La contribution militaire à la lutte contre l’EIIL

Que la Chambre (i) reconnaisse que le chef du groupe terroriste connu sous le nom d’État islamique de l’Irak et du Levant (EIIL) a demandé à ses membres de cibler le Canada et les Canadiens au pays et à l’étranger, (ii) reconnaisse, en outre, la menace claire et directe que l’EIIL présente pour les gens de la région, y compris les membres des minorités religieuses et ethniques vulnérables qui sont victimes d’une campagne soutenue de violence sexuelle brutale, de meurtre et d’intimidation barbare de la part de l’EIIL, (iii) accepte que, sans le déploiement d’une force puissante et directe, la menace que représente l’EIIL pour la paix et la sécurité internationales, y compris pour les communautés canadiennes, continuera de croître, (iv) affirme la volonté du Canada, conformément aux valeurs et aux intérêts du pays, à protéger les civils vulnérables et innocents de la région, y compris au moyen d’aide humanitaire d’urgence, (v) reconnaisse que le gouvernement irakien demande à la communauté internationale, y compris au gouvernement du Canada, de fournir un soutien militaire pour lutter contre l’EIIL, (vi) reconnaisse, en outre, la participation des amis et alliés du Canada, dont de nombreux pays du Moyen-Orient, à la vaste coalition internationale engagée à la lutte contre l’EIIL, (vii) note que le Conseil de sécurité des Nations Unies est maintenant saisi de la menace que constitue le terrorisme international avec l’adoption à l’unanimité de la Résolution 2178 du Conseil de sécurité des Nations Unies, et, par conséquent : a) appuie la décision du gouvernement de fournir des ressources militaires canadiennes dans le cadre de la lutte contre l’EIIL et contre les terroristes associés à l’EIIL, y compris une capacité de frappes aériennes, pour une période pouvant atteindre six mois; b) note que le gouvernement du Canada ne déploiera pas de militaires dans le cadre d’opérations de combat terrestre; c) continue à offrir son soutien ferme et sans réserve aux courageux hommes et femmes des Forces armées canadiennes qui se tiennent prêts à nous défendre tous.

Elizabeth May : Monsieur le Président, il importe de répéter ce que le député a dit d’entrée de jeu: personne ici présent n’estime que nous devrions rester sans rien faire. Pour ma part, je suis horrifiée que certains semblent croire que des frappes aériennes feraient plus de bien que de mal. Actuellement, des voix très influentes, comme celle de l’expert en affaires étrangères Bob Fowler, soutiennent que les frappes aériennes pourraient très bien faire plus de mal que de bien.

Voici ma question. Imaginons qu’on demande aux Nations Unies de mettre sur pied une force de paix dirigée par le Canada pour assurer la sécurité des camps de réfugiés et des travailleurs humanitaires. De l’avis du député, serait-ce une proposition raisonnable?

Paul Dewar :  Monsieur le Président, avec une résolution appropriée de l’ONU, le Canada pourrait faire régner la paix et la sécurité. Cependant, je ne crois pas que nous en soyons arrivés là. À vrai dire, je pense qu’il faut d’abord protéger les personnes qui se sont échappées.

J’aimerais ajouter quelque chose. Je suis quelque peu troublé de constater que, dans le cadre du débat, on semble hiérarchiser l’indignation morale. C’est à croire que le volume de la voix est directement proportionnel à l’indignation morale que suscite l’EIIL. Or, l’indignation morale n’est pas une stratégie pour contrer l’EIIL. Elle est une réaction à une situation horrifiante, c’est vrai, mais rien de plus qu’une réaction.

Je talonne le gouvernement depuis des années, depuis que je suis allé en République démocratique du Congo. Or, le gouvernement ne daigne même pas appuyer un projet de loi qui couperait les vivres à ces horribles milices. Qu’il m’épargne donc l’indignation morale pour plutôt me dire ce qu’il entend faire concrètement.