À deux jours du dépôt du budget fédéral, le Parti vert propose sa propre vision de la gestion des fonds publics. La chef Elizabeth May suggère elle aussi de réduire le déficit, mais en augmentant les recettes fiscales provenant des plus riches et en abolissant certaines dépenses, notamment les déplacements des fonctionnaires.
La pièce maîtresse de l’approche budgétaire verte consiste à rehausser le taux d’imposition des entreprises de 15 % à 19 %. A elle seule, cette mesure rapporterait 4,5 milliards de dollars par année. Le Parti vert propose aussi d’éliminer divers paradis fiscaux et échappatoires fiscales non précisés (1,2 milliard) et suggère d’instaurer un droit de succession sur les héritages valant plus de 5 millions de dollars, afin d’aller chercher 1,5 milliard de dollars supplémentaires. Au total, les revenus d’Ottawa augmenteraient donc de 7,2 milliards de dollars par année.
A cette somme s’ajoutent 6,6 milliards que le Parti vert récupérerait en abolissant certaines dépenses lui paraissant non nécessaires. «Il reste beaucoup de gaspillage dans le gouvernement du Canada», croit Mme May. En premier lieu, elle voudrait abolir le contrat d’acquisition d’avions militaires F35 au coût de 9 milliards de dollars et lancer un appel d’offres. Le PV estime pouvoir économiser 4 milliards de dollars. Le calcul est toutefois fictif, car le gouvernement n’a pas encore inscrit cette dépense de 9 milliards dans son budget.