Elizabeth May : Madame la Présidente, ma question s’adresse au député de Toronto-Centre. Les députés sont peut-être au courant de mes antécédents dans le domaine du droit du travail. C’est pourquoi, en me penchant sur cette question, il me semble que l’employeur a imposé un lock-out à un moment très critique. C’est l’employeur et non pas le syndicat qui a créé les problèmes de distribution du courrier. Les grèves tournantes n’empêchaient pas la livraison du courrier.
Je me demande s’il ne serait pas possible de concevoir une loi sur le retour au travail pour amener la partie patronale à faire son travail. Le député de Toronto-Centre devrait avoir son idée sur la question.
L’hon. Bob Rae : Madame la Présidente, la députée de Saanich—Gulf Islands a parfaitement raison d’insister, comme d’autres députés et moi-même l’avons fait dans nos commentaires, sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une grève. Il s’agit d’un lock-out, un lock-out qui a empêché les travailleurs de faire le travail qu’ils sont disposés à faire.
Cependant, j’ai également fait un commentaire sur lequel il est important d’insister, à savoir que si quelqu’un disait simplement, comme le syndicat l’a fait, « Retournons au travail et négocions », ce qui semblerait très acceptable et souhaitable pour tous les députés, il faudrait s’attendre à une contrepartie. Nous devons dire au syndicat: « C’est d’accord. Rentrez au travail, mais abstenez-vous de toute grève, de toute grève tournante, de toute perturbation des services ». Ces mesures compromettent systématiquement la capacité de la société à attirer les clients. Bien des clients ont déjà abandonné Postes Canada et ils ne reviendront jamais, à moins que les services offerts ne soient garantis. Ils iront tout bonnement faire affaire ailleurs. Voilà la réalité commerciale dans laquelle Postes Canada fonctionne. Il s’agit d’une société de la Couronne, mais aucune société de la Couronne, de nos jours, ne fonctionne à l’extérieur du cadre de la réalité commerciale.