Un plan de communication présenté à la Commission Cohen révèle que le ministère des Pêches et des Océans (MPO) vise surtout à promouvoir les fermes piscicoles plutôt qu’à s’acquitter de son mandat, soit de protéger les eaux canadiennes. Le Parti vert du Canada a été choqué d’apprendre l’étendue de la collusion entre le MPO et l’industrie de l’aquaculture, qui est allé jusqu’à manipuler les médias de manière à présenter la pisciculture comme sans danger pour l’environnement, tout en minimisant l’importance de la science qui prouve le contraire. « Que le MPO fasse la promotion et défende l’industrie piscicole démontre une fois de plus l’approche biaisée qui caractérise la réglementation au MPO », a dit la chef des verts et députée de Saanich-Gulf Islands Elizabeth May. « Ce gaspillage de fonds publics pour monter des campagnes de relations publiques faisant la promotion de la pisciculture est sans doute l’œuvre des maîtres politiques plutôt que des bureaucrates, mais je veux en avoir le cœur net. »
La stratégie de communication s’attaque également aux groupes écologistes et les accuse de poursuivre des intérêts égoïstes en voulant sensibiliser les gens aux dangers de la pisciculture uniquement pour soutenir leurs campagnes de financement. « Cette allégation contre les groupes écologistes est choquante », a dit May. « Personne ne serait assez fou pour consacrer sa vie à empêcher la destruction de nos océans sans raison valable – ces gens travaillent sans relâche et les bénéfices sont rares. Cette campagne de dénigrement menée par le MPO contre de simples citoyens est inexcusable. » La stratégie tire aussi à boulets rouges sur des journalistes en les accusant d’être biaisés et suggère que la population est confuse et se vautre dans l’apathie.
Le Parti vert n’a pas oublié la reprise des points de discussion par le MPO contre la Fondation David Suzuki et la militante pour la protection des saumons Alexandra Morton dans une chronique du Globe and Mail signée Margaret Wente en septembre 2010. « Nous devons savoir qui a approuvé cette pratique de la promotion agressive aux dépens de la réglementation, combien d’argent a été consacré à la promotion des multinationales piscicoles et combien de journalistes ont repris les points de discussion du MPO. Le Comité des pêches et des océans de la Chambre des communes devrait tenir des audiences immédiates sur la question », a ajouté May.
Les verts réclament la refonte complète de la politique Ministère sur l’aquaculture. « Nous demandons au MPO de faire son travail, soit de protéger les pêches et de laisser l’industrie administrer ses propres campagnes de relations publiques. Ils ont largement les moyens de financer leurs propres stratégies de communication », a lancé May.