémotrice du Canada comptent parmi les meilleures au monde. Pourtant, on y a à peine touché. Les verts du monde entier ont dit « non » à l’énergie nucléaire. Elle n’est ni sécuritaire, ni propre, ni économique. Les politiques fédérales en matière de changement climatique doivent favoriser les mesures les plus efficientes, les plus efficaces et les plus respectueuses de l’environnement pour freiner l’émission de gaz à effet de serre.
Les députés verts :
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Collaboreront avec les provinces en vue d’éliminer progressivement l’énergie nucléaire, pour contrer l’accumulation de déchets nucléaires et pour instituer un moratoire général sur les activités d’extraction et de raffinage de l’uranium.
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Élimineront toutes les subventions et tout le soutien accordés à l’industrie nucléaire, à l’exception des budgets requis pour maintenir la sécurité des installations existantes et contribuer à leur élimination progressive, à leur déclassement et aux dispositions de stockage des déchets radioactifs.
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Réclameront du gouvernement fédéral qu’il cesse de subventionner toutes les étapes de l’industrie nucléaire ainsi qu’Énergie atomique du Canada limitée (EACL), et cesse la promotion des réacteurs CANDU.
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Exigeront que les opérations de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) et de l’EACL soient transparentes et indépendantes du gouvernement, et exigeront la divulgation des procès-verbaux de toutes les réunions avec l’EACL. Abrogeront les modifications apportées à la Loi sur la sûreté et la réglementation nucléaires de manière à ce que la CCSN ne soit plus tenue d’étudier simultanément les propositions liées à la production et à la sécurité.
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Chercheront à faire amender la Loi sur la responsabilité nucléaire, augmenteront la couverture maximale de 1 milliard de dollars à 13 milliards de dollars (la somme pour laquelle sont assurés les réacteurs américains). La législation fédérale ne limitera plus la responsabilité de l’industrie nucléaire à une minuscule portion des coûts éventuels d’un accident nucléaire.