Pour demeurer en bonne santé, il faut bien s’alimenter et faire de l’exercice. Pour sauver notre démocratie, nous devons aiguiser nos réflexes démocratiques et exposer les problèmes au grand jour. La mesure la plus audacieuse serait de bannir l’ensemble des partis politiques. Étant donné que cela ne se fera pas sans une forte résistance, nous pourrions prendre des mesures plus modestes, mais qui changeraient bien des choses. Voici les remèdes que propose la Dre May :
- Limiter le pouvoir des chefs de parti. Retirer de la Loi électorale l’exigence selon laquelle les chefs des partis doivent signer les formulaires de candidature, éliminant ainsi les principaux moyens dont disposent les chefs pour contrôler les candidats et les députés.
- Réduire la centralisation du pouvoir au Cabinet du premier ministre en ordonnant une diminution significative du budget du CPC — coupure de moitié au moins.
- Faire en sorte que chaque vote compte. Mettre un terme au système électoral où « le gagnant emporte tout, un système uninominal majoritaire à un tout » et proposer une forme de représentation proportionnelle.
- Revenir à un processus décisionnel fondé sur des données factuelles. Rétablir une fonction publique professionnelle, respectée et non partisane. Rebâtir la capacité scientifique du gouvernement du Canada.
- Faire en sorte que le bureau du directeur parlementaire du Budget fonctionne de manière autonome, à l’abri de toute influence politique, et fasse rapport directement au Parlement.
- Renforcer l’autonomie des députés. Rétablir le principe d’égalité entre tous les députés. Lever les restrictions sur la possibilité de proposer des amendements. Permettre aux députés d’élire les présidents des comités. Éliminer l’obligation de voter selon la ligne de parti.
- Donner au Président le pouvoir d’appliquer le Règlement de la Chambre des communes. (Il dispose pourtant de ce pouvoir, mais les Présidents qui se sont succédé depuis plusieurs décennies ne l’ont pas exercé). Punir les députés en refusant de leur accorder la reconnaissance lorsqu’ils se montrent impolis et irrespectueux.
- Instaurer une vraie transparence. Rendre publiques les dépenses de tous les parlementaires, députés et sénateurs. Actuellement, je suis la seule députée à divulguer toutes mes dépenses, y compris mes dépenses personnelles, en rendant publics sur mon site Web les reçus originaux numérisés.
- S’attaquer à la réforme du Sénat. Entamer des pourparlers avec les provinces afin d’évaluer la possibilité d’améliorer l’institution dans les limites de la Constitution. Le Sénat doit-il se faire l’écho de la voix des municipalités comme des différentes provinces? Doit-il être aboli? Élu?