Le Parti vert réclame la tenue d’une enquête nationale portant sur la possible infiltration de suprémacistes blancs au sein des organismes chargés de l’application de la loi au Canada

04 juin 2020

OTTAWA – Le Parti vert du Canada réclame que le gouvernement fédéral amorce une enquête nationale afin de déterminer si des groupes d’extrême droite et des suprémacistes blancs ont infiltré les forces de l’ordre canadiennes.

« Les événements aux États-Unis ont mis en évidence que les brutalités policières contre les personnes noires et les personnes issues de minorités visibles et même les journalistes sont beaucoup trop fréquentes et totalement inacceptables », a déclaré la cheffe parlementaire des Verts Elizabeth May (députée de la circonscription de de Saanich-Gulf Islands). « Cette violence est exacerbée par la rhétorique de Donald Trump qui, depuis 2016, a encouragé les groupes suprémacistes blancs. Ses récents commentaires n’ont fait qu’accroître les risques de violence. »

« Le premier ministre Trudeau ayant accepté la dure réalité voulant que le racisme systémique sévisse toujours au Canada, il est essentiel qu’une enquête approfondie soit tenue afin de déterminer dans quelle mesure les organisations suprémacistes blanches infiltrent nos propres services de police et les forces armées canadiennes. »

« En 2006, le FBI a lancé un avertissement ciblant les groupes glorifiant l’idéologie de la suprématie blanche. Ces groupes incitaient leurs membres à infiltrer les corps de police et à se fondent dans la masse afin de faire avancer secrètement leur agenda raciste », a déclaré Mme May. « Cet avertissement du FBI remontant à 2006 semble avoir été ignoré. Nous ne pouvons pas nous permettre d’ignorer la menace. Si, en effet, des suprématistes blancs s’enrôlent dans les forces de police et dans l’armée, cela pourrait expliquer pourquoi nous voyons davantage d’actes de violence et de meurtres d’hommes et de femmes noir.es perpétrés par des agents responsables de l’application de la loi, dont très peu font face à des accusations. Au Canada, les populations autochtones sont également victimes de manière disproportionnée de la violence, et sont même parfois assassinées, aux mains des forces de l’ordre. »

« Le SCRS a confirmé qu’il existe des groupes suprémacistes blancs au Canada. Il est nécessaire de reconnaître ces groupes pour les terroristes qu’ils sont véritablement. S’il y a une chose plus dangereuse qu’un suprémaciste blanc avec un fusil, c’est un suprémaciste blanc avec un fusil portant uniforme. »

En 2019, dans le cadre d’une série de nouvelles mesures visant à lutter contre la haine sur Internet, le gouvernement libéral a ajouté deux groupes néonazis internationaux à la liste canadienne des organisations terroristes interdites. Une étude menée en 2019 par le criminologue Massimiliano Mulone de l’Université de Montréal, le sociologue montréalais Victor Armory et Mariam Hassaoui, professeure au département de sociologie de l’Université TELUQ, a révélé des « des biais systémique » au sein du service de police de la ville de Montréal, mais sans aller jusqu’à affirmer que les forces policières se livrent au profilage racial.

La critique du caucus vert en matière de justice, Jenica Atwin (députée de la circonscription de Fredericton), a déclaré: « Il est terrifiant de penser que des corps policiers abritent des tenants de la suprématie blanche, surtout lorsque nous considérons la surreprésentation des personnes noires et des Autochtones dans le système carcéral et du nombre de personnes qui meurent lors d’interventions policières. »

« La haine doit être éliminée. Nous avons besoin d’une restructuration systémique afin d’éradiquer de ses rangs les groupes suprémacistes blancs ainsi que la misogynie et la xénophobie. Les dirigeants et dirigeantes de tous les pays doivent dénoncer ces problèmes, y compris le président des États-Unis. »

« Il n’y a aucune raison de croire que les forces de l’ordre canadiennes ou le personnel des forces armées sont immunisés contre l’infiltration », a déclaré Jo-Ann Roberts, cheffe par intérim du Parti vert. « Au début de l’année, nous avons appris que l’ancien ingénieur des Forces armées canadiennes Patrik Matthews avait été arrêté et accusé par le FBI de possession illégale d’armes à feu et était également accusé d’être membre d’un groupe néonazi violent. Une enquête en profondeur constituerait une première étape en vue d’assurer que cela ne se reproduise pas ici, et du même coup, pourrait accroître la confiance des Canadiens et aux Canadiennes issu.es des communautés racisées envers les forces de l’ordre. »

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