Où que j’aille au Canada, il existe un mouvement en faveur de la consommation d’aliments locaux, de l’alimentation saine et de la sécurité alimentaire. Nulle part ce mouvement est plus fort qu’à Saanich-Gulf Islands. Nous avons le bonheur de bénéficier d’avantages naturels sans pareils. Notre saison de culture est longue, nos agriculteurs sont dévoués, nos réserves de terres agricoles nous permettent de maintenir une agriculture locale, nous disposons de groupes privés dynamiques qui encouragent la production d’aliments locaux et d’une vaste armée de loyaux défenseurs des marchés de produits biologiques.
Les raisons d’appuyer l’agriculture locale sont multiples : réduire les gaz à effet de serre (importer des pommes de Nouvelle-Zélande ne semble pas très sensé), soutenir notre économie locale, être sûrs que nos enfants ont une alimentation saine et prendre soin de la terre sur laquelle ses aliments poussent. Nous avons désormais une autre raison. En effet, l’éclosion de E. coli à l’abattoir XL à Brooks (en Alberta) a mis en lumière les risques d’une production qui à l’opposé : des abattoirs géants où jusqu’à 5 000 bêtes sont tuées par jour.
Les enchères auxquelles j’ai assisté à Salt Spring Island à l’automne, afin de soutenir la construction d’un abattoir local, ont constitué une expérience amusante et enrichissante. Cet abattoir permettra de produire de l’agneau local. Autrement, il faudrait transporter les agneaux par ferry jusqu’à un abattoir éloigné, ce qui coûterait des sommes énormes. Végétarienne depuis l’âge de huit ans et ayant adopté à l’époque un agneau comme animal domestique, je n’aurais jamais cru être capable de défendre la création d’un abattoir. Cependant, étant donné ce qui se passe dans le monde de la production alimentaire, de plus en plus industrialisé et monopolistique, je suis prête à m’enchaîner aux grilles de toute usine de mise en conserve ou abattoir qui sera fermé. Évidemment, la contamination alimentaire peut se produire également dans les petites usines. Mais dans ces dernières, l’incidence est limitée, localisée et facilement retracée. La santé publique a été compromise dans l’affaire XL, parce qu’il a fallu près de deux semaines aux organismes fédéraux concernés pour établir les aliments contaminés, car ils craignaient de nuire à l’image du bœuf canadien dans son ensemble, compte tenu de la taille de cette usine. Nous devons nous battre pour une agriculture locale, pour que les agriculteurs aient un niveau de vie décent et que les Canadiens soient sûrs de la salubrité des aliments qu’ils consomment.
Dans le présent numéro…
- Le Centre pour la défense des végétaux est sauvé!
- Usine XL – quelques faits sur le plus important rappel d’aliments de toute l’histoire canadienne
- XL Foods – Extraits du débat d’urgence tenu à la Chambre des communes le 3 octobre 2012
- Assemblées locales prévues pour le mois de janvier
- Une vision nationale pour la politique alimentaire : améliorer la salubrité, la sécurité et la souveraineté alimentaires
- Déclaration sur le jour du Souvenir
- Votre opinion compte!
- Cérémonie de remise des médailles du jubilé de diamant de la Reine Elizabeth II