Lorsque politiciens, chefs d’entreprise et spécialistes des médias veulent nous obliger à choisir entre économie, droits de la personne et environnement, nous sommes devant un faux choix, car il n’y a aucune raison de choisir. Elizabeth May, la chef du Parti vert du Canada et députée de Saanich—Gulf Islands, tente depuis longtemps d’en appeler au bon sens de nos dirigeants canadiens. « L’économie, l’environnement et les droits de la personne sont mutuellement interdépendants. Ces questions doivent être traitées comme un tout intégré si nous voulons une économie dynamique et saine, qui soit également durable », a dit May.
Élargir et diversifier notre éventail de partenaires commerciaux est sans contredit une bonne stratégie, mais pas à n’importe quel prix. Vendre nos ressources à des prix dérisoires en acceptant des conditions restrictives, à faible valeur ajoutée, découle d’un manque de vision. « Nous pouvons développer notre économie sans pour autant brader l’avenir de nos enfants », a dénoncé May.
Des événements survenus récemment en Europe, où les citoyens se sont opposés aux mesures d’austérité mises en place, ont soulevé plusieurs questions sur la coexistence d’une démocratie et d’une économie saine.
« La dette grecque est attribuable à l’irresponsabilité de ses dirigeants et à l’égoïsme des entreprises, qui refusent de défrayer les coûts de services essentiels », a dit le porte-parole des verts en matière de petite entreprise, Jean Luc Cooke. « Une économie où des billions de dollars font rouler les investissements les plus profitables, sans égard aux coûts associés aux conséquences indésirables comme la pure spéculation, les violations des droits de la personne et le mépris flagrant des droits des peuples autochtones et de l’environnement, est vouée à imploser. »
« Les intérêts économiques propres doivent être tempérés par un cadre réglementaire assorti d’exigences à l’égard des risques d’endettement, d’une taxe Tobin et d’une taxe qui permette de dédommager et de nettoyer les dégâts causés à l’environnement. Le Canada doit prendre acte et tirer des leçons de la crise grecque » a ajouté Cooke.
Le Parti vert a évoqué l’exemple de la surchauffe des sables bitumineux et du projet de pipeline Northern Gateway comme décision économique déphasée par rapport à la nécessité de protéger les emplois et l’environnement canadiens. L’exportation de ressources brutes vers l’Asie entraînera davantage de coûts que de bénéfices pour le Canada, y compris la dégradation de l’air, des sols et de l’eau ainsi que de nouveaux affronts aux Premières nations. Le Parti vert a tenu à sonner l’alarme après avoir entendu le premier ministre affirmer à maintes reprises que le pipeline irait de l’avant, sans égard à la volonté de la majorité des Canadiennes et des Canadiens.
« Nous refusons de faire du commerce à n’importe quel prix; nous voulons des échanges commerciaux chiffrés », a conclu Cooke.