Obliger le renvoi au travail des débardeurs du port de Montréal est une grave erreur

Elizabeth May (Saanich—Gulf Islands)
2021-04-29 1:01 [p.6370]
Monsieur le Président, je veux commencer en soulignant, avec respect et gratitude, que je suis ici ce soir sur le territoire traditionnel de la Nation WSANEC.

Hych’ka Siem.

J’aimerais aussi partager mon temps de parole avec la chef du Parti vert du Canada, Annamie Paul, mais je ne peux pas, car elle n’est pas encore élue, mais elle le sera. Je tiens à vous dire qu’elle vient d’une famille où la foi en les syndicats est forte.

Nous avons eu notre réunion de caucus et les trois d’entre nous qui avons été élus et ceux qui seront élus plus tard, nous avons discuté de ce que nous pensons tous de cette mesure législative de retour au travail. Nous ne soutiendrons jamais un projet de loi de retour au travail, jamais.

Je suis honorée de prendre la parole et de dire clairement que je suis du côté des débardeurs du port de Montréal.

Aujourd’hui est un jour de deuil où nous nous souvenons des personnes décédées, blessées ou devenues malades en raison de leur travail. Cette année, avec cette pandémie affreuse, nous pensons aux travailleurs de première ligne qui ont fait leur travail pour protéger nos vies et nous leur disons un grand merci.

Or, quelle ironie que nous soyons à la Chambre des communes pour marquer ce jour très triste et sérieux en débattant d’un projet de loi spéciale pour forcer les débardeurs à retourner travailler, faisant fi de leurs droits, notamment leur droit de grève. Le droit de grève est un droit constitutionnel. Pourtant, nous sommes ici en ce jour de deuil pour brimer leur droit fondamental. À mon avis, c’est un moment tellement triste.

Je vais raconter une histoire personnelle. Il y a 37 ans, je travaillais en tant qu’avocate à Halifax pour le compte des syndicats. Plus particulièrement, je travaillais pour les débardeurs du port d’Halifax. Cela peut paraître incroyable, mais, à l’époque, l’employeur était le même, l’Association des employeurs maritimes. Je suis vieille maintenant, mais je vais me remémorer mes expériences avec ce groupe de débardeurs, que j’aime toujours.

C’est une histoire compliquée, alors je vais la raconter en anglais. Il y avait eu un accident, en mer. Le bateau était arrivé à bon port, après avoir été malmené par une grosse tempête, mais sa cargaison avait été complètement détruite. Partout où l’on regardait, on voyait des débris. L’Association des employeurs maritimes — le même employeur —, a envoyé les travailleurs nettoyer le navire. La convention collective stipulait que, si les gens se trouvaient dans une situation de travail dangereuse, ils devaient avoir une majoration de salaire de 50 %. Elle disait aussi que l’employeur était dans l’obligation de fournir des équipements de protection. Pas ces gens-là. Ils ne se sont pas souciés de fournir un seul équipement de protection.

Soit dit en passant, le Port d’Halifax a maintenant une association patronale différente, mais cela s’est produit vers 1984 et c’était alors l’Association des employeurs maritimes. C’était les débardeurs d’Halifax. On les a envoyés à bord du navire pour le nettoyer. Dans la cale, des pots de confiture de framboise et des bouteilles de champagne Mumm s’étaient fracassés et il y avait un produit chimique commercial connu pour être hygroscopique, c’est-à-dire qu’il absorbait l’humidité. C’était l’un des avantages commerciaux du produit. Je crois me souvenir qu’il s’agissait d’hydroxyde de potassium, mais je peux me tromper. Le produit dans la cale était tellement hygroscopique qu’il absorbait toute l’humidité environnante. L’air dans la cale, un espace clos, que mes amis — j’aimais tellement ces gars — avaient été chargés de nettoyer est devenu très corrosif et toxique.

Les produits chimiques ont réagi et se sont réchauffés. Les gars ont ressenti une chaleur vive à travers leurs bottes, à tel point qu’ils ont fracassé les bouteilles de Mumm restantes et versé le champagne sur leurs pieds pour apaiser la sensation de brûlure qu’ils ressentaient, ce qui, bien sûr, paraîtra une tragédie incroyable pour tous les députés ici présents à une heure aussi tardive. C’était tout simplement affreux. Les conditions de travail étaient terribles. Comme on ne leur avait pas fourni de masques, ils avaient de la difficulté à respirer en plus de sentir leurs pieds devenir brûlants. Tout ce qui concernait les conditions de travail était épouvantable.
Ils ont travaillé dans ces conditions jusqu’à l’arrivée d’un fonctionnaire d’Environnement Canada, responsable des lieux d’accidents où se trouvaient des produits chimiques. Il s’est présenté habillé comme un astronaute, entièrement équipé pour travailler avec des substances dangereuses, mais les employeurs ont ordonné aux gars de continuer à travailler dans les mêmes conditions.

Un peu plus tard, nous sommes allés en arbitrage pour cet incident parce que les employeurs refusaient de payer ce qu’ils devaient payer au titre de la convention collective. Je n’oublierai jamais l’avocat de l’autre camp. Je ne mentionnerai pas son nom parce qu’il est décédé, alors à quoi bon dire du mal de lui à ce stade-ci? Que Dieu ait son âme. L’avocat s’est moqué des travailleurs lors de l’arbitrage. Il a déclaré ceci: « Quoi? Ils ont besoin de protection contre la confiture de framboise. » Puis, j’ai appelé mon témoin expert, Luke Tripp, chef du programme des contaminants d’Environnement Canada au port à ce moment-là, qui a exposé clairement à quel point ce produit est dangereux. Nous avons remporté l’arbitrage haut la main.

Malheureusement, je n’ai pas oublié ma haine viscérale pour l’Association des employeurs maritimes. Bien des années se sont écoulées depuis. Il ne s’agit plus du tout des mêmes personnes. Elles ont probablement changé leur fusil d’épaule. Toutefois, dans le présent conflit, je sais très bien où mon cœur se trouve. Je n’arrive pas à croire que des travailleurs soient traités de la sorte en 2021 et que l’employeur les ait poussés dans cette situation en prenant autant de décisions unilatérales arbitraires. C’est vraiment très bouleversant d’imaginer que nous allons adopter une mesure législative pour obliger la partie lésée à retourner au travail au lieu de défendre le syndicat.

Nous, au Parti vert, sommes solidaires du Syndicat des débardeurs et je veux dire à haute voix: « So – so – so – solidarité! So – so – so – solidarité! »

Aujourd’hui, les débardeurs du port de Montréal sont les victimes d’une stratégie mal intentionnée de l’employeur. Toutes les épreuves et les histoires de ce syndicat face à l’employeur, tout cela est, selon moi, affreux. Nous allons voter sous le bâillon un projet de loi spéciale pour forcer les débardeurs à retourner au travail sans la protection de leur droit constitutionnel de faire la grève.

J’ai occupé de nombreux emplois et je suis très heureuse d’avoir eu la chance de travailler dans le droit du travail, du côté syndical. Aujourd’hui, je ne peux pas croire qu’on se trouve encore dans la même situation, comme l’a fait remarquer le député de Rosemont—La Petite-Patrie. Pour ceux qui ont été élus en 2011 — j’arrive à mon 10e anniversaire ce dimanche —, l’une des premières choses que le gouvernement a présentées a été un projet de loi de retour au travail visant le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, les travailleurs de Postes Canada, qui ont été forcés de retourner au travail. Jack Layton nous a entraînés dans une manœuvre d’obstruction de trois jours pour essayer d’empêcher que cela ne se produise, et nous n’avons cessé d’espérer qu’il y ait des négociations. Un tel projet de loi devrait être un cas rare, mais le gouvernement a de plus en plus recours à cette solution.

Je suis d’accord avec le député de Nanaimo—Ladysmith pour dire que la solution privilégiée risque de devenir non pas une habitude, mais la norme. Elle risque de devenir un moyen de compromettre fondamentalement les droits des conventions collectives et d’ignorer le fait que nous pouvons négocier des compromis. Je sais que c’est difficile. Je n’ai que du respect et de l’affection pour mon amie la ministre du Travail, mais je dois dire que le gouvernement commet une énorme erreur.

Nous ne devrions pas procéder de la sorte parce que l’employeur savait manifestement qu’il pouvait provoquer les travailleurs et prendre des décisions unilatérales qui enfreignaient la convention collective qu’il respectait encore. En effet, même si la convention collective est échue depuis plusieurs années, les deux parties la respectaient encore. Malgré la grève de l’an dernier, elles déployaient beaucoup d’efforts pour que les marchandises continuent de circuler. C’est un élément essentiel. Le syndicat déploie beaucoup d’efforts pour que les marchandises continuent d’être livrées. Il s’efforce de le faire. Nous savons que lorsque l’employeur a affirmé, le 17 mars, que le syndicat ne négociait pas de bonne foi, le médiateur n’était pas du même avis. Il a plutôt dit qu’il s’agissait d’une conclusion prématurée.

Qui, alors, n’agissait pas de bonne foi? C’était ceux-là mêmes qui ont envoyé les débardeurs d’Halifax dans la cale toxique d’un bateau pour nettoyer les dégâts et qui riaient de ces travailleurs. Tout le monde a compris que je ne me suis pas encore remise de cette histoire. Ce n’est pas le moment de forcer les débardeurs à retourner travailler. Le temps est plutôt venu de prendre le téléphone et d’appeler l’Association des employeurs maritimes pour lui dire que la situation n’est pas acceptable, qu’elle l’a provoquée, que le gouvernement ne l’appuiera pas et qu’il verra à ce que l’Association fasse des pieds et des mains pour acheminer les marchandises vers d’autres ports et trouver des solutions de rechange.

Nous n’avons pas la réputation d’être un pays enclavé, mais plutôt d’avoir des ports. Ce ne sera pas facile si nous laissons la grève se poursuivre. Il n’y aura peut-être pas de quai pour tous les navires au port de Montréal, mais nous avons beaucoup plus d’options que dans le canal de Suez. Nous avons des ports à Québec, à Halifax et à Saint John. Nous avons des ports sur la côte Est et sur la côte Ouest. Je suis sûre qu’il y avait une meilleure solution que celle-ci.

Je déplore profondément cette situation. J’aurais vraiment souhaité ne pas en arriver là. Je sais qu’à Ottawa, minuit est largement passé et qu’ici, en Colombie-Britannique, on s’en approche, mais cela n’aurait pas dû se produire le 28 avril. Cela aggrave l’affront et les dommages infligés aux travailleurs de tout le pays. Je suis entièrement d’accord avec le communiqué de presse du syndicat selon lequel cette mesure législative de retour au travail frappe au cœur de la négociation collective et fait mal à tous les travailleurs du pays.
Ne vous y trompez pas. Un pays qui n’a pas de mouvement syndical fort est un pays qui a un déficit de justice sociale, qui perd du terrain sur les valeurs que nous tenons pour acquises: que les enfants n’aillent pas travailler dans les usines, qu’il y ait des congés, qu’il y ait un équilibre raisonnable entre vie professionnelle et vie privée. Voilà quelques-unes des conditions pour lesquelles les débardeurs ont travaillé avec acharnement.

Je tiens simplement à dire que je regrette infiniment le projet de loi spéciale qui sera adopté sous bâillon ce soir. C’est une mauvaise décision de notre gouvernement contre les droits des travailleurs, contre les droits des syndicats et contre les travailleurs du port de Montréal.

Je veux dire à tous les débardeurs du port de Montréal que je suis désolée, et je leur demande de nous pardonner d’être incapables de freiner cette décision de notre gouvernement.

Lenore Zann (Cumberland—Colchester)
2021-04-29 1:15 [p.6372]
Monsieur le Président, j’adore entendre la députée parler de sa vie et raconter toutes sortes d’histoires et je la remercie d’avoir parlé de cette histoire ce soir.

Ayant moi-même fait partie d’un gouvernement néo-démocrate en Nouvelle-Écosse, je sais que, le 5 juillet 2013, le gouvernement néo-démocrate a présenté une loi de retour au travail concernant les ambulanciers. Il avait invoqué le fait qu’aucun compromis n’avait été obtenu au cours des négociations et que la santé et la sécurité des habitants de la province étaient en jeu. D’ailleurs, il avait adopté la loi.

La députée croit-elle au fait de voter selon sa conscience et à la possibilité de donner son opinion, même lorsqu’elle est divergente de celle du gouvernement dont on fait partie?

Elizabeth May (Saanich—Gulf Islands)
2021-04-29 1:16 [p.6372]
Monsieur le Président, je voudrais simplement souligner à quel point j’apprécie la députée de Cumberland—Colchester et l’excellent travail qu’elle accomplit sur la question du racisme environnemental et dans tous les dossiers qu’elle défend. Je la remercie de nous avoir rappelé que le NPD agit très différemment lorsqu’il est au pouvoir et lorsqu’il est dans l’opposition. Je parle en tant que Britanno-Colombienne qui a vu trop de promesses être brisées par le premier ministre John Horgan.

Je dirais qu’il est toujours préférable de dire le fond de sa pensée. Il est toujours préférable de voter comme on l’entend. Je suis reconnaissante d’être députée d’un parti qui, selon la volonté de ses membres, a comme politique de ne pas permettre de votes soumis à la discipline du parti. J’aime beaucoup la députée.

Brad Vis (Mission—Matsqui—Fraser Canyon)
2021-04-29 1:17 [p.6372]
Monsieur le Président, la députée vient de mentionner notre magnifique province, la Colombie-Britannique. J’aimerais avoir son avis à propos des ententes sur les retombées locales. Même si cette question relève de la province, je ne crois pas qu’elle soit tout à fait hors de propos compte tenu de la dernière intervention.

En Colombie-Britannique, le Nouveau Parti démocratique et le premier ministre provincial John Horgan ont empêché la Christian Labour Association of Canada de soumissionner pour des grands projets d’infrastructures parce qu’elle n’est pas l’un des syndicats ou plutôt parce qu’elle ne répond pas à la définition que s’en fait le gouvernement néo-démocrate. Pourtant, les membres de l’association estiment qu’ils forment un syndicat.

Que pense le Parti vert de l’exclusion de la Christian Labour Association of Canada, qui représente des milliers de travailleurs de la Colombie-Britannique? Qu’en est-il de la protection des droits de ces travailleurs et de leur capacité à soumissionner pour des projets gouvernementaux?

Bruce Stanton (Simcoe North)
2021-04-29 1:18 [p.6372]
J’aimerais dire quelque chose avant de céder la parole à la députée de Saanich—Gulf Islands.

La question a déjà été soulevée. Je dois dire que j’ai de la difficulté à voir le lien avec le sujet dont nous sommes saisis. Je sais qu’on parle vaguement du mouvement syndical, entre autres, mais la question relève par définition de la Colombie-Britannique. Je vais laisser la députée de Saanich—Gulf Islands répondre, mais je préviens les députés que les questions et observations doivent être pertinentes par rapport au sujet à l’étude.

La députée de Saanich—Gulf Islands a la parole.

Elizabeth May (Saanich—Gulf Islands)
2021-04-29 1:19 [p.6372]
Monsieur le Président, je vais demander à la cheffe du Parti vert de la Colombie-Britannique, Sonia Furstenau, de communiquer avec mon collègue de Mission—Matsqui—Fraser Canyon. Reprenons la discussion sur le port de Montréal.

Marie-Hélène Gaudreau (Laurentides—Labelle)
2021-04-29 1:19 [p.6372]
Monsieur le Président, pour faire un petit clin d’œil à mon honorable collègue, dans Laurentides—Labelle, au Québec, il est présentement 1 h 19.

Effectivement, c’est tout un travail dans la mesure où il y a des actions qui sont inacceptables. Les propos de ma collègue m’ont touchée, mais j’ai également très honte. J’aimerais l’entendre sur ce que sera la perception du Québec et de l’ensemble des citoyens du Canada, à la suite du vote, qui aura lieu dans les prochaines minutes, de ce gouvernement-ci qui a agi de façon irresponsable.

Elizabeth May (Saanich—Gulf Islands)
2021-04-29 1:20 [p.6372]
Monsieur le Président, je remercie ma collègue du Bloc québécois.

Je dois dire que je suis tout à fait d’accord sur le fait que c’est une honte. Une honte, c’est le seul mot pour les événements de ce soir. J’espère le dire clairement en français, parce que je ne suis pas sûre du genre du mot, mais c’est une honte.

Niki Ashton (Churchill—Keewatinook Aski)
2021-04-29 1:21 [p.6373]
Monsieur le Président, je suis fière de dire que je joins ma voix à celle de notre parti pour m’opposer au projet de loi de retour au travail. Beaucoup des arguments soulevés par la députée m’ont interpellée.

Pourrait-elle nous parler des conséquences de cette attaque contre les travailleurs, non seulement ceux du port de Montréal, mais aussi tous les travailleurs du Canada?

Elizabeth May (Saanich—Gulf Islands)
2021-04-29 1:21 [p.6373]
Monsieur le Président, si tous les travailleurs du Canada pouvaient être membres d’un syndicat, les mouvements de justice sociale auraient plus de poids. Je pense que nous pouvons tous convenir du fait que le rôle des syndicats a été affaibli par l’ère du néolibéralisme.

Tout coup porté aux droits des travailleurs syndiqués atteint au cœur les valeurs qui font du Canada un grand pays. Cela ne fait aucun doute. Cela se produit chaque fois que nous adoptons une loi de retour au travail, c’est inévitable. Le gouvernement a beau dire qu’il ne prend pas parti, il le fait clairement et il choisit le mauvais camp.

Paul Manly (Nanaimo—Ladysmith)
2021-04-29 1:22 [p.6373]
Monsieur le Président, je tiens à remercier la députée de Saanich—Gulf Islands d’avoir fait les recherches nécessaires pour prendre la parole pour le Parti vert ce soir.

Ces travailleurs font partie des travailleurs essentiels, donc des gens auxquels nous rendons hommage depuis le début de la pandémie, puisqu’ils font entrer des marchandises au pays. Ils ont été maltraités, de toute évidence, et tout semble indiquer que la situation a été provoquée par les employeurs. Je me demande si la députée a vu des données indiquant que les employeurs savaient qu’ils pouvaient pousser la situation jusqu’au point d’ébullition et avoir confiance que le gouvernement libéral présenterait un projet de loi de retour au travail.

Elizabeth May (Saanich—Gulf Islands)
2021-04-29 1:23 [p.6373]
Monsieur le Président, en toute franchise, je ne sais pas si c’est ce que les faits indiquent, mais au vu des circonstances, comment pouvons-nous interpréter la situation autrement?

L’employeur a provoqué la situation inutilement et de façon systématique. Je sais que bon nombre d’intervenants libéraux et conservateurs ont beaucoup insisté sur le fait que les négociations ont duré longtemps sans aboutir à une entente, mais comme je l’ai mentionné quelques fois dans cette Chambre, il n’est pas rare que des gens restent longtemps sans convention collective pendant les négociations. Ils sont en négociation, mais ils continuent de travailler quand même.

D’ailleurs, la Chambre des communes est un employeur, et les membres de son service de protection sont restés sans convention collective pendant quatre ans. Ils ont exercé des moyens de pression, ils ont porté des insignes, des casquettes ou d’autres choses qui n’étaient pas autorisées par le code vestimentaire. C’était leur seul moyen de pression. Ce genre de mesure a été prise contre eux, mais on peut comprendre que le processus ait pu durer quatre ans même sans cela. En ce qui a trait à la GRC, je pense qu’il a fallu beaucoup trop de temps pour traiter les travailleurs de manière équitable à la Chambre des communes. Le fait que les pourparlers durent depuis deux ans n’est pas du tout une raison valable pour déterminer que la situation ne peut et ne pourra jamais se régler, et qu’on ne peut trouver de solution négociée, et j’ai seulement…