Les verts réclament la protection légale des côtes de la C.-B. contre les pétroliers des sables bitumineux de l’Athabaska

La chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, et la chef adjointe, Adriane Carr, sont à Ottawa aujourd’hui pour réclamer une loi interdisant la circulation de pétroliers le long des côtes de la Colombie-Britannique. Mme Carr apporte à Ottawa une bannière qui lui a été remise lors d’une manifestation tenue le 17 octobre à Vancouver par une coalition de citoyennes et de citoyens contre les pétroliers qui refusent de voir un terminal pétrolier et des navires pétroliers s’établir sur les côtes de la province.

Les dispositions législatives réclamées par le Parti vert visant à interdire la circulation de navires pétroliers le long des côtes de la Colombie-Britannique couvriraient la côte nord, menacée par les projets de pipeline d’Enbridge et de terminal pétrolier de Kitimat, ainsi que la côte sud, où les navires pétroliers transportant le pétrole brut issu des sables bitumineux de l’Athabasca partent du port intérieur de Vancouver, empruntent le passage pétrolier le plus dangereux au monde, Second Narrows, et passent par le parc Stanley et les îles Gulf à destination de la Californie puis de la Chine.

« L’un des secrets antienvironnementaux les mieux gardés au Canada est le fait que des navires pétroliers circulent déjà près des plus grandes agglomérations urbaines et dans l’une des régions les plus riches dans la province en terme de vie marine », a dénoncé Mme May. « Des projets en cours visant à quintupler les activités des sables bitumineux augmenteront les risques pour les gens et les écosystèmes marins de la région. »

Depuis 2007, le gouvernement fédéral a discrètement autorisé, chaque semaine, le transport de près de 1.2 milliards barils de pétrole brut issu des sables bitumineux dans le terminal Kinder-Morgan de l’inlet Burrard, à Vancouver. Kinder-Morgan propose de quintupler la circulation de pétroliers dans la région au cours des prochaines années pour appuyer l’expansion des sables bitumineux de l’Alberta et acheminer le pétrole sur les marchés asiatiques et internationaux.

« La création d’un grand terminal pétrolier à Vancouver pour desservir les sables bitumineux menace tout ce que chacun apprécie de Vancouver, y compris son objectif qui consiste à devenir la ville la plus verte au monde », a dit Mme Carr, la candidate officielle dans Vancouver-Centre.

« La côte ouest de l’Amérique du Nord est reconnue comme ayant les eaux marines tempérées les plus riches de la planète, aussi bien sur le plan de la biodiversité que de la productivité », a ajouté Mme Carr. « Les conséquences d’un déversement majeur seraient catastrophiques pour notre biodiversité, notre tourisme, nos pêches et la qualité de vie dont nous jouissons sur la côte Ouest. Nous devons protéger ce milieu marin exceptionnel et limiter la croissance des sables bitumineux de l’Alberta au lieu d’élargir le corridor vers les marchés internationaux dans le but d’accroître l’exportation du pétrole le plus sale de la planète. »

Dans le cadre du projet Enbridge Northern Gateway, qui prévoit la création d’un port en eau profonde à Prince Rupert, la construction du pipeline Enbridge, qui reliera les sables bitumineux de l’Alberta à Kitimat, dans le nord de la Colombie-Britannique, et le quintuplement éventuel du trafic pétrolier dans le port de Vancouver, les gouvernements fédéral et provincial ont travaillé en étroite collaboration pour aménager l’infrastructure de transport de manière à appuyer l’expansion de la production des sables bitumineux de l’Alberta. Les sables bitumineux de l’Alberta sont considérés comme le mégaprojet d’extraction de pétrole le plus sale et le plus polluant de la planète.

« En Chambre, le ministre des Ressources naturelles avait qualifié l’interdiction faite aux pétroliers de “volontaire”. Aujourd’hui, protégés par une terminologie non contraignante, les pétroliers circulent de plus en plus sur les côtes de la Colombie-Britannique. Depuis leur accession au pouvoir en 2006, les conservateurs de Harper ont défendu plus âprement que quiconque l’augmentation du trafic pétrolier et l’expansion des sables bitumineux, qui stimule l’ensemble du processus », a fait valoir Elizabeth May, la chef nationale du Parti vert du Canada. « Nous devons renverser cette tendance par le biais d’un effort multipartisan pour décréter une loi fédérale interdisant la circulation de pétroliers sur toute la côte ouest canadienne. Je ferai tout en mon pouvoir pour mobiliser les membres du Parti vert du Canada et je discuterai avec les autres partis pour concrétiser cette interdiction. »