Elizabeth May: Monsieur le Président, je remercie mon collègue de Dartmouth—Cole Harbour pour son exposé. Je le remercie tout particulièrement d’avoir parlé de VIA Rail.
J’ai épluché le budget. Le plus étrange — et c’est assez inusité dans l’histoire du Canada —, c’est qu’il ne renferme aucun chiffre. Il n’indique pas les résultats nets, par ministère.
Par exemple, dans le Budget principal des dépenses, on ampute le financement de VIA Rail de 60 %. La société pouvait compter sur une enveloppe de 475 millions de dollars, mais cette année, elle aurait droit à 187 millions de dollars. C’est une réduction de 288 millions.
Le budget prévoit 54 millions de dollars cette année et 57 millions pour les cinq prochaines années, mais on ne mentionne pas si d’autres fonds seront alloués dans un budget supplémentaire des dépenses afin d’assurer la viabilité de VIA Rail. À moins qu’on ne soit en train de sonner le glas de la société et qu’on se contente ensuite de quelques annonces qui seront autant de pansements sur une cicatrice béante.
Je me demande si mon collègue a une idée de ce que le budget réserve réellement à VIA Rail.
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Robert Chisholm: Monsieur le Président, je remercie ma collègue d’avoir donné suite à mes propos sur VIA. La façon dont on a sabré dans les services ces derniers mois inquiète vivement les gens des provinces atlantiques. Nous craignons que les conservateurs ne favorisent la mort de la société.
Cela me rend fou que le gouvernement ne concrétise aucun de ses engagements. Comment le pourrait-il quand il refuse d’élaborer une stratégie nationale sur les transports en commun, par exemple?
Les conservateurs parlent de leur engagement à l’égard de la formation de la main-d’oeuvre. Nous comptons parmi les rares pays occidentaux développés à ne pas avoir de stratégie nationale en matière de formation et d’acquisition des compétences. Il est déplorable de penser que le gouvernement pourrait régler le problème de pénurie de compétences, mais qu’il ignore comment.
L’Allemagne — pays que les conservateurs citent en exemple au chapitre de la formation professionnelle — a une stratégie nationale, et le gouvernement allemand collabore depuis longtemps avec les syndicats et les entreprises. Au Canada, une telle collaboration n’est pas ancrée dans nos habitudes et nous ne possédons aucune stratégie nationale de formation de la main-d’oeuvre.