5.8 Mettre fin au génocide au Darfour

La crise du Darfour, dans l’ouest du Soudan, a fait plus de 500 000 victimes depuis 2003. Près de 2,5 millions de personnes ont fui la région pour se réfugier dans des pays avoisinants. Les groupes ethniques attaqués par une coalition de l’armée régulière soudanaise et de la milice rebelle Janjaweed subissent un véritable génocide.

En janvier 2011, lors d’un référendum dans le Soudan du Sud, plus de 98 pour cent des électeurs ont voté pour que leur région soit indépendante du Soudan. Le Soudan du Sud a des frontières communes avec le Darfour, ce qui fait craindre que le succès démocratique du référendum fasse oublier la situation au Darfour. Les Nations Unies ont déclaré le conflit du Darfour « la crise humanitaire la plus terrible au monde », une crise humanitaire qui s’envenime.

En août 2006, le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé l’envoi d’un contingent de maintien de la paix pour prêter main-forte aux soldats de la mission de paix de l’Union africaine (UA). Le Soudan a rejeté avec véhémence la résolution de l’ONU, et a déclaré que les soldats de l’ONU seraient considérés comme des « envahisseurs étrangers ». Les soldats de l’Union africaine et l’ONU continuent de souffrir d’un manque de ressources financières et logistiques. Le Canada a fourni une quantité limitée d’équipement. Depuis avril 2010, 34 Canadiens ont fait partie des soldats du maintien de la paix de cette mission.

Nous devons mettre fin à la catastrophe qui se joue au Darfour. Les changements climatiques et la dégradation de l’environnement sont à l’origine du conflit régional. La crise du Darfour demande une intervention de la communauté internationale et une action diplomatique de la part du Canada. Le génocide du Rwanda ne doit pas se reproduire par manque de volonté politique, et par manque de cœur. Le Canada doit prendre l’initiative d’organiser rapidement une intervention internationale pour résoudre ce conflit efficacement et une fois pour toutes.

Le Parti vert a une approche holistique en matière d’affaires internationales, qui allie diplomatie, développement et défense. Suivant cette approche, non seulement nous réitérons de façon cohérente nos appels à l’action des années précédentes, mais nous demandons au Canada d’adopter urgemment une approche pangouvernementale de la région et des conflits qui y sont liés, dans le but d’imposer un arrêt des combats et de fournir une aide humanitaire dans les plus brefs délais.

Les députés verts :

  • Exigeront du gouvernement du Soudan qu’il se plie aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.
  • Insister pour que le Conseil de sécurité de l’ONU applique des sanctions contre les parties qui ne respectent pas un cessez-le-feu négocié préalablement, ou qui attaquent des civils, des travailleurs humanitaires ou des Casques bleus, et pour qu’il interprète et applique son mandat dans toute l’étendue de ses possibilités.
  • Fourniront un appui financier, politique et logistique accru à la mission de l’ONU et de l’Union africaine au Soudan, afin de contribuer à renforcer rapidement sa capacité à protéger les civils en danger.
  • Garantiront l’assistance diplomatique nécessaire, dans la mesure déterminée par l’Union africaine, pour que toutes les parties continuent à négocier un accord de paix global apportant démocratie, partage des pouvoirs, partage des richesses et stabilité, tout en s’assurant de l’adhésion collective aux accords existants.
  • Mobiliseront une aide d’urgence additionnelle et soutiendront les organisations dans leur lutte pour fournir l’essentiel à ceux et celles qui en ont désespérément besoin, tant au Darfour que dans les régions voisines.
  • Soutiendront la participation réelle des femmes dans la gouvernance et appuieront le renforcement de la capacité et de la visibilité des femmes dans la sphère politique à partir de l’accord conjoint sur les femmes entre le Nord et le Sud, (Sudanese Women Vision of the Referendum Scenarios).
  • Reconnaîtront l’étendue régionale du conflit, offriront une assistance diplomatique et une assistance au développement pour accélérer la coopération entre nations voisines et accélérer les solutions de paix négociées entre nations voisines et par l’entremise d’organisations régionales.
  • Convaincront l’Union africaine et les signataires du pacte de sécurité, de stabilité et de développement dans la région des Grands Lacs à déclarer que l’accès à l’eau est un droit fondamental de la personne et à inscrire ce droit dans leurs constitutions et leurs accords respectifs.
  • Recentreront l’aide à long terme sur les efforts d’adaptation à la désertification, aux sécheresses et aux changements climatiques.
  • Reconnaîtront le besoin plus large de développement dans toute la région, ainsi que la futilité et les coûts excessifs de la solution militaire, et interviendront rapidement pour accélérer la réduction de la pauvreté et le développement de communautés durables et de gouvernements souverains forts sur le continent africain.