La situation en République centrafricaine

Elizabeth May : Monsieur le président, on nage manifestement en pleine tragédie, en pleine crise humanitaire, mais, selon Médecins Sans Frontières, c’est le genre de situation où une intervention peut faire la différence. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, affirme d’ailleurs que la réaction internationale n’est pas à la mesure de la menace.

Je sais que le Canada a fourni un soutien logistique et financier à l’Union africaine, sauf que, dans le cadre de missions de maintien de la paix de l’ONU, surtout en République démocratique du Congo, on lui a demandé à plusieurs reprises d’envoyer deux, trois ou quatre grands stratèges, autrement dit des généraux hautement compétents, pour épauler l’Union africaine, mais le Canada a refusé.

La situation se détériore rapidement et semble vouloir tourner au génocide, surtout à l’encontre de la population musulmane, quoique les chrétiens courent aussi un risque énorme là-bas. Dans ce contexte, si on le lui demandait, le Canada serait-il prêt à apporter son secours en envoyant des soldats pour collaborer à l’effort multilatéral visant à maintenir la paix et à sauver des vies, conformément à la doctrine du devoir de protéger?

Deepak Obhrai : Monsieur le président, comme je l’ai indiqué dans mon intervention, les Nations Unies et le secrétaire général Ban Ki-moon ont déjà affirmé que nous sommes confrontés à une crise grave. Si jamais les Nations Unies demandent de l’aide, le Canada est disposé à déterminer la meilleure façon de lui en offrir.

Permettez-moi de corriger le député. J’étais en République démocratique du Congo. Le Canada a offert le soutien logistique dont avaient besoin les troupes des Nations Unies dans le pays. Nous sommes prêts à en faire autant à la demande des Nations Unies. Il est inutile d’envoyer des gens tant que nous ne connaîtrons pas la meilleure façon pour nous d’aider. Voilà en quoi nous sommes doués. Nous l’avons fait dans le passé. Nous renforçons la capacité des forces de maintien de la paix de l’Union africaine. Nous avons participé à la mise sur pied de forces de maintien de la paix pour que les Africains puissent prendre ce qu’ils ont toujours demandé, c’est-à-dire le contrôle de leur propre continent pour gérer eux-mêmes la crise. Nous sommes ici pour les aider, et c’est ce que le Canada continuera de faire.