Le nouveau système de surveillance est seulement la première étape

Le Parti vert du Canada a réagi favorablement à l’annonce d’une stratégie de surveillance environnementale pour l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta, la qualifiant toutefois d’insuffisante. « Nous passons enfin d’une période sombre, marquée par l’absence de surveillance et la négligence illégale, à un nouveau système de surveillance amélioré. Cependant, il est très important que les données recueillies soient mises à la disposition d’examinateurs indépendants jusqu’au moment où la surveillance pourra être confiée à une tierce partie. Nous espérons sincèrement que ce système de surveillance débouchera sur la mise en œuvre de plans de décontamination et des chefs d’accusation en vertu de lois fédérales si la contamination illégale n’est pas enrayée », a dit la chef des verts Elizabeth May.

La fuite de produits chimiques toxiques dans la rivière Athabasca inquiète de plus en plus les scientifiques. Des analyses ont révélé la présence de taux élevés d’arsenic, de mercure et d’hydrocarbures aromatiques polycycliques dans le bassin hydrographique entourant les sables bitumineux. En aval, la petite communauté de Fort Chipewyan a vu son taux de cancer grimper de 30 %, une augmentation directement liée à la pollution qui s’écoule dans la rivière à partir des bassins de résidus situés en amont. Chaque baril de pétrole produit nécessite jusqu’à 6 barils d’eau, dont une grande partie, une fois utilisée, revient remplir les bassins de résidus. Ces bassins comptent parmi les structures anthropiques les plus vastes de la planète.

Le nouveau système de surveillance prévoit l’augmentation du nombre de sites de prélèvement et de types de produits chimiques analysés. Évalué à 50 millions de dollars, le système sera mis en œuvre aux frais de l’industrie.

« Je trouve parfaitement approprié que l’industrie paie pour la surveillance et la décontamination de ses activités », a ajouté May. « Mais la participation de scientifiques indépendants est indispensable, puisque la localisation des sites de prélèvement et le type de produits chimiques analysés permettront de déterminer si les données sont utiles ou pas. Si l’industrie continue à nier les problèmes et que rien ne change, tout ce que nous saurons c’est que le système de surveillance est un nouvel échec. »