Elizabeth May : Monsieur le Président, je suis ravie que le député de South Shore—St. Margaret’s ait tellement insisté sur un élément du projet de loi que j’appuie de tout coeur, c’est-à-dire la partie concernant les Canadiens dépossédés de leur citoyenneté canadienne. Voilà trop longtemps que cela dure. Il s’agit d’une question complexe. Je sais bien que le précédent ministre de l’Immigration croyait le dossier réglé, mais il s’agit d’un domaine extrêmement compliqué. Je sais que bon nombre des Canadiens qui ont perdu leur citoyenneté et qui sont toujours vivants en sont reconnaissants.
Cependant, une inquiétude demeure. Je l’ai déjà formulée à la Chambre: le projet de loi vise à faire une chose sans précédent dans la loi canadienne, c’est-à-dire révoquer la citoyenneté d’une personne née au Canada pour des infractions qui — tout le monde s’entend — sont abjectes, mais qui peuvent être adéquatement punies par la loi canadienne, dans une prison canadienne.
Le député ne craint-il pas de nous entraîner sur une pente glissante en créant deux classes de citoyens parmi des gens pourtant nés au Canada?
Gerald Keddy : Monsieur le Président, je remercie la députée de soulever cette question importante, qui nous a donné du fil à retordre dans la dernière mouture du projet de loi.
D’après ce que je comprends — je signale que je ne suis pas un expert en la matière —, cette partie du projet de loi a trait à la double citoyenneté. Elle concerne seulement les citoyens du Canada qui détiennent une double citoyenneté, c’est-à-dire ceux qui sont aussi citoyens d’un autre pays. Les gens reconnus coupables de trahison envers notre pays ne peuvent pas s’attendre à conserver leur citoyenneté canadienne. Selon moi, cette disposition est juste et raisonnable, et je suis d’avis que la plupart des Canadiens l’appuient.