Le Parti vert du Canada demande au gouvernement du Canada d’appliquer les recommandations du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), qui recommande d’inscrire le thon rouge de l’Atlantique à la liste des espèces menacées.
« Le Parti vert est extrêmement inquiet à la suite de remarques faites par un responsable de Pêches et Océans, qui a laissé entendre que le gouvernement pourrait privilégier l’intérêt économique d’un secteur de pêche lucratif au détriment des meilleurs avis scientifiques disponibles, en l’occurrence celui de son propre organe de consultation », a déploré Elizabeth May, chef du Parti vert du Canada et députée de Saanich-Gulf Islands. « Cela illustre encore une fois le manque d’engagement du gouvernement fédéral envers la responsabilité morale de prévenir la disparition de plantes et d’animaux, l’essence même de la Loi sur les espèces en péril. »
COSEPAC précise notamment que la surpêche constitue la principale menace pour les stocks de thon rouge. Néanmoins, un porte-parole de Pêches et Océans a déclaré aux médias qu’il serait « prématuré » d’envisager la protection du thon rouge en vertu de la Loi sur les espèces en péril. La chair du thon rouge de l’Atlantique est particulièrement appréciée par les amateurs de sushi et de sashimi, et son prix est très élevé sur les marchés internationaux.
« Ignorer les preuves scientifiques et continuer à pêcher cette espèce constituerait une négligence grave », a dit Janice Harvey, porte-parole des verts en matière de Pêches. « Nous avons déjà plusieurs exemples de ce qui peut arriver lorsque les intérêts économiques éclipsent la protection des espèces de poissons. La moindre des choses à laquelle peuvent s’attendre les Canadiennes et les Canadiens de leurs ministres des Pêches est qu’ils tirent des leçons de leurs erreurs. »
FAITS :
- Le thon rouge de l’Atlantique se retrouve dans les eaux de l’est et de l’ouest de l’Atlantique ainsi que dans la Méditerranée.
- Le thon rouge se classe parmi les plus grandes espèces de poissons osseux, dépassant largement les 450 kilogrammes.
- La chair du thon rouge se vend parfois jusqu’à 1000 $ le kilogramme.
- Environ 500 tonnes de thon rouge ont été capturées dans les eaux canadiennes en 2010.
- D’après la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA), les stocks de thon rouge de l’Atlantique ont diminué de 82 % dans l’ouest de l’Atlantique depuis 40 ans.
- Le thon rouge de l’Atlantique a déjà été pêché jusqu’à extinction dans la mer Noire et la mer Caspienne.
- Le thon rouge fraie dans le golfe du Mexique; on ignore encore les répercussions du déversement de pétrole de la plateforme Deepwater Horizon sur les stocks de thon rouge.
- COSEPAC a déjà émis une mise en garde sérieuse contre la diminution des stocks d’esturgeon de l’Atlantique ou d’eulakane (aussi appelé poisson-chandelle). L’eulakane est un poisson extrêmement important pour les Premières nations de la côte Ouest canadienne.