Le Parti vert du Canada a réagi vivement à la nouvelle que le gouvernement Harper sabrait à nouveau le budget de l’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACEE). En effet, les dernières compressions de 43,1 % s’inscrivent dans la foulée de coupes de 6,9 %, ce qui signifie que l’agence chargée de s’assurer que des projets sont sans danger pour l’environnement du Canada vient de voir son budget réduit de moitié. « Dans le discours du Trône livré en juin, le gouvernement Harper s’engageait à améliorer le processus d’évaluation environnementale. À présent, il vient lui planter un pieu dans le cœur », a déploré la chef des verts et députée de Saanich-Gulf Islands Elizabeth May.
« Le gouvernement Harper accorde des subventions à la hauteur de 1,4 milliard de dollars par année à l’industrie pétrolière et gazière et à peine 17 millions à l’ACEE – où est la logique? En quoi cela permet-il de protéger notre environnement? Les priorités du gouvernement Harper sont de toute évidence à contre-courant de celles des Canadiennes et des Canadiens », a ajouté May.
Le discours du Trône livré le 3 juin était clair : « Notre gouvernement s’est engagé à développer la richesse extraordinaire des ressources du Canada tout en respectant l’environnement. Il soutiendra de nouveaux projets d’énergie propre qui présentent une importance nationale ou régionale, comme le projet de centrale hydroélectrique dans la partie inférieure du fleuve Churchill au Canada atlantique. Il entamera un dialogue avec les provinces, les territoires et le secteur privé afin d’établir des façons d’améliorer les processus de réglementation et d’évaluation environnementale pour les projets portant sur les ressources naturelles, tout en assurant une consultation sérieuse des collectivités touchées, y compris les communautés autochtones. »
L’ACEE ne pourra garder que le tiers de son personnel à plein temps et deux programmes seront entièrement éliminés – un sur l’amélioration du cadre de réglementation entourant les grands projets et l’autre sur les consultations auprès des communautés autochtones.
« Au moment où nous devrions être extrêmement prudents afin d’éviter de causer des torts irréparables à notre biodiversité, nos ressources hydriques et la qualité de notre air, nous choisissons plutôt de régresser et de paralyser la seule agence qui fait de l’environnement sa principale priorité », a dénoncé May. « Ces compressions illustrent encore une fois l’idéologie antienvironnementale du gouvernement Harper. Pire, l’ACEE sera désormais incapable de tenir des consultations sérieuses avec les communautés autochtones. »