Elizabeth May : Monsieur le Président, je crains que le bilan soit effectivement éloquent et ce qu’il révèle clairement, c’est que le pays laisse tomber le reste du monde et nos enfants.
Je tiens à corriger les faits, parce que les députés peuvent avoir l’impression erronée que le Canada a consacré 30 milliards de dollars au financement accéléré de la lutte aux changements climatiques. Il s’agit bien sûr du montant total des contributions de tous les pays.
Le Canada y a versé 1,2 milliard de dollars. C’est une somme importante, mais cela ne devait être qu’une première étape et non la contribution totale. Par ailleurs, 74 % de cette somme a été versée sous forme de prêts, ce qui est la proportion de prêts la plus élevée parmi tous les pays participants. D’autres pays ont injecté des fonds réels, nouveaux et supplémentaires.
La seule raison pour laquelle les émissions ont le moindrement diminué au Canada, c’est l’action combinée de la récession de 2008 et de l’engagement de l’Ontario à fermer ses centrales au charbon. La réglementation du gouvernement actuel sur les automobiles est excellente, mais elle a été mise en place seulement pour demeurer aux normes canadiennes de au diapason des mesures américaines. Quant à la réglementation sur le charbon, j’aurai 99 ans quand elle entrera en vigueur. Franchement, mettre en place une réglementation qui entre en vigueur dans 40 ans est inacceptable.
Il nous faut des mesures concrètes et il nous les faut maintenant.
Colin Carrie : Monsieur le Président, bien entendu, je ne suis pas d’accord avec certains des commentaires de la députée.
Je tiens à ce que la députée sache que le gouvernement a toujours à coeur d’assurer la transparence. Le mois dernier, nous avons publié le troisième rapport Tendances en matière d’émissions au Canada. Selon le rapport, il est clair que notre approche sectorielle est efficace.
Les Canadiens devraient être fiers de cette réalisation incroyable. Le gouvernement continuera de réaliser des progrès afin d’atteindre les cibles que nous nous sommes fixées.
Des politiques fédérales qui seront mises en oeuvre prochainement contribueront à réduire encore davantage les émissions de gaz à effet de serre, en particulier — et ce point est très important — par la prise de règlements dans les secteurs pétrolier et gazier, tel qu’il a été indiqué dans le discours du Trône le mois dernier.
De même, le gouvernement appuie les efforts déployés par les provinces et les territoires ainsi que par les consommateurs et les entreprises afin de réduire leurs émissions respectives.
J’aimerais aborder la question de la délégation canadienne de cette année. Comme ce fut le cas lors des années passées, la délégation sera formée de hauts fonctionnaires qui prennent part aux négociations de gouvernement à gouvernement au coeur de la Conférence des Parties. La ministre de l’Environnement se réjouit à l’idée de rencontrer ses homologues étrangers à Varsovie pour poursuivre la lutte contre les changements climatiques.
Si la députée d’en face veut aider le Canada, elle devrait commencer par voter en faveur de toutes les excellentes initiatives que nous mettons en oeuvre.