Le Parti vert du Canada est entièrement d’accord pour dire que le régime de pension des parlementaires est en mal de réformes. « Déterminer le meilleur moyen de réformer le régime de pension des députés illustre bien le genre de réformes que je souhaite voir en terme de responsabilité financière accrue de la part de nos élus », a dit la chef des verts Elizabeth May. « Examiner le régime de pension des députés et procéder à des rajustements pour qu’il s’inscrive davantage dans les normes applicables aux autres Canadiennes et Canadiens est une question d’équité. »
Mme May a accepté de soumettre ses dépenses à l’examen du public et suggéré de fixer un plafond ou de réduire le salaire de base des députés, qui s’élève actuellement à 157 731 $.
« Bien entendu, le Canada doit s’assurer de bien rémunérer ses députés, mais un examen du régime de pension serait judicieux dans les circonstances économiques actuelles », a affirmé le porte-parole des verts en matière de finances, Ard Van Leeuwen. « Le fossé entre ceux qui bénéficient d’un régime de pension et ceux qui n’ont rien ne cesse de s’élargir au Canada et les députés ne devraient pas se situer dans la fourchette supérieure. »
« Nous devrions examiner toutes les solutions possibles pour réformer le régime de pension des députés. Nous sommes disposés à étudier toute proposition mise de l’avant », a ajouté le porte-parole des verts en matière de revenu national et d’écologisation de la fiscalité, Erich Jacoby‑Hawkins. « À l’origine, il fallait équilibrer l’incertitude économique liée à la fonction de député et la nécessité de trouver de bons candidats. Cependant, en tenant compte du salaire et de tous les avantages ainsi que du fait qu’un député est en mesure de verser à un REER les cotisations maximales autorisées, il n’y a plus aucune raison d’accorder aux députés un régime de pension spécial, qui est bien supérieur à ce que tout autre employé avec un salaire similaire peut s’attendre à recevoir. Nous devrions également songer à rehausser l’âge d’admissibilité à 65 ans et ainsi réduire la possibilité de cumuler pension et traitement salarial. » Aussitôt qu’un député a siégé au Parlement pendant six ans, il peut commencer à recevoir une pleine pension à compter de 55 ans.
L’intérêt récent pour le régime de pension des députés vient d’un rapport publié par le C.D. Howe Institute, selon lequel les régimes de pension des députés, au lieu d’être investis et vulnérables au repli des marchés, sont protégés par une loi qui leur garantit un taux de croissance de 10,4 % par année. Cela signifie que les contribuables versent 23,30 $ au fonds de pension d’un député pour chaque dollar versé par le député. Le rapport affirme également que le régime de pension est sous-financé à la hauteur de 1 milliard de dollars. La Fédération canadienne des contribuables mène la charge pour éliminer ces iniquités, qualifiant la situation de « honte nationale. »
« L’essentiel est de nous assurer que les Canadiennes et les Canadiens ont un revenu adéquat à la retraite. Un système de pensions doit s’assurer que les personnes âgées ne vivent pas dans la pauvreté, exiger des cotisations minimales supplémentaires et réduire au maximum les frais d’administration et d’investissement. Le régime de pension d’un député doit être équivalent à celui qu’un autre fonctionnaire avec un salaire similaire peut s’attendre à recevoir », a dit May.
Les verts prônent également l’amélioration du Régime de pensions du Canada (RPC) pour graduellement faire passer le taux de remplacement du revenu de 25 % à 50 % du revenu gagné au cours des années d’activité.