Le 23 juin, la chef du Parti vert du Canada Elizabeth May arrive dans le nord de la Grèce en réponse à l’invitation et à l’appel des Verts écologistes, l’équivalent grec du Parti vert, pour mettre un frein à deux projets de mines canadiennes.
Eldorado Gold Corporation, dont le siège social est à Vancouver, prévoit le développement du projet de mine d’or Skouries, en Chalcidique, lieu de naissance d’Aristote, et de la mine d’or Perama Hill, dans la région de Thrace.
Au cours de la dernière année, des milliers d’opposants au projet minier ont organisé de grandes manifestations, car les projets miniers soulèvent des inquiétudes quant à leur impact sur l’eau, la forêt ancienne, l’agriculture, le tourisme et la cohésion sociale des collectivités.
Le financement de ces mines en projet vient d’Exportation et développement Canada, de fonds communs de placement et de caisses de retraite. Eldorado Gold est aujourd’hui le plus important investisseur étranger en Grèce.
Le développement de Perama Hill exigera le concassage d’un million de tonnes de pierres dans une mine à ciel ouvert (pour obtenir une bague en or pesant 10 grammes, il faudra concasser en moyenne 20 tonnes métriques de pierres). Cette pierre concassée sera ensuite arrosée de cyanure, qui bien souvent se retrouve dans l’eau potable. Les maires des localités de la région s’opposent à ce projet.
Le projet Skouries extraira l’or et le cuivre d’un puits à ciel ouvert et de mines souterraines. Des mines sont exploitées en Chalcidique depuis environ 2500 ans, mais toujours à petite échelle et sous terre.
« Notre habitat est trop petit pour ce type de développement. Ce n’est pas nous qui disons non à ces mines : ce sont nos arbres, nos ruisseaux, la terre elle‑même », prévient Tolis Papageoriou, originaire de la Chalcidique, qui a récemment parcouru le Canada pour mettre les Canadiens au fait de leur lutte.
L’évaluation environnementale du projet Perama Hill a été suspendue pour le moment. Le projet Skouries, quant à lui, a obtenu l’approbation environnementale générale, mais des permis particuliers sont encore requis. Eldorado Gold a entrepris ses travaux, encerclant le site de barbelés à lame, rasant des arbres avec des bulldozers et creusant deux tranchées pour l’écoulement des eaux vers un bassin à résidus.
Avant son départ, Elizabeth May s’est entretenue avec des représentants d’Eldorado Gold. Elle visitera aussi les sites grecs de l’entreprise afin d’entendre ce que les dirigeants et les employés ont à dire. Elle participera à une conférence de presse avec les Verts écologistes le jeudi 27 juin.
Mme May se rendra aussi à Athènes pour rencontrer les ministres du gouvernement responsable des activités minières. Une fois sur place, elle étudiera aussi la possibilité d’engager des poursuites contre le Canada en vertu de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (AÉCG) proposé.