Le ministre de l’Environnement Peter Kent a affirmé aujourd’hui qu’il était hors de question que le Canada s’engage pour une seconde période aux termes de Kyoto, en dépit des appels urgents et répétés des scientifiques du monde entier qui exhortent les pays développés à travailler ensemble pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
« La négociation d’une seconde période d’engagement aux termes du Protocole de Kyoto est essentielle si nous voulons obtenir un accord international pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le Canada a tout mis en œuvre pour saboter Kyoto en devenant le seul pays [ayant signé et ratifié Kyoto] à rejeter puis à répudier ses engagements juridiquement contraignants », a dit la chef du Parti vert du Canada et députée de Saanich‑Gulf Islands, Elizabeth May, en réaction au discours de Kent.
Kent affirme que l’Accord de Copenhague peut remplacer la participation du Canada à une seconde période d’engagement aux termes de Kyoto, dont la première période de réduction des émissions vient à échéance à la fin de l’année 2012. « D’après le GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat], l’Accord de Copenhague ne permettra jamais de faire les réductions nécessaires pour atteindre l’objectif que le Canada affirme être une responsabilité mondiale –éviter une hausse de la température moyenne mondiale de deux degrés Celsius et plus », a rappelé May. « D’autant plus que Copenhague n’est pas un produit de la Conférence des parties et qu’il n’est pas contraignant. Ce n’est pas la voie de l’avenir. »
Kent a par ailleurs vanté les progrès du Canada dans l’atteinte de la cible fixée par le gouvernement Harper, soit une réduction de 17 % des émissions de carbone en dessous des niveaux de 2005 d’ici 2020. Cette cible a été largement décriée pour être beaucoup moins ambitieuse que celle établie par Kyoto, qui prévoit une réduction de 6 % en dessous des niveaux de 1990 d’ici 2012. Ainsi, la cible du gouvernement Harper entraînera une augmentation des émissions de gaz à effet de serre de 2,5 % au-dessus des niveaux de 1990.
« Si nous sommes à ce point convaincus d’atteindre cette nouvelle cible beaucoup moins ambitieuse, alors pourquoi ne pas accepter de nous engager pour une seconde période aux termes de Kyoto et négocier de manière à rendre cette cible juridiquement contraignante? » a demandé May. « Refuser tout engagement avec la communauté internationale est irresponsable et constitue un nouvel accroc à la réputation internationale du Canada. »
Elizabeth May assistera aux négociations de la 17e Conférence des parties à Durban, Afrique du Sud.