Alors que les autorités des États-Unis et du Canada sont sur le point d’approuver le saumon génétiquement modifié (GM), le Parti vert du Canada exhorte Environnement Canada à y songer à deux fois. « Il sera trop tard pour remettre le génie dans sa bouteille; les risques n’en valent tout simplement pas la peine. Nous devons mettre la santé publique et écologique avant le profit », a déclaré la chef des verts et députée de Saanich‑Gulf Islands, Elizabeth May.
En vertu de cette proposition, des œufs de saumon génétiquement modifiés seraient produits à l’Île-du-Prince-Édouard par la société étatsunienne Aqua Bounty, puis expédiés au Panama jusqu’à ce que le poisson soit prêt à être distribué sur les marchés nord-américains et vendu aux consommateurs. Les œufs du saumon de l’Atlantique ont été modifiés pour contenir un gène du saumon quinnat et de la loquette, une sorte de poisson anguiforme, ce qui entraîne une croissance deux fois plus rapide. La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis n’a pas encore fait connaître sa décision.
« Nous savons d’expérience que le poisson s’échappe toujours. Notre saumon sauvage n’aura aucune chance contre ces supersaumons. Les stocks de saumon sauvage risquent de s’effondrer complètement », a prévenu May.
Aqua Bounty promet que les poissons ainsi créés seront stériles, mais admet du bout des lèvres que jusqu’à 5 % de ses œufs pourraient être fertiles. Plusieurs états américains ont réclamé l’arrêt du processus d’approbation.
« Voilà déjà près d’un an que des groupes voués à la conservation, à l’environnement et à la justice sociale demandent au ministère de l’Environnement de faire preuve de transparence dans ce processus. Les Canadiennes et les Canadiens ont le droit de connaître les risques et de suivre l’évolution du processus d’approbation. Toute l’information doit être rendue publique », a ajouté May.
Environnement Canada n’a divulgué aucune information dans ce dossier. Nous ignorons si le gouvernement a bel et bien reçu une demande d’Aqua Bounty pour la production des œufs, et nous ignorons si le Ministère a procédé à des évaluations du risque.