On entend souvent que la hausse du nombre de Canadiens vieillissants entraînera une augmentation des coûts en soins de santé, mais rien ne le prouve. Selon les données empiriques, le vieillissement de la population ne serait pas la cause principale de cette augmentation. C’est ce qu’écrit l’Institut canadien d’information sur la santé :
Or, l’analyse des facteurs d’accroissement des dépenses de santé du secteur public au cours de la dernière décennie indique une contribution plutôt modeste du vieillissement de la population à la hausse des dépenses de santé. À ce jour, les facteurs liés aux dépenses au sein du système, tels que l’inflation et l’utilisation accrue, ont eu des effets plus importants (Facteurs d’accroissement des dépenses de santé : les faits, novembre 2011).
– Le Conseil sur le vieillissement d’Ottawa abonde dans le même sens : la population vieillissante engendre moins de 1 % de la hausse des coûts de santé publique.
En fait, cette hausse des coûts est surtout due aux médicaments et aux sociétés pharmaceutiques qui les vendent à des prix bien supérieurs au coût de fabrication. On a mené un sondage sur les trente principaux médicaments, regroupés dans les onze catégories les plus prescrites. Ce sondage révèle que le coût d’un médicament de marque déposée est de 13,60 $ tandis que le générique coûte 3,40 $ au Canada, et 1 $ en Nouvelle-Zélande. Oui, vous avez bien lu! Un médicament de marque déposée au Canada coûte 13,60 $ alors que le même produit se vend 1 $ après la mise en vigueur de la loi sur les génériques en Nouvelle-Zélande.
Trop fréquemment, les médicaments sont prescrits de manière abusive. Certains font plus de mal que de bien. Les aînés sont souvent considérés comme la raison même de la hausse des coûts en santé, mais en réalité, ils sont particulièrement exposés à l’utilisation abusive de médicaments.
Il existe une solution : un programme national d’assurance-médicaments. Le Canada reste le seul pays industrialisé dont l’assurance-maladie universelle ne couvre pas les médicaments. En combinant le programme national à un examen plus rigoureux, sur lequel le milieu pharmaceutique n’exercera aucune influence, nous obtiendrons un système plus juste, plus sûr et plus économique.
Quelque 10 % des patients sont à l’origine de 60 % des dépenses en soins de santé publique prodigués aux aînés. Une approche coordonnée axée sur la maladie chronique permet de donner de meilleurs soins et de réduire les coûts.