4.7 Des personnes en meilleure santé – Un système de santé plus sain

Tous les gouvernements annoncent aux Canadiennes et aux Canadiens comment ils vont « réformer » le système de santé. Mais de nombreux problèmes empirent, comme l’allongement des listes d’attente pour les diagnostics et les interventions chirurgicales, la surpopulation des urgences et la pénurie croissante de médecins de famille.

Notre santé décline aussi. Au Canada, un enfant sur cinq souffre d’asthme. Près de la moitié de la population risque d’avoir le cancer à un moment ou un autre de sa vie. Nous assistons à une épidémie d’obésité chez les adultes et chez les enfants. Depuis 1978, l’obésité infantile au Canada a triplé. Trente-et-un pour cent de nos enfants et de nos adolescents souffrent d’embonpoint ou d’obésité, un taux qui devrait inciter les gouvernements à agir. Ces calories en trop sont le résultat de consommation de sodas et de boissons sucrées.

Notre régime alimentaire malsain comprend aussi une consommation de sodium et de gras trans trop élevée. Malgré les recommandations en 2006 du Groupe de travail sur les gras trans, de nombreuses études et recommandations de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, le Canada n’a encore pris aucune mesure pour assurer un contrôle des quantités de sel, de sucre et de gras trans dans la nourriture de nos enfants.

Les enfants sont bombardés par des centaines de messages publicitaires par jour qui les invitent à adopter des habitudes alimentaires qui mineront leur santé tout en faisant augmenter les coûts de notre réseau de soins de santé. Seul le Québec a adopté des mesures pour limiter la publicité qui vise les enfants. L’interdiction de la publicité destinée aux enfants au Québec a entraîné la plus grande hausse de consommation de fruit et de légumes au Canada et une chute de 13 pour cent des achats de malbouffe.

Près d’un million de Canadiennes et de Canadiens souffrent de polysensibilité chimique.

L’Agence de la santé publique du Canada prédit que d’ici 2020, 10 000 nouveaux cas de la maladie de Lyme par année viendront s’ajouter aux patients traités par le réseau de santé tout en transformant des citoyens productifs et en santé en patients invalides. Heureusement, le premier projet de loi du Parti vert dans l’histoire parlementaire canadienne, la Loi sur le cadre fédéral relatif à la maladie de Lyme, a été adopté en décembre 2014. Sa mise en œuvre demeure une priorité.

Les coûts faramineux des médicaments ont maintenant dépassé toutes les dépenses en santé. Fournir plus d’argent aux provinces, comme ce qu’ont fait les deux derniers gouvernements fédéraux, n’atteint pas de résultats concrets. L’Accord sur la santé de 2004 des premiers ministres engageait 41 $ milliards destinés à l’amélioration des réseaux de soins de santé, notamment 5,5 $ milliards pendant dix ans pour réduire les listes d’attente. Des données de référence ont été établies en décembre 2005 dans cinq secteurs principaux de la santé qui ont été sujets à de plus longues listes d’attente.

Cependant, les experts disent qu’une augmentation du financement n’est pas forcément la solution. Des économies ont été réalisées par la création de listes d’attente centralisées, l’informatisation des dossiers pour mieux partager les informations, et la recherche de solutions pour pallier le manque de personnel, et dans certains cas d’infrastructures et de matériel. Ces mesures peuvent contribuer à une réduction des temps d’attente, mais il n’en demeure pas moins que le Canada manque de médecins, de personnel infirmier, de radiologues et d’autres professionnels de santé. Le gouvernement, fort imprudemment, a réduit le financement destiné à la formation de médecins dans les années 90, et n’a rien fait pour accélérer la certification des médecins et du personnel infirmier formés à l’étranger. Aujourd’hui, le Canada est parmi les derniers de son groupe de 30 pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en termes de nombre de médecins et de lits d’hôpital destinés aux soins de courte durée pour mille habitants. Dans certaines régions du Canada, 60 pour cent des habitants n’ont pas de médecin de famille. Nous devons donc former plus de médecins et assurer une meilleure répartition des médecins (plus de médecins de famille, moins de spécialistes), et inciter des médecins à travailler en zone rurale.

Nous avons aussi choisi de traiter les maladies aiguës après leur apparition, au lieu d’accorder la priorité à la prévention de la maladie. De surcroît, les services de santé mentale sont inadéquats, notamment pour les jeunes. Les services actuellement en place pour aider les jeunes et les autres personnes aux prises avec une dépendance sont déplorablement insatisfaisants.

Les verts souscrivent à la définition de la santé par l’Organisation mondiale de la santé : la santé est « un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Notre système de santé actuel ne prend en charge qu’une dimension : le traitement de la maladie ou des traumatismes par des professionnels qualifiés dans des établissements sanitaires financés par les deniers publics.

Les verts applaudissent la création en 2007 de la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC). Cet organisme estime que les coûts de la maladie mentale dans l’économie canadienne s’élèvent à 50 $ milliards par année. Nous appuyons la demande de l’Alliance canadienne des associations étudiantes pour que le mandat de la CSMC soit prolongé d’un autre dix ans (2015-2025) et pour garantir que l’on se penche sur la santé mentale des jeunes.

Nous pensons pouvoir résoudre les problèmes du système de santé, y compris les attentes excessives pour les interventions chirurgicales, tout en conservant notre système de santé publique comme le font avec succès l’Alberta, avec son programme de prothèse de hanche et de genou, et de nombreuses régions d’Europe.

Les verts soutiennent inconditionnellement la Loi canadienne sur la santé (LCS) et tous ses principes. Nous refusons en bloc la création d’un système de santé privatisé et à but lucratif. Les cinq critères de la LCS qui constituent les lignes directrices des régimes publics d’assurance-maladie, et sur lesquels nous ne transigerons pas sont :

  1. L’administration publique – le régime public d’assurance-maladie doit être non lucratif et géré par le secteur public.
  2. La couverture globale : – tous les résidents doivent être couverts pour les soins de santé « médicalement nécessaires ».
  3. L’universalité : – tous les résidents doivent être couverts par le régime public d’assurance-maladie et bénéficier des mêmes conditions.
  4. La portabilité : – tous les résidents doivent être couverts par leur régime public d’assurance- santé, où qu’ils soient traités, dans tout le Canada.
  5. L’accessibilité : – tous les résidents doivent avoir accès à des services de santé couverts par l’assurance-maladie dans les mêmes conditions, sans frais directs ou indirects, et sans discrimination en raison de leur âge, de leur état de santé ou de leur situation financière.

La possibilité que l’industrie de santé à but lucratif des États-Unis conteste notre système de santé universel sans but lucratif en invoquant l’ALENA ne doit pas être négligée. Autoriser l’existence d’une industrie de santé à but lucratif reviendrait à signer l’arrêt de mort de notre système de santé. Si le Canada autorise la création d’un nombre croissant d’établissements de santé à but lucratif en vertu des règles du « traitement national », nous risquons de perdre l’entièreté de notre système universel à payeur unique à l’issue d’une contestation aux termes de l’ALENA. Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre ce risque. Réformer notre système de santé signifie protéger les fondations de notre système universel à payeur unique.

Nous devons nous assurer que chaque Canadien et chaque Canadienne ont un médecin de famille. Nous devrions adopter la vision de soins primaires axés sur le patient telle qu’élaborée par le Collège des médecins de famille du Canada. L’équipe de fournisseurs de soins de santé, centrée sur le patient, comprend un grand nombre de professionnels formés. Nous pouvons faire davantage en utilisant le plein potentiel des infirmières praticiennes, tout en nous assurant que le personnel infirmier bénéficie d’un soutien adéquat en employant un personnel dédié uniquement au nettoyage et aux autres services essentiels. Pour réduire les temps d’attente, il faut aussi embaucher plus de professionnels de la santé et ouvrir plus de lits. Nous avons aussi besoin de financement adéquat pour faire en sorte que les services des employés de soutien au nettoyage ne soient pas compromis. La propagation des infections dans les hôpitaux a empiré au moment où les services de nettoyage et d’entretien ont été privatisés, avec des salaires moins élevés et des heures de travail à la baisse.

Pour freiner l’augmentation vertigineuse des dépenses de santé, nous devons trouver le moyen de contrôler le coût des médicaments. Actuellement, 20 pour cent de notre budget en soins de santé est dépensé en médicaments, le secteur de la santé où les coûts augmentent le plus rapidement.

L’utilisation des médicaments doit être évaluée avec beaucoup plus de rigueur avec une approche qui repose sur des preuves. Dans des conditions d’utilisation normale des produits, on estime que les médicaments sur ordonnance entraînent 150 000 décès chaque année en Amérique du Nord. Santé Canada n’évalue pas assez rigoureusement les risques. Le Canada n’a toujours pas d’exigences pour la déclaration obligatoire d’effets secondaires de médicaments sur ordonnance. Beaucoup trop souvent, il y a conflits d’intérêts entre ceux qui conseillent les organismes gouvernementaux et même les médecins qui acceptent des voyages et des promotions de l’industrie pharmaceutique, ce qui peut influencer les décisions. Pour chaque médecin au Canada, il y a deux représentants et demi de l’industrie pharmaceutique.

Bien comprendre la consommation de médicaments d’ordonnance peut sauver des vies et faire diminuer les coûts.

Pour freiner l’augmentation vertigineuse des dépenses de santé et sauver des vies, nous devons trouver le moyen de contrôler le coût des médicaments. Les meilleures solutions consisteraient à créer un régime universel d’assurance-médicaments et un organisme d’achat des médicaments en gros, et à raccourcir le temps de protection des nouveaux médicaments brevetés. Cet organisme national suivrait les principes des normes d’excellence qui reposent sur des preuves pour évaluer les risques et les avantages des médicaments, à l’image de l’Initiative sur l’innocuité des produits thérapeutiques de l’Université de la Colombie-Britannique (Therapeutics Initiative at University of British Columbia). Il est essentiel d’empêcher tout conflit d’intérêts pour assurer une procédure d’évaluation des médicaments à l’abri de la corruption. Les médicaments qui montrent des effets nocifs plus grands que leurs avantages ne feront pas partie d’un régime universel d’assurance-médicaments. L’approche de l’Initiative sur l’innocuité des produits thérapeutiques a déterminé que Vioxx était l’un de ces médicaments alors que Santé Canada n’avait pas vu les risques à la santé. On estime que l’évaluation de l’Initiative sur l’innocuité des produits thérapeutiques et la volonté du ministère de la Santé de la Colombie-Britannique à écouter cet avis a sauvé 500 vies dans cette province. Des conseils aux médecins par les responsables de l’Initiative ont permis de faire économiser au réseau de soins de santé de cette province environ 700 $ millions par année. Ce genre d’économies et de vies sauvées doit se poursuivre partout au Canada.

En achetant des médicaments d’ordonnance en bloc, à partir d’évaluations solides qui reposent sur des preuves, les coûts chuteront pour la prestation de soins de santé des provinces.

Autrefois, nous avions un marché des médicaments génériques florissant au Canada, mais les réformes des lois sur les brevets l’ont presque anéanti. L’expiration prochaine du brevet d’un grand nombre de médicaments fréquemment prescrits offre au gouvernement une excellente occasion d’intervenir pour créer un système de fourniture de médicaments génériques beaucoup plus abordables. Le Parti vert entérine le principe soutenu par l’Association canadienne du diabète selon lequel aucune Canadienne ni aucun Canadien ne devraient dépenser plus de 3 pour cent de son revenu net pour des médicaments ou des traitements nécessaires, prescrits par son médecin.

Les verts savent que la santé ne s’arrête pas aux « soins de santé ». Nous connaissons actuellement une épidémie de cancer, et personne n’en parle ouvertement. Des centaines de produits chimiques que nous utilisons dans notre vie quotidienne nous exposent au risque d’une augmentation des cas de cancer, d’infertilité, de dyslexie et d’autres troubles de l’intellect, ainsi que de lésions du système immunitaire. Des produits équivalents, moins toxiques, existent, mais l’industrie fait pression sur le gouvernement pour conserver leur enregistrement et le droit de les commercialiser, et elle a plus d’influence que les professionnels de santé préoccupés et les familles qui tiennent à protéger leur santé.

Comme nous l’avons exposé dans la section sur les produits toxiques, le Parti vert s’emploiera à interdire l’utilisation des produits chimiques dont l’exposition est connue pour causer le cancer chez l’humain, une immunosuppression, une perturbation endocrinienne, une neurotoxicité ou des mutations. Ces substances seront contrôlées dans le cadre de la LCPE afin d’en restreindre l’utilisation et l’enregistrement, et avec l’objectif ultime de réduire ou d’éliminer l’exposition des populations vulnérables (femmes enceintes, fœtus, enfants, malades, pauvres et personnes âgées). D’autre part, les émissions produites par ces substances seront soumises à une taxe sur la toxicité qui sera compensée par des abattements dans d’autres domaines.

Nous éliminerons les décharges de déchets toxiques dans le cadre d’un plan pluriennal, avec pour priorité les collectivités les plus exposées. Le Parti vert ne se contentera pas d’une « gestion des risques ». Un gouvernement du Parti vert s’emploiera à réduire et à gérer les dangers, et mettra fin aux manœuvres dilatoires basées sur des modèles réputés pour protéger les produits chimiques et non la population.

Les députés verts :

  • Élimineront le système de santé à deux vitesses :
  1. Identifieront et mesureront l’étendue du système de santé à deux vitesses au Canada et travailleront en vue d’éliminer le système de santé à deux vitesses aussi rapidement que possible dans le contexte économique actuel.
  2. Prolongeront l’Accord national sur la santé.
  3. Appliqueront tous les pouvoirs de la Loi canadienne sur la santé et de la puissance financière du gouvernement fédéral pour enrayer toutes les tentatives visant à élargir le système de santé à deux vitesses au Canada.
  • Amélioreront le système actuel de traitement des soins de courte durée :
  1. Mettront un terme à la crise des coûts qui génère de longues listes d’attente en fournissant davantage de financement pour embaucher du personnel, pour ouvrir des lits actuellement fermés, pour utiliser au maximum de leur capacité les salles d’opération existantes, et pour acheter de nouveaux outils diagnostiques.
  2. Débloqueront des fonds immédiats pour la formation de médecins et de personnel infirmier.
  3. Établiront immédiatement, en collaboration avec l’Association médicale canadienne (AMC), des normes de qualification et des programmes de mentorat pratiques afin de certifier rapidement les professionnels de santé formés à l’étranger.
  4. Offriront des incitatifs pour des moratoires de prêts d’études aux médecins, au personnel infirmier, aux ambulanciers et aux autres professionnels de santé en fin d’études qui acceptent en contrepartie d’aller travailler dans des zones rurales et des dispensaires de médecine familiale qui connaissent actuellement un sous-effectif chronique.
  5. Financeront l’élargissement de la couverture des régimes d’assurance-maladie des provinces et des territoires aux médecines douces, qui sont moins onéreuses et moins invasives.
  6. Amélioreront l’accès aux services de sage-femme dans tout le Canada.
  7. Concentreront les ressources sur les lits de rétablissement pour transférer les patients vers des centres de rétablissement communautaires à moindres coûts et des lits postopératoires, faisant ainsi diminuer le ratio des patients par infirmière et permettant de libérer des lits pour les patients en attente d’une chirurgie.
  • Amélioreront notre système de traitement des malades chroniques :
  1. Adopteront une politique imposant de dispenser des soins de santé aux personnes âgées dans les collectivités où elles-mêmes ou leurs familles vivent.
  2. Favoriseront le maintien à domicile des nombreuses personnes âgées qui le souhaitent par un élargissement des programmes d’aide à domicile, des soins à domiciles et des résidences de personnes âgées pour assister les personnes atteintes de maladies chroniques.
  3. Transféreront des fonds aux provinces et aux territoires afin de construire et mettre à disposition un plus grand nombre de lits dans les établissements de soins de longue durée.
  4. Sensibiliseront les Canadiennes et les Canadiens sur les questions de fin de vie; augmenteront le financement des services de soins palliatifs dans les hôpitaux et dans les communautés; mettront en place des lois sur le « testament de vie » qui garantit aux patients le droit de limiter ou de refuser les procédures et traitements médicaux, leur permettant de choisir de mourir dignement (voir la section 4.4 Personnes agées et la section 4.5 Mourir dans la dignité.)
  • Réduiront les coûts du régime d’assurance-médicaments :
  1. Défendront la prise de mesures immédiates pour réponde aux recommandations formulées en 2004 par le Comité permanent de la Chambre des communes sur la santé, qui demande à Santé Canada d’appliquer la réglementation actuelle interdisant toute publicité sur les médicaments sur ordonnance financée par l’industrie à l’endroit du grand public, afin de contribuer à réduire la demande pour les médicaments sur ordonnance.
  2. Ouvriront une enquête publique sur l’augmentation des coûts et la prescription excessive de médicaments.
  3. Exigeront la déclaration des effets secondaires de médicaments d’ordonnance qui nécessitent la visite d’un médecin ou l’hospitalisation, renforçant l’excellente Loi de Vanessa adoptée en 2014.
  4. Enchaîneront immédiatement avec une étude et une analyse des coûts et bénéfices et de la faisabilité de la création, en collaboration avec les provinces et les territoires, d’une société d’État chargée d’acheter des médicaments génériques en gros pour les fournir aux pharmacies, et de la faisabilité de la création d’un régime national d’assurance-médicaments qui assure la disponibilité de médicaments efficaces pour toutes les Canadiennes et tous les Canadiens qui en ont besoin.
  • Résoudront la crise des isotopes à des fins médicales :

Le recours aux isotopes à des fins médicales pour diagnostiquer les cancers aide les patients à recevoir les traitements appropriés plus rapidement qu’avec d’autres outils de diagnostic. Les isotopes médicaux servent aussi, quoique dans une moindre mesure, à traiter le cancer. Par le passé, le Canada produisait le tiers des isotopes médicaux de la planète grâce au réacteur de recherche installé à la centrale nucléaire de Chalk River, en Ontario. Le réacteur de Chalk River a aujourd’hui 52 ans et a été arrêté à plusieurs reprises depuis 2007, après que plusieurs fuites aient répandu des déchets radioactifs dans les cours d’eau. Il a été remis en exploitation à l’été 2010, mais devrait suspendre ses activités de façon définitive en 2016. Le Parti vert demeure farouchement opposé à l’utilisation de réacteurs nucléaires; cependant, nous reconnaissons également les avantages des isotopes médicaux pour les personnes cancéreuses. La centrale de Chalk River utilise de l’uranium hautement enrichi, utilisable à des fins militaires, pour produire des isotopes médicaux. Le Canada a importé au total 20 kg d’uranium de qualité militaire des États-Unis, dont 97 pour cent n’ont jamais été utilisés. Ces surplus, dont la quantité accumulée pourrait facilement permettre de produire plusieurs bombes de la taille de celle d’Hiroshima, sont stockés dans des entrepôts commerciaux. La menace d’un complot terroriste pour s’approprier ce matériel radioactif et contribuer à la prolifération des armes nucléaires est très réelle. Des études internationales ont démontré que les isotopes médicaux pouvaient être produits sans réacteur nucléaire. Autant les accélérateurs de particules que les cyclotrons peuvent produire des isotopes médicaux, mais il est nécessaire de poursuivre les évaluations avant de conclure à leur rentabilité. Les verts soutiendront la recherche dans ces technologies révolutionnaires, avec comme premier objectif de garantir aux Canadiennes et aux Canadiens une source d’isotopes médicaux sécuritaire et efficace.

  • Amélioreront la santé par la prévention :
  1. Mettront en œuvre la Loi sur le cadre fédéral relatif à la maladie de Lyme pour accroître la prévention, le diagnostic précoce et un traitement efficace pour traiter les patients de la maladie de Lyme;
  2. Interdiront l’utilisation des produits chimiques dont la nocivité grave pour la santé humaine est établie (voir la Partie 3 : Préserver et restaurer l’environnement).
  3. Interdiront la publicité sur les produits du tabac et, une fois légalisée, veilleront à interdire toute publicité sur la marijuana.
  4. Augmenteront le financement affecté aux programmes d’information et de sensibilisation sur le tabagisme et l’utilisation de la marijuana et tenteront de faire du Canada un pays sans fumée.
  5. Augmenteront les taxes sur les produits dont la nocivité pour la santé humaine est connue ou suspectée (voir la section 1.15 Agriculture et aliments).
  6. Entreprendront l’élargissement de la couverture du régime d’assurance-maladie aux traitements dentaires de restauration et de prévention. En raison des coûts de cette mesure, il s’agit d’un objectif pluriannuel.
  7. Sensibiliseront les Canadiennes et les Canadiens aux modes de vie sains et à l’alimentation saine.
  8. Commanderont à Santé Canada une étude sur la charge corporelle à l’échelle nationale pour déterminer la présence de cancérigènes, de neurotoxines, de perturbateurs hormonaux, et le degré de toxicité des Canadiennes et des Canadiens.
  9. Fourniront de l’eau potable propre à toutes les collectivités du Canada d’ici 2012.
  10. Interdiront le clonage humain à des fins de procréation et imposeront une licence de Santé Canada à toutes les organisations ou institutions qui effectuent des manipulations génétiques à des fins commerciales ou scientifiques.
  • Feront la promotion de la forme physique, du sport et des modes de vie actifs :
  1. Favoriseront la création d’un programme national général de modes de vie actifs pour une meilleure santé et une réduction des coûts de santé, qui sera mis en place en partenariat avec les provinces et les territoires, les municipalités et des entités non gouvernementales, afin d’atteindre l’objectif accepté à l’unanimité par tous les ministres responsables de l’activité physique dans tout le Canada : augmenter l’activité physique de dix pour cent au cours des cinq prochaines années.
  2. Instaureront une norme nationale d’activités physiques quotidiennes de qualité dans les écoles et les universités afin de combattre l’épidémie d’obésité infantile.
  3. Investiront de façon stratégique 500 millions de dollars sur cinq ans par l’intermédiaire de Santé Canada afin de résoudre activement les problèmes de sédentarité et d’obésité.
  4. Rétabliront le programme scolaire national d’évaluation de la condition physique.
  5. Feront la promotion du « Pédibus » créé par le Toronto Atmospheric Fund, qui consiste à faire accompagner des enfants à l’école à pied par des adultes bénévoles, avec pour résultats une réduction de la pollution, une meilleure forme physique et une promotion de la sécurité des rues de la communauté.
  6. Adopteront et diffuseront largement le Programme 21 du sport du Mouvement olympique qui recommande des pratiques de gestion durables du sport et des loisirs, ainsi que des pratiques durables lors des compétitions sportives et dans les infrastructures d’entraînement.
  7. Soutiendront la formation de sportifs de haut niveau en favorisant la pratique d’un sport par le plus grand nombre et en offrant aux sportifs de haut niveau des infrastructures essentielles, des entraîneurs et des services médicaux, conformément aux dispositions de la Politique canadienne du sport de 2003.
  8. Restructureront les dépenses de sport de manière à assurer une progression cohérente du soutien financier à long terme du sport à tous les niveaux du spectre de l’activité sportive.
  9. Proposeront un projet de loi sur la responsabilité en matière de dépenses de sport afin d’assurer l’utilisation efficace et à long terme des recettes fiscales allouées aux programmes de sport les plus performants.
  • Reconnaîtront les sensibilités environnementales comme problème de santé :
  1. Mettront en œuvre des lois qui génèrent une meilleure protection de la santé publique en réduisant les quantités et le nombre de produits chimiques toxiques dans les produits de consommation, les bâtiments, les jardins et la nourriture à mesure que les Canadiennes et les Canadiens adoptent les stratégies, les produits et les matériaux les moins toxiques, exclusivement.
  2. Défendront l’ajout des sensibilités environnementales à la Classification internationale des maladies et des problèmes de santé connexes publiée par l’Organisation mondiale de la santé.
  3. Octroieront des fonds aux provinces et aux territoires pour inclure les sensibilités environnementales et les personnes atteintes du syndrome de polysensibilité chimique dans les codes de facturation des structures sanitaires provinciales.
  4. Collaboreront avec les gouvernements des provinces et des territoires pour offrir des adaptations des lieux de travail, l’accès aux soins de santé et aux traitements, des structures d’accès aux bâtiments et aux lieux publics, des structures de soutien social et une assistance financière adéquate aux personnes atteintes de sensibilités environnementales.
  • Adopteront une approche intégrée de la santé mentale :
  1. Prolongeront le mandat de la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC) pour dix autres années (2015-2025) au coût de 25 $ millions par année.
  2. Augmenteront les transferts aux provinces et aux territoires pour les malades mentaux non internés, enfants et jeunes adultes compris, afin de créer une structure de soutien communautaire et des structures de soins hospitaliers et ambulatoires par des professionnels de la santé mentale, dans les zones rurales également, car les structures et les professionnels de santé spécialisés y font cruellement défaut.
  3. Soutiendront une initiative de santé publique pour la réduction de la prescription de psychotropes par la création de programmes de réadaptation et de prévention de meilleure qualité, notamment pour les enfants.
  4. Augmenteront le financement disponible afin de mettre en œuvre une stratégie intégrée et ambitieuse en matière de santé mentale pour toutes les Canadiennes et tous les Canadiens qui en ont besoin.
  5. Réclameront une plus grande participation des personnes atteintes de troubles mentaux à la planification de la recherche, à la création de politiques, à l’évaluation des programmes et à toutes les décisions qui affectent directement leur vie quotidienne et leur collectivité.
  • Réduiront la toxicomanie :
  1. Traiteront la toxicomanie comme un problème de santé en légalisant la marijuana et en concentrant les actions sur la réduction des dangers, le traitement et la prévention.
  2. Affecteront des fonds plus substantiels aux provinces et aux territoires en vue d’augmenter le nombre de centres de désintoxication des toxicomanes et des alcooliques, de créer des programmes d’injection sécuritaire et des programmes d’échange d’aiguilles, et de fournir des ordonnances aux toxicomanes diagnostiqués leur permettant d’obtenir des drogues légalement à des doses faibles et sécuritaires, et de créer des programmes d’information préventifs.
  3. Abrogeront le Projet de loi C-2, Loi sur le respect des collectivités.
  4. Veilleront à la création d’espaces non intimidants pour les jeunes; les jeunes aux prises avec des problèmes de dépendance ne devraient pas côtoyer des personnes beaucoup plus âgées dans le cadre d’un programme de désintoxication.
  5. Préviendront le VIH/sida et assureront une meilleure gestion des impacts
  6. Réduiront les stigmates associés à la séropositivité : homosexualité, toxicomanie et prostitution. Ces stigmates sont l’obstacle majeur à la prestation de programmes de prévention et de traitement efficaces et sans jugement.
  7. Affecteront d’avantage de ressources au traitement et à la prestation de thérapies antirétrovirales aux toxicomanes séropositifs, qui sont totalement marginalisés au Canada et pour qui les programmes de soutien sont similaires à ceux des pays en développement.
  8. Affecteront davantage de ressources à la réduction des dangers, à la prévention et à l’éducation des populations à haut risque.
  9. Élimineront les obstacles bureaucratiques, sources de malentendus et de discrimination vis-à-vis des étrangers séropositifs désireux de se rendre au Canada.
  10. Adopteront un rôle de chef de file mondial dans la prestation de traitements du sida et de soins médicaux à faible coût aux séropositifs dans les pays en développement, notamment en Afrique.
  • Lutteront contre le syndrome d’alcoolisation fœtale :
  1. Prendront des mesures pour sensibiliser la population au syndrome d’alcoolisation fœtale, un problème méconnu, mais largement répandu.
  2. Créeront un programme afin de réduire de façon significative cette déficience congénitale tout à fait évitable qu’est le syndrome d’alcoolisation fœtale.
  • Soutiendront les victimes d’agression sexuelle :
  1. Défendront les droits des personnes de sexe masculin et de sexe féminin victimes d’agression sexuelle et feront en sorte que le gouvernement fédéral finance des programmes de recherche et de sensibilisation, des recours judiciaires ainsi que des organisations de service social pour offrir un soutien aux victimes.