La partie intense de la conférence s’est ouvert hier avec les discours des présidents, des premiers ministres et, dans le cas de Monaco, de la royauté. Puis, l’ordre des préséances a fait place aux pays représentés par des ministres et ces déclarations se poursuivront aujourd’hui et demain par périodes de 3 minutes. Peter Kent prendra la parole ce matin.
Pendant ce temps, toute l’attention relative aux négociations est tournée vers la Chine, qui offre de se joindre à Kyoto, mais seulement si les pays industrialisés signent pour une seconde période d’engagement. Des rumeurs selon lesquelles la Chine travaille en coulisse pour engager l’Inde circulent. Le nombre des pays qui souhaitent une seconde période d’engagement en vertu du Protocole de Kyoto semble être d’environ 150 à 160 pays.
Alors que les discussions se poursuivent, je découvre que de plus en plus de négociateurs en viennent à ne plus tenir compte du Canada. Certains croient même que le Canada ne fera que contrecarrer leurs efforts, comme si notre gouvernement s’était déjà retiré légalement du Protocole. Le choc de l’idée d’une nation se retirant légalement commence à s’estomper. Les médias canadiens et même, je n’aime pas le dire, le critique de l’opposition officielle, ne semble pas mesurer toute l’ampleur du choc qu’a connu le monde en apprenant que le Canada planifiait un retrait légal complet du traité. Mais ce choc a fait place à l’indignation en considérant le point de vue des autres représentants gouvernementaux, qui sont conscients que le Protocole requiert que toute partie qui planifie s’en retirer doive le faire au moins une année complète avant la fin de la première période d’engagement (le 31 décembre 2012).
En d’autres termes, la fuite de la chaîne CTV selon laquelle le premier ministre Harper planifiait l’annonce de notre retrait légal du Protocole de Kyoto le 23 décembre ne laisse pas seulement entrevoir la logique soutenant son désir de garder ce plan d’action honteux loin de l’attention du public, mais démontre également que cette annonce, sous le couvert du joyeux chaos du temps des Fêtes, respecte le calendrier légal du Protocole de Kyoto. Et maintenant à Durban, où le Canada joue un rôle très peu coopératif dans les négociations, certains négociateurs ne s’attendent plus, de manière officieuse, qu’à un retrait rapide du Canada.
Les enjeux abordés lors des derniers jours demeurent complexes. La question la plus importante est de trouver une seconde période d’engagement en vertu du Protocole de Kyoto, mais il existe aussi des questions clés en matière de financement; de création d’un fond climatique vert; de progrès quant à l’adaptation; de la possibilité d’imposer une taxe sur les combustibles de soute ou sur les billets d’avion; de l’usage de la terre et de la foresterie. Les débats techniques approfondis concernant ces questions demeurent non résolus.
Les trois prochains jours seront cruciaux.