David Tilson : loi sur la stratégie nationale relative à la maladie de Lyme (le projet de loi C-442)

David Tilson : Monsieur le Président, je suis heureux de participer au débat sur le projet de loi C-442, Loi sur la stratégie nationale relative à la maladie de Lyme. Je tiens tout d’abord à dire que j’appuie cette mesure législative. Je suis ravi de constater que la majorité, voire la totalité, des ministériels l’appuient aussi.

[IdetYi2Dxhc]

Je suis aussi heureux que le gouvernement fédéral collabore avec les provinces, les territoires et les intéressés pour lutter contre la maladie de Lyme. Le projet de loi s’avérerait un excellent complément à ces efforts.

Comme les députés le savent, cette maladie infectieuse se propage rapidement en Amérique du Nord et en Europe. Elle se transmet aux humains par la morsure de tiques à pattes noires. Au cours des dernières années, j’ai rencontré des électeurs de la circonscription de Dufferin—Caledon qui souffrent de la maladie de Lyme ainsi que des proches et des amis de personnes qui en sont atteintes. Ils m’ont raconté les symptômes dont ils souffrent et les difficultés auxquelles ils se sont heurtés dans le réseau de la santé.

En octobre 2012, j’ai rencontré une électrice de ma circonscription — dont je tairai le nom pour des raisons de confidentialité — qui souffre de la maladie de Lyme depuis sept ans. Elle m’a dit qu’il était très difficile de diagnostiquer cette maladie, qui ressemble à la sclérose en plaques. Elle m’a aussi parlé des traitements qu’elle reçoit et elle m’a expliqué ce qu’elle doit endurer.

Cette électrice souhaite ardemment sensibiliser la population à cet enjeu. Elle a d’ailleurs fait circuler une pétition, que j’ai eu l’honneur de déposer à la Chambre. La pétition exhortait le gouvernement à augmenter les efforts qu’il déploie au nom des personnes atteintes de la maladie de Lyme.

Voilà qui m’amène au projet de loi dont nous sommes saisis. De nombreux habitants de Dufferin—Caledon m’ont écrit au sujet du projet de loi C-442, et je suis honoré de pouvoir en parler.

Le nombre de cas de maladie de Lyme signalés au Canada s’est multiplié par neuf de 2003 à 2012, de sorte que 300 nouveaux cas sont maintenant signalés chaque année. Or, selon les estimations, le véritable nombre de cas maladie de Lyme serait trois fois plus élevé que le nombre de cas signalés. En outre, l’Agence de la santé publique du Canada estime que, selon les tendances actuelles, ces chiffres continueront à croître, ce qui est encore plus inquiétant.

Dans la majorité des cas, la fièvre, le mal de tête et la fatigue font partie des symptômes de la maladie de Lyme. Heureusement, un diagnostic précoce permet de traiter rapidement et efficacement la maladie au moyen d’antibiotiques. Si elle est diagnostiquée tardivement et que la maladie s’est propagée dans le corps, le fardeau lié à la maladie et le coût pour le système de santé explosent. Bref, si la maladie n’est pas diagnostiquée les répercussions peuvent être désastreuses.

Je vais expliquer pourquoi nous devons mieux sensibiliser les gens aux défis que pose la maladie de Lyme et à l’importance d’un diagnostic et d’un traitement précoce. Cela s’applique tant aux grand public qu’aux professionnels de la santé.

Si le Canada devait effectivement faire face à une prévalence accrue de la maladie de Lyme, la différence de coûts entre un diagnostic précoce et un diagnostic tardif serait astronomique. Selon les estimations de l’Agence de la santé publique, en 2020, les coûts associés à un diagnostic précoce s’élèveraient à un peu plus de 8 millions de dollars par an. Or, pour un diagnostic tardif, la somme pourrait passer à plus de 338 millions de dollars.

Heureusement, le gouvernement a investi des sommes considérables dans la recherche, dans des domaines connexes à la maladie de Lyme. En fait, depuis 2006, nous avons investi plus de 4,5 millions de dollars. Nous avons amélioré les mécanismes de surveillance de la maladie de Lyme, afin de pouvoir intervenir rapidement et efficacement. Nous fournissons également un leadership fédéral, établissons un consensus et des partenariats, et faisons la promotion de l’éducation et de la sensibilisation.

Les recherches ont montré que, en raison des changements climatiques, les tiques porteuses de la maladie de Lyme gagnent de plus en plus de terrain au Canada. Comprendre et suivre leur progression est un élément important de toute stratégie future de lutte contre la maladie de Lyme.

Nous appuyons la recherche afin de mieux comprendre comment la maladie de Lyme évolue, pourquoi ses répercussions varient autant, et comment elle peut être traitée. C’est un élément central de nos efforts. Voilà pourquoi nous sommes déterminés à appuyer la recherche sur les souches de pathogènes provenant des tiques et leur occurrence géographique, ainsi que l’épidémiologie et l’intervention de la maladie au Canada. Cela nous aidera à mieux prévoir la propagation de la maladie de Lyme et la façon de contenir ses répercussions.

Cependant, le gouvernement fédéral ne peut ni ne doit agir seul. La maladie de Lyme étant maintenant une maladie à déclaration obligatoire à l’échelle nationale, personne ne sera surpris d’apprendre que nous travaillons étroitement avec les provinces et les territoires. Entre autres mesures précoces, nous cherchons des moyens de collaborer pour communiquer les risques de la maladie de Lyme au public et aux professions médicales.

Nous révisons également les lignes directrices liées à la maladie de Lyme pour faire en sorte qu’elles s’inspirent des meilleures données possibles. Nous pourrons ainsi apprendre aux Canadiens comment reconnaître la maladie de Lyme et s’en protéger.

Ces efforts conjoints n’ont pas lieu en vase clos. Ils font partie intégrante de l’approche de l’Agence de la santé publique du Canada en matière de gestion des maladies infectieuses. Les secteurs d’intervention clés de l’agence sont la surveillance, la prévention et le contrôle, la recherche et le diagnostic, l’engagement, l’éducation et la sensibilisation.

J’aimerais faire état de quelques-unes des façons dont les efforts déployés sur ces fronts donnent des résultats concrets pour les Canadiens atteints de la maladie de Lyme et leur famille.

L’Agence de la santé publique du Canada surveille la maladie de Lyme au Canada et met au point des stratégies pour encourager la prévention. Elle investit dans de nouvelles méthodes de laboratoire pour améliorer la surveillance de la tique qui cause la maladie de Lyme. Elle effectue de la recherche sur les nouvelles souches et les nouveaux pathogènes liés aux maladies transmises par les tiques et met à jour les lignes directrices en matière de santé publique sur la maladie de Lyme. L’agence met également au point de nouvelles approches pour mieux éduquer les fournisseurs de soins de santé et le grand public, surtout ceux à risque d’infection, au sujet de la maladie de Lyme. Tous ces efforts conjugués amélioreront la réponse de tous les intervenants à la maladie de Lyme.

Le leadership dont fait preuve le gouvernement en la matière, tout comme le principe fort valable du projet de loi dont nous sommes saisis, nous permettront de nous concentrer sur la protection de la santé et sur la sécurité des Canadiens. Le projet de loi reconnaît la nécessité d’agir et de faire preuve de leadership pour atténuer les répercussions de la maladie de Lyme. Il encouragera la prise de décisions fondée sur des données probantes et le partage de pratiques exemplaires. Il souligne l’importance de la collaboration pour sensibiliser le public à l’égard de la maladie et des moyens de s’en protéger ainsi que pour en reconnaître les symptômes et la traiter. Il permettra également la diffusion d’information sur l’incidence réelle que la maladie de Lyme a déjà eue sur bien trop de familles canadiennes.

C’est pourquoi, comme je l’ai dit d’entrée de jeu, j’appuie le principe du projet de loi et j’ai hâte de voir le travail que fera le Comité de la santé. J’encourage tous les députés à appuyer le projet de loi.