Bob Dechert : Monsieur le Président, je remercie la députée de ses observations. Je suis un peu perplexe cependant. Dans son discours, elle a dit être au courant de certaines des prétendues atrocités qui sont commises en Libye, dont les allégations de viols collectifs que les forces de Kadhafi auraient ordonnés. Ces accusations font actuellement l’objet de poursuites devant la Cour pénale internationale.
J’aimerais que la députée explique à la Chambre comment nous pouvons rester là à ne rien faire et ne pas protéger les femmes en Libye en faisant appel à nos forces militaires, en vertu de la résolution des Nations Unies visant à protéger la population civile de la Libye, si nous n’adoptons pas cette résolution aujourd’hui et continuons notre mission jusqu’à ce que ces horribles atrocités aient cessé.
Elizabeth May : Monsieur le Président, j’ai signalé tout à l’heure que l’incohérence de la position du gouvernement m’inquiète énormément.
Les Nations Unies nous ont demandé à trois reprises, pas une mais bien trois fois, d’envoyer deux Casques bleus, et le nom du lieutenant-général Andrew Leslie en particulier a été mentionné, en République démocratique du Congo, où l’utilisation du viol comme arme de guerre systématique touche des milliers et des milliers de femmes et où il nous faut absolument intervenir. Nous avons rejeté ces demandes.
Dans ce cas-ci, je crois que nous aurons un rôle très légitime à jouer, en tant que nation qui a participé à la première phase de la responsabilité de protéger pour ensuite abandonner ce rôle et agir sous l’égide des Nations Unies, pour réclamer la tenue de négociations de paix dans le but premier d’obtenir un cessez-le-feu complet sans poser comme condition préalable la démission de M. Kadhafi.