J’en conviens, c’est sans doute le titre le plus impopulaire pour un billet de blogue jamais rédigé sur mon portable.
Je ne tenterai pas d’expliquer ni même de défendre le jus d’orange à 16 $ ou la limousine, mais que les gens choisissent d’accorder autant d’importance à ces détails au lieu de se scandaliser du fait que chaque jour où Stephen Harper se déplace dans Ottawa, il le fait avec une escorte motorisée formée de deux berlines noires (une devant et une derrière) et de trois VUS blindés et aux vitres teintées entre les deux – un cortège de CINQ véhicules –, dépasse mon entendement.
La triste réalité est que nous nous scandalisons pour un simple jus d’orange à 16 $ au point de lui accorder la une de tous nos journaux, alors que les 20 millions de dollars par année dépensés pour la sécurité de notre premier ministre (plus du double de ses prédécesseurs) ne fait sourciller personne. C’est un peu comme les gens qui s’énervent pour quelques cents d’augmentation sur le litre d’essence, mais dépensent inutilement pour acheter de l’eau embouteillée vendue plus chère le litre que notre cher litre d’essence. C’est un aspect de la nature humaine qui défie toute explication logique.
Personnellement, je pense que nous devrions tous secouer notre tête (et ici, je pointe le doigt directement aux journalistes des grands médias nationaux) devant l’incroyable fraude concernant l’approbation des documents de KAIROS. En effet, les principaux médias semblent avoir accepté l’idée que Stephen Harper a choisi de faire contre mauvaise fortune, bon cœur, en acceptant dans son caucus une ministre qui commet gaffe sur gaffe et se met constamment les pieds dans les plats. La fameuse annotation « NOT » (PAS) inscrite manuellement sur le document de KAIROS fait figure d’erreur au piètre palmarès de la ministre Oda, une erreur pour laquelle Stephen Harper l’a âprement défendue.
J’ai écrit une chronique en février 2011 à ce sujet dans un journal local, le Island Tides.
Je vous recommande fortement de la lire, afin que nous puissions ainsi rafraîchir notre mémoire collective. La conclusion la plus logique et la plus évidente à la suite de cette série d’événements est que Bev Oda a approuvé le financement de KAIROS et que quelqu’un de plus haut placé, sans doute quelqu’un dans le cabinet du premier ministre, a ordonnée l’annulation de la décision de la ministre Oda, entraînant cette fameuse falsification. Elle a assumé toute la faute et protégé le coupable. Et, fidèle à lui‑même, il vient de la pousser sous l’autobus.