La chef du Parti vert du Canada et députée de Saanich‑Gulf Islands, Elizabeth May, a réagi aujourd’hui à la publication du rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable en dénonçant la malhonnêteté du gouvernement Harper, qui fait fi des lois environnementales canadiennes et internationales.
Le rapport du commissaire à l’environnement, un poste qui relève du Bureau du vérificateur général, examine l’échec du Canada à atteindre ses cibles de réduction des gaz à effet de serre ainsi que son échec à surveiller adéquatement l’impact environnemental de l’exploitation des sables bitumineux dans le Nord de l’Alberta. Le rapport est accessible en ligne au lien suivant : http://www.oag-bvg.gc.ca/internet/Francais/parl_cesd_201110_f_35765.html
« À mon avis, c’est le comble de l’ironie qu’un gouvernement qui prétend réprimer sévèrement la criminalité feigne d’ignorer sa propre criminalité », a lancé Mme May. « Ce rapport expose en détail non seulement l’abrogation du Protocole de Kyoto, un traité juridiquement contraignant, ce que tout le monde sait déjà, mais également le fait que le gouvernement Harper a enfreint la loi canadienne en ignorant la Loi de mise en œuvre du Protocole de Kyoto. En effet, le nouveau rapport conclut que les plans de lutte contre les changements climatiques élaborés par le gouvernement Harper en 2009 et en 2010 ne respectaient pas le droit canadien. Cette fois, le gouvernement a enfreint la loi, non pas parce qu’il a échoué à atteindre ses cibles, mais parce qu’il a refusé de répondre aux exigences de la loi en matière d’imputabilité. Ce n’est pas une question de ressources, mais de transparence. »
Le commissaire à l’environnement estime qu’il y a « de la confusion, un manque de transparence, un manque d’objectifs clairs » dans le système canadien de lutte contre les changements climatiques. Le rapport dénonce l’incapacité du système à établir avec exactitude où sont allés les 9 milliards de dollars alloués à la mise en œuvre des plans du gouvernement sur les changements climatiques. Pendant ce temps, les verts affirment que le gouvernement Harper n’a jamais eu l’intention d’utiliser les 9 milliards de dollars, destinés essentiellement au captage du CO2 et à l’énergie nucléaire, pour lutter contre les changements climatiques.
« Il est choquant de constater à quel point le gouvernement Harper a manqué de transparence avec ses innombrables plans d’action pour le climat », a dénoncé May. « Il est particulièrement sidérant de découvrir que même après avoir fait une croix sur nos cibles juridiquement contraignantes aux termes de Kyoto, le gouvernement a continué de réduire ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre de 90 % entre 2009 et 2010; toujours est-il que même avec cette réduction spectaculaire de nos engagements, il serait fort surprenant que nous atteignions ces nouvelles cibles. »
La section du rapport portant sur l’exploitation des sables bitumineux fait dire au Parti vert que l’expansion rapide des projets dans ce secteur a lieu sans surveillance adéquate et sans contrôle scientifique. « Le rapport du commissaire n’a surpris personne qui s’intéresse de près ou de loin à l’expansion des projets d’exploitation des sables bitumineux. Nous sommes de tout cœur avec le commissaire lorsqu’il dit espérer que les nouveaux engagements pris suite aux recommandations du groupe consultatif sur les sables bitumineux, créé par l’ancien ministre de l’Environnement Jim Prentice, seront pleinement respectés. Pendant ce temps, nous demandons un moratoire sur tout nouveau projet, y compris le pipeline Keystone, jusqu’au jour où la science pourra rattraper les dommages déjà faits. »