Motion de l’opposition — Le Cabinet du premier ministre

Elizabeth May: Monsieur le Président, je remercie les libéraux d’avoir présenté la motion dont nous discutons aujourd’hui et que je vais appuyer. Malheureusement, les médias font allusion au scandale du Sénat. Or, ce n’est pas vraiment un scandale au Sénat mais plutôt un scandale au Cabinet du premier ministre.

Le vrai scandale, c’est que le Cabinet du premier ministre a laissé un genre de contrôle obsessionnel s’étendre à tous les aspects de la politique gouvernementale. Ce contrôle est de plus en plus étendu. J’accepte cette réalité compte tenu que la notion de CPM a fait surface pour la première fois en 1968. Toutefois, le CPM n’est pas inscrit dans la Constitution. Contrairement au Sénat, le CPM pourrait facilement être aboli. C’est tout simplement une question de savoir combien d’argent la Chambre, le Parlement — qui veille aux deniers publics —, est prêt à dépenser pour qu’une entité partisane, qui ne rend de comptes à personne et qui intimide et opprime les gens au sein du système, puisse continuer à exister.

Plus tôt au cours du débat, mon collègue le député de Thunder Bay—Superior-Nord a cité une militante conservatrice, qui dit que le CPM au sein du système est l’équivalent des « Stepford Wives ». Ces gens n’ont plus le sens moral leur permettant de voir que certaines choses sont mauvaises.

Le Parti libéral va-t-il nous aider à démanteler le CPM?

 

Geoff Regan : Monsieur le Président, je me souviens d’avoir lu The Stepford Wives. Sauf erreur, c’est à l’école secondaire que nous avons dû lire ce livre très instructif. C’est un excellent ouvrage qui nous fait réfléchir sur la situation des femmes dans notre société, mais ce n’est pas ce à quoi la députée fait allusion aujourd’hui. Elle parle plutôt de la situation au Cabinet du premier ministre.

Le fait que le Cabinet du premier ministre soit devenu une entité très hermétique, caractérisée par une volonté de contrôle absolu, est effectivement une source de préoccupation. La solution proposée par la députée réglerait-elle le problème? Serait-elle la bonne réponse? J’ai connu un certain nombre de CPM au fil des années et tous ne se comportaient pas comme celui-ci.

On peut certainement se demander quelles devraient être les ressources accordées au Cabinet du premier ministre. Je ne partage pas le point de vue de la députée portant que cette entité devrait être abolie. Ce dont nous avons vraiment besoin c’est d’un premier ministre qui fait assez confiance à son équipe et aux Canadiens pour ne pas devenir un obsédé du contrôle.