Elizabeth May (Saanich—Gulf Islands)
2021-11-22 14:02
Monsieur le président, je vous remercie de me permettre de prendre la parole aujourd’hui. C’est un honneur.
J’aimerais commencer en soulignant le fait que nous nous trouvons sur le territoire traditionnel et non cédé des Algonquins et de la nation anishinabe.
Comme tous mes collègues l’ont déjà dit, j’aimerais aussi féliciter tout le monde, les députés qui viennent d’être élus pour la première fois et ceux qui ont été réélus. C’est un grand honneur pour tous.
J’aimerais dire que nous formons ici une communauté, un petit village politique. Nous devons donc travailler ensemble de manière respectueuse.
Nous le savons tous et, à mon avis, nous travaillons très bien les uns avec les autres. Je suis d’accord avec certains des commentaires formulés par mes collègues précédemment.
J’aimerais aussi remercier les habitants de Saanich—Gulf Islands pour leur générosité et leur soutien extraordinaires. Quelle chance exceptionnelle de me retrouver encore une fois ici après une quatrième élection. Toutefois, comme l’a fait mon collègue plus tôt, je tiens à souligner les récentes épreuves qui touchent la Colombie-Britannique. Bien qu’ils soient assis loin de moi, je vois mes amis, le député d’Abbotsford, le député de Central Okanagan—Similkameen—Nicola et mon ami, le député de Mission—Matsqui—Fraser Canyon. Ils représentent les circonscriptions les plus durement touchées. Nous sommes de tout cœur avec les habitants de ces régions, dont certains ont perdu leur ferme alors que d’autres sont toujours portés disparus. Oui, nous devons unir nos forces et le faire encore mieux. Je tiens à exprimer mes sincères condoléances à toutes les personnes touchées par ces tragédies.
Je veux dire un grand merci au député de Nipissing—Timiskaming. Je fais entièrement confiance à ses capacités. Il a fait du très bon travail, et le bilan de ce qu’il a fait pendant la pandémie est très positif.
Je voterais probablement pour le député de Nipissing—Timiskaming si je n’étais pas moi-même candidate, et je voterai peut-être pour lui de toute façon, puisque je n’interviens pas pour demander aux députés de voter pour moi, mais bien pour attirer leur attention. Le Parlement subit depuis des décennies les effets d’une erreur commise en 1980 quand l’excellente présidente de la Chambre, la très honorable Jeanne Sauvé, a dit qu’elle ne voyait pas assez clairement l’ensemble de la Chambre pour discerner qui se levait pour prendre la parole. Elle a donc demandé une faveur aux whips des partis: elle leur a demandé s’ils pourraient lui fournir la liste des personnes qui prendraient la parole, afin qu’elle puisse s’y fier.
Les députés savent-ils que, alors que le système parlementaire de Westminster est en vigueur dans des dizaines de pays, le Canada est le seul endroit où la présidence a cédé volontairement du pouvoir à du personnel politique qui travaille en coulisses? Alors que tous les députés se sont présentés personnellement devant leurs électeurs et ont répondu à leurs questions, le fonctionnement de la Chambre se voit de plus en plus menacé par du personnel politique qui travaille en coulisses qui prend des décisions cruciales à propos de notre quotidien.
À mon avis, notre système démocratique parlementaire, ici, est menacé par le pouvoir des grands partis politiques.
Des députés se sont déjà plaints de ce problème par le passé. Je pense à notre ami le regretté Mark Warawa, député de Langley—Aldergrove. Le whip de son parti lui a refusé le droit de s’exprimer pendant 60 secondes conformément à l’article 31 du Règlement, sous prétexte qu’il ne pouvait tenir de tels propos. Mark Warawa a eu le courage de s’en plaindre au Président de l’époque, le député de Regina—Qu’Appelle.
Le Président avait alors décidé que si le whip d’un parti empêchait quelqu’un de s’exprimer, cela constituait une violation, mais le Président, le député de Regina—Qu’Appelle, a expliqué qu’il n’avait pas tenté de faire valoir les droits du député, car celui-ci n’avait pas essayé d’attirer l’attention du Président.
Quelle que soit la personne qui sera élue à la présidence, je nous prie tous de l’aider à récupérer l’autorité et les pouvoirs qui lui incombent. La semaine dernière au Parlement de Westminster, on a pu assister à une belle scène lorsque le Président, sir Lindsay Hoyle, a remis le premier ministre du Royaume-Uni, le très honorable Boris Johnson, à sa place après qu’il ait transgressé les règles de la Chambre. Le Président a dit au premier ministre : « C’est moi qui dirige ici et vous ne respectez pas les règles. »
En terminant, je dirai simplement que, la démocratie, c’est sacré. Nous devons protéger les droits des petits partis et de chacun des députés. Voilà le but et le devoir de la présidence.
Ce Parlement en situation de gouvernement minoritaire a de nombreux défis à relever.
Je pense entre autres au changement climatique et à la pandémie. Nous devons travailler ensemble, avec une présidence qui va protéger nos droits.