La chef du Parti vert et députée de Saanich-Gulf Islands, Elizabeth May, a prévenu les conservateurs de Harper de ne pas agir avec imprudence quant à l’expansion plus au nord des activités de forage marin dans la mer de Beaufort avant que nous en sachions davantage sur les risques potentiels que cela pourrait entraîner à cet écosystème fragile.
« L’annonce selon laquelle 905 000 hectares de nos eaux arctiques cristallines étaient ouverts aux appels d’offres a causé une onde de choc – particulièrement lorsque le Parlement est en train de débattre du projet de loi C 38, qui met la hache dans nos protections environnementales », affirme Mme May.
La chef du Parti vert a également souligné que nous n’en savons pas suffisamment sur les conséquences environnementales du forage dans l’Arctique.
L’annonce des appels d’offres est survenue moins de deux ans après que de tels plans de forage aient été interrompus à la suite du déversement de pétrole de BP survenu dans le golfe du Mexique. Ironiquement, suite à une revue subséquente des forages extracôtiers dans l’Arctique réalisée par l’Office national de l’énergie, des règles plus permissives ont été adoptées. Ces dernières permettent aux entreprises ayant mis en place des mesures équivalentes de contourner l’obligation selon laquelle elles doivent répondre à une éruption en forant un puits de secours avant l’hiver. Cependant, les mesures alternatives visant à faire face à une éruption n’ont pas encore été précisées.
Jeudi, Mme May a abordé le problème en Chambre : « Comment l’Office national de l’énergie a-t-il l’intention de prévenir les risques d’éruption pendant les activités de forage, d’exploration et d’exploitation dans notre écosystème le plus fragile, celui de l’Arctique? »
Comme avec la plupart des questions liées à la protection de l’environnement, John Duncan, ministre des Affaires autochtones et Développement du Nord Canada, a refusé de répondre aux préoccupations de Mme May.
« Avant d’emprunter une nouvelle fois la très périlleuse avenue des combustibles fossiles, l’Office national de l’énergie doit clarifier la manière avec laquelle il éliminera ou il minimisera les dangers d’éruption sur le plancher océanique, affirme Mme May. Quel équipement les entreprises auront-elles à bord? Quelles précautions prendront-elles? À l’heure actuelle, nous ne le savons tout simplement pas. »
« Qui plus est, l’Arctique est un environnement partagé. Nous avons besoin d’une approche circumpolaire mise sur pied par l’entremise du Conseil de l’Arctique. »
Il est intéressant de noter que l’annonce des appels d’offres est survenue seulement une semaine après que Scott Vaughan, le Commissaire à l’environnement et au développement durable du Canada, ait indiqué que les conservateurs avaient très peu de chance d’atteindre leurs propres cibles en matière de réduction des gaz à effet de serre.
« Alors que le reste du monde et bon nombre de ses chefs d’État prêtent une très grande attention aux avertissements en matière de changements climatiques, M. Harper ouvre le plus de secteurs possible aux activités d’exploitation des ressources, explique Mme May. Alors que nous assistons à la fonte des glaces et à l’ouverture du passage du Nord-Ouest, il veut accélérer le réchauffement tout en détruisant des décennies de lois environnementales et il ignore le potentiel offert par les énergies renouvelables tout comme les emplois qu’elles pourraient créer. »