La situation en République centrafricaine

Elizabeth May : Monsieur le président, ma question fait suite à celle du député de Westmount—Ville-Marie et à la réponse du secrétaire parlementaire. Quel que soit le côté de la Chambre où est situé notre siège — et bien entendu, comme le débat actuel est un débat exploratoire, nous aurions pu prendre place n’importe où, et peut-être aurions-nous dû le faire, question de dissiper la notion de partisanerie —, nous reconnaissons tous que la situation est complexe, et que tous les éléments sont réunis pour laisser présager une crise humanitaire allant en s’aggravant.

Nous avons lu les observations de Médecins sans frontières, d’Amnistie internationale et de Human Rights Watch déplorant la lenteur de la réponse internationale et le peu d’intérêt porté au conflit. Nous n’avons peut-être pas des mois pour répondre adéquatement. Ce pourrait être une question de semaines, de jours.

Dans ce contexte, le secrétaire parlementaire ne convient-il pas que le Canada doit être prêt à répondre à l’appel, en fournissant non seulement des fonds, mais aussi toute autre contribution que nous réclamera la communauté internationale, les Nations Unies, l’Union européenne, la France et ces pays qui mobilisent déjà leurs troupes pour les déployer sur le terrain, assurer le maintien de la paix et protéger les innocents?

Bernard Trottier : Monsieur le président, le Canada a répondu à l’appel. Nous avons parlé d’argent, mais à l’évidence, ce n’est pas suffisant. Il y a toutes sortes d’actions diplomatiques que nous devons mener, à l’aide de tous nos réseaux, pour faire bouger les choses.

D’un point de vue strictement financier, le Canada se classe au sixième rang des principaux donateurs d’aide humanitaire à la République centrafricaine. Nous ne sommes pas responsables des événements. C’est à l’autre bout du monde. Pourtant nous nous retroussons les manches et nous faisons ce que nous pouvons.

L’aide que nous apportons à la France, à l’Union européenne et à l’Union africaine est loin d’être négligeable. Je crois que nous pouvons en faire plus, en intervenant un peu comme nous l’avons fait au Mali, où nous avons offert à l’armée française un soutien logistique. Ce sont des avenues que nous devons explorer. Il faut déterminer comment offrir ce genre d’aide.

Il s’agit toujours de situations compliquées. Les personnes qui ont participé à des initiatives multilatérales de maintien de la paix savent combien la chaîne de commandement est complexe. Il faut donc y prendre part en toute connaissance de cause. Nous devons considérer comment nous pouvons venir en aide aux personnes qui sont sur place.

Les organisations non gouvernementales qui sont sur le terrain courent aussi de graves risques. Il faut donc d’abord et avant tout assurer la sécurité de leurs représentants. Autrement, le pillage empêchera l’acheminement de toute forme d’aide médicale ou alimentaire.

Voilà ce que nous devons faire; nous continuerons de nous pencher sur ces questions au cours des prochaines semaines.