Loi sur la croissance économique et la prospérité — Canada-Corée (le projet de loi C-41)

Elizabeth May : Monsieur le Président, le projet de loi me préoccupe vivement. J’ignore si le Parti vert sera le seul à s’y opposer. Peut-être que le Bloc québécois se joindra à nous. Nous formerions alors un quatuor redoutable.

J’ai l’impression que l’accord ne servirait pas les intérêts du Canada. Entre autres, les dispositions investisseur-État me préoccupent. De plus, la Corée a une politique économique historiquement robuste qui lui a permis d’accroître son excédent commercial par rapport à l’Union européenne et aux États-Unis malgré la signature d’accords.

La Corée fabrique des biens d’exportation à forte valeur ajoutée, surtout des voitures, et l’État coréen, en étroite collaboration avec son secteur privé national, adopte une stratégie commerciale brillante — n’ayons pas peur des mots —, mais dure pour la concurrence. C’est pourquoi, même si les États-Unis et l’Union européenne ont signé des accords avec la Corée, ils n’ont pas réussi à rééquilibrer leur déficit commercial. Au contraire, ce déficit s’est creusé.

Qu’est-ce qui fait croire au député qu’il en ira autrement pour le Canada?

Bev Shipley : Monsieur le Président, la députée a mentionné le secteur de l’automobile. Quand les États-Unis et l’Europe ont signé des accords avec la Corée du Sud, leurs exportations vers ce pays ont doublé.

Le secteur canadien de l’automobile est en faveur de cet accord. L’année dernière, Ford Canada a fait plus d’exportations vers la Corée du Sud qu’à n’importe quel autre moment de son histoire.

Les sociétés et les particuliers qui appuient cet accord sont membres de chambres de commerce. Perrin Beatty, par exemple, nous a dit qu’il avait constaté par lui-même que les entreprises canadiennes perdaient du terrain par rapport à leurs concurrents d’autres pays. Certaines s’étaient même résignées à fermer leur bureau de commercialisation.

Un accord de libre-échange entre le Canada et la Corée du Sud aidera nos entreprises et stimulera les possibilités de croissance dans de nombreux secteurs comme l’agroalimentaire, l’aérospatiale, les infrastructures, l’énergie et les produits chimiques, pour ne nommer que ceux-là.

Nous avons une liste de secteurs, d’entreprises et d’organisations qui appuient cet accord parce qu’il donnera au Canada une excellente occasion d’élargir ses marchés et d’accroître ses investissements.