Elizabeth May : Monsieur le Président, je remercie mon collège, car il a très bien exposé l’ensemble des enjeux liés à ce projet de loi.
Il s’agit effectivement d’un pas dans la bonne direction, mais comme mon ami, je crois moi aussi que ce n’est pas assez et qu’il devrait y avoir quelque chose comme un organisme civil de surveillance qui devrait s’ajouter aux améliorations que le projet de loi propose d’apporter.
Le député a parlé des femmes qui ont été victimes de discrimination sexuelle à la GRC et dont la carrière a pris fin à cause de ça. J’ai parlé à quelques-unes d’entre elles, et elles m’ont dit que le mythe selon lequel « sexisme systémique » et « GRC » étaient synonymes faisaient l’affaire de bien du monde. Selon elles, il y a une ou deux pommes pourries dans la boîte, qui continuent à grimper les échelons impunément. Le message ainsi envoyé est clair: si on dénonce, on peut dire au revoir à sa carrière et la personne qui a mal agi sera envoyée ailleurs, dans un autre domaine ou une autre unité.
J’aimerais que le député nous dise comment nous pourrions protéger les femmes qui travaillent à la GRC afin qu’elles ne soient plus victimes de discrimination et de harcèlement sexuels.
Malcolm Allen : Monsieur le Président, je comprends les femmes à qui la députée a pu parler d’avoir dit que le problème n’était pas d’ordre systémique. Mais d’après ce que j’ai vu dans le secteur de l’automobile au milieu des années 1970, il s’agit bel et bien d’un problème systémique. Et c’est la même chose à la GRC.
Si on dit à quelqu’un qu’il sera promu ou changé de service, c’est le système qui le lui dit. Le système leur dit qu’ils n’ont pas mal agi et qu’on va se contenter de les envoyer ailleurs, où ils vont récidiver.
En fait, nous devons mettre fin à ces comportements. Il faut faire preuve de leadership et laisser clairement savoir aux personnes concernées que, si elles continuent, elles vont se faire renvoyer. Qu’on ne se contentera plus d’une légère réprimande, d’une tape sur les doigts et d’une promotion dans un autre service. Ces comportements doivent être condamnés. Il faut y mettre un terme.
Dans un milieu de travail, les femmes et les hommes doivent toujours être égaux. Et rien d’autre. Quand le problème sera-t-il réglé? Quand, dans un milieu de travail donné, les hommes — et je pèse mes mots — accepteront réellement que les femmes sont leurs égales.