Kevin Lamoureux : Monsieur le Président, je suis heureux d’intervenir aujourd’hui au sujet du projet de loi C-442. Je tiens à préciser que le caucus du Parti libéral appuie ce projet de loi et qu’il souhaite qu’il soit adopté à l’étape de la deuxième lecture, renvoyé à un comité, puis, évidemment, adopté à l’étape de la troisième lecture.
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J’ai trouvé encourageant d’entendre la chef du Parti vert dire qu’elle était ouverte à l’idée d’apporter des amendements qui ne changeraient pas l’objectif du projet de loi, mais qui pourraient en faciliter la mise en application.
Comme plusieurs intervenants l’ont souligné au cours des 45 dernières minutes, la maladie de Lyme est très grave. Pour ma part, j’aimerais aborder cette question d’un point de vue personnel en traitant de ce qui est probablement l’enjeu le plus important lié à cette maladie, c’est-à-dire les efforts de sensibilisation du public.
Au Canada, certaines régions sont plus touchées que d’autres par la maladie de Lyme. Au Manitoba, c’est une maladie très grave. Beaucoup de gens savent que les étés sont magnifiques au Manitoba. Plusieurs de mes amis ont des chalets dans les régions rurales du Manitoba. La province compte toutes sortes de camps pour les jeunes. Dans certaines régions du Manitoba — notamment le Sud-Est — où le risque de contracter la maladie de Lyme est plus élevé, il est particulièrement important de sensibiliser le public à ce problème.
Au cours des trois ou quatre dernières années, j’ai constaté qu’on semblait déployer des efforts supplémentaires en matière de sensibilisation du public. Toutefois, même aujourd’hui, je ne crois pas qu’on en fasse assez sur le plan du matériel promotionnel et éducatif. En outre, le gouvernement devrait adopter une approche proactive pour s’assurer que l’on consent de grands efforts pour sensibiliser la population à cette maladie.
Voilà un des aspects du projet de loi que j’appuie sans réserve. Nous devons reconnaître l’importance de la sensibilisation du public, et je suis heureux qu’il en soit question dans la mesure législative elle-même.
Par exemple, j’ai déjà emprunté tous les sentiers au lac Pelican, dans le Sud-Est du Manitoba. J’y ai passé de nombreuses journées avec ma fille, surtout. À notre retour au chalet après une demi-journée de randonnée, nous constations qu’une dizaine de tiques s’étaient fixées à nous. En dépit des précautions que nous avions prises, comme de porter des manches longues, de rentrer nos bas de pantalons dans nos chaussettes et d’utiliser un insectifuge, les tiques pouvaient s’agripper à nous. C’est même assez facile.
Nous veillons à nous en débarrasser du mieux que nous le pouvons quand nous les voyons.
Cependant, ce qui m’a étonné quand il m’est arrivé de parler à des gens de la maladie de Lyme, c’est le nombre de personnes qui ne connaissent pas cette maladie. Elles savent ce qu’est une tique ordinaire et en ont déjà eue sur elles, mais elles ne savent pas ce qu’est la maladie de Lyme. C’est très troublant. Je m’attendais à ce qu’elles connaissent la maladie du fait qu’elles passent beaucoup de temps à leur chalet.
J’ai parlé des camps pour les jeunes. Des jeunes vont dans des camps partout au Canada. J’ai parlé du Sud-Est du Manitoba. Des cas de maladie de Lyme ont été signalés dans la plupart des provinces. Chaque année, des dizaines de milliers d’enfants participent à des activités en plein air, dont des camps d’été.
Comme la chef du Parti vert l’a mentionné, nous voulons encourager les jeunes, et tout le monde, à profiter du plein air, mais il est très important que nous soyons conscients des avantages d’être proactifs, en concevant des documents sur cette maladie, en raison des répercussions débilitantes qu’elle a sur ceux qui la contractent.
La plupart des gens pensent que les symptômes apparaissent après deux ou trois jours. Or, il n’est pas rare que les symptômes mettent environ une semaine à se manifester, voire des mois ou même des années après l’infection initiale par une tique.
Les symptômes sont la fatigue, la fièvre, le mal de tête et une éruption en forme d’anneau. Les Canadiens doivent connaître ces symptômes et y être à l’affût.
En ce qui concerne la consultation, la priorité consiste à mettre sur pied un programme assorti de campagnes de sensibilisation et d’information.
De concert avec les provinces et les territoires, le gouvernement fédéral devrait collaborer avec les travailleurs de la santé ainsi que les autres parties intéressées, notamment les conseils et commissions scolaires, les organismes sans but lucratif et les groupes de promotion des activités en plein air, y compris les villégiateurs et les clubs de tout-terrain et de course à pied. Il faut sensibiliser la population à cette maladie.
J’ose croire que l’élaboration de la stratégie globale se fera selon une approche holistique. Le gouvernement fédéral a, après tout, un rôle majeur à jouer sur le plan des pratiques exemplaires, un rôle complémentaire aux compétences des provinces et des territoires.
Nous devons nous assurer de disposer des ressources nécessaires. Être plus proactifs en amont nous permettra de grandement freiner la propagation de la maladie de Lyme puisque, nous le savons maintenant, le nombre de signalements est en hausse.
Le projet de loi C-442 propose que le gouvernement fédéral convoque une conférence réunissant les ministres provinciaux et territoriaux de la Santé ainsi que divers intervenants en vue de lancer un programme national de surveillance médicale qui utilise les données recueillies par l’Agence de la santé publique. Il requerrait également la présentation ici même, au Parlement, d’un rapport sur la stratégie, dont l’efficacité serait évaluée après cinq ans.
Je crois que ce projet de loi est digne d’être appuyé. Nous, membres du caucus libéral, y sommes favorables, et son adoption ne devrait être qu’une question de temps.