2.1 Réduire concrètement les émissions de CO2

Les changements climatiques demeurent la première préoccupation des Canadiennes et des Canadiens. Malgré les préoccupations immédiates engendrées par la récession et les pertes d’emplois, les Canadiennes et les Canadiens (la vaste majorité) continuent d’affirmer qu’ils ne mettraient pas en péril la protection de l’environnement pour aider l’économie. En fait, les Canadiennes et les Canadiens comprennent que l’élimination du gaspillage est un bon investissement. Des solutions concrètes renforcent à la fois l’économie et l’environnement.

Bien que l’élimination graduelle et complète des émissions de carbone puisse constituer un défi de taille, le défi semble beaucoup moins intimidant lorsque nous réalisons que plus de la moitié de l’énergie consommée n’est jamais utilisée, mais perdue en chaleur résiduelle dans l’environnement. Même l’énergie habituellement considérée utile doit être remise en question. À quoi sert-il de déplacer deux tonnes de métal, de verre et de caoutchouc lorsque notre objectif consiste à déplacer une personne de 80 kilogrammes? À quoi sert-il de chauffer une maison mal isolée au point où presque toute la chaleur s’en échappe en moins d’une heure? À quoi sert-il de laisser les ampoules et les appareils électriques allumés lorsque personne n’est à la maison? Nos véritables besoins énergétiques constituent à peine une fraction de l’énergie consommée. Le rendement énergétique est la clé d’une consommation avisée.

La génération d’énergie à partir de sources non polluantes n’est ni récente, ni bien compliquée. Le seul véritable défi consiste à s’assurer que l’énergie produite est disponible lorsque nous en avons besoin. Les réseaux électriques alimentés par des sources d’énergie entièrement renouvelables sont actuellement à l’étude en Allemagne. Le Canada, un pays relativement peu peuplé, a le privilège de pouvoir compter sur de vastes ressources hydroélectriques. Le Canada serait beaucoup mieux placé que pratiquement n’importe quel autre pays pour créer un vaste réseau électrique entièrement alimenté par des sources d’énergie renouvelables. Pour les besoins particuliers du Canada, investir dans l’amélioration de nos réseaux électriques d’est en ouest aura des répercussions positives.

Dans son rapport (2006) au chancelier de l’échiquier britannique, Sir Nicholas Stern, ancien économiste principal de la Banque mondiale, prévenait les gouvernements que, à défaut de réagir, le changement climatique pourrait avoir des répercussions sur l’économie mondiale à hauteur de 7 billions de dollars et causer des pénuries d’eau pour 1 personne sur 6 dans le monde entier, l’extinction de 40 pour cent des espèces animales et végétales, et un flux de 200 millions de réfugiés environnementaux. Depuis, l’auteur et d’autres économistes ont conclu que son évaluation initiale sous-estimait les coûts de l’inaction.

Sir Nicholas Stern considère que des actions entreprises dès maintenant coûteraient seulement de 1 à 3 pour cent du PIB annuel. Pour le Canada, avec un PIB de 1,335 billion de dollars pour 2010, cela représenterait 13 milliards de dollars ou 1 pour cent, soit 3 $ milliards de dollars de moins que l’engagement du gouvernement d’acheter et d’entretenir 65 avions de combat.

Nous bâtirons une économie alimentée par les énergies renouvelables. Nous ferons en sorte que la société abandonne ses méthodes et ses habitudes de gaspillage, ce qui nous permettra de réduire considérablement nos besoins en énergie. L’élimination graduelle et progressive des émissions de carbone nous permettra de purifier l’atmosphère, d’améliorer la qualité de l’eau et de contribuer à rétablir la santé des forêts. Nous transformerons nos bâtiments afin qu’ils soient chauds en hiver et frais en été, sans pour cela brûler des combustibles fossiles. Nous changerons notre façon de nous déplacer et mettrons rapidement sur pied un réseau de transport public pratique et efficace que viendra compléter un parc de véhicules personnels non polluants. Nous créerons des milliers d’emplois liés à la fabrication, l’installation, l’opération et l’entretien d’éoliennes, de panneaux solaires, d’infrastructures et de véhicules liés au réseau de transport en commun, de systèmes isolants, du réseau ferroviaire et d’autres éléments d’une économie propre et efficace. Nous bâtirons des économies locales florissantes et des collectivités dynamiques réceptives aux besoins locaux.

En plus des changements à l’impôt et du système de plafonnement et d’échange aux industries, un gouvernement vert fera tous les efforts nécessaires pour mettre en place des programmes pratiques et pragmatiques dans tous les secteurs de l’économie pour accélérer la réduction de nos émissions de carbone.

2.1.1 Politique énergétique et politique sur les changements climatiques
2.1.2 Opérations gouvernementales
2.1.3 Bâtiments
2.1.4 Rendement énergétique
2.1.5 Énergies renouvelables
2.1.6 Transport
2.1.8 Industrie
2.1.9 Foresterie
2.1.10 Agriculture
2.1.11 Combustibles fossiles
2.1.12 Le monde