Chère citoyennes,
Chers citoyens,
Je vous fais mon rapport après les cinq premiers jours complets du calendrier parlementaire, enfin en mesure d’afficher ce compte-rendu sur mon blogue pour le partager avec vous. Les délibérations de la Chambre ont été dominées par deux mesures législatives et marquées par un hommage rendu à Jack Layton par tous les partis. Nous avons également reçu la visite du premier ministre britannique, David Cameron.
La période des questions flotte au-dessus (ou plutôt, en dessous) du calendrier des travaux législatifs, alors que la plupart des questions portent sur le « scandale du jour. » Bien entendu, tout le monde a ses favoris. Le député néodémocrate Charlie Angus s’en prend à Tony Clement avec joie et se lance dans de beaux discours. Le ministre semble incapable de ressentir de la honte pour la manière scandaleuse dont des dizaines de millions de dollars ont été canalisés dans sa circonscription – bien que la question d’Angus, parsemée d’insultes, nous inspire presque de la pitié pour Clement (presque).
Les grands favoris de la période de questions la semaine dernière étaient Peter MacKay, qui a utilisé un hélicoptère de recherche et de sauvetage comme service de limousine, ainsi que quelques questions sérieuses sur la santé de notre économie et les projets d’intégration plus poussée avec les États-Unis (NextGen).
Ma question portait sur les lettres expédiées à des chercheurs clés d’Environnement Canada – ceux qui dirigent certains aspects des programmes de surveillance de la couche d’ozone – pour les prévenir que leur poste risquait d’être éliminé (ou, comme le dit si bien Peter Kent, « séparés d’Environnement Canada »). Les porte-parole néodémocrate et libéral en matière d’environnement (Megan Leslie et Kirsty Duncan) ont aussi tenté d’obtenir des réponses claires du ministre. Je les aime beaucoup tous les deux, et j’avais partagé avec eux tout ce que je savais du dossier. C’était un bel effort concerté. La menace pèse sur les programmes de surveillance de la couche d’ozone et du rayonnement ultraviolet à l’échelle mondiale, sur le centre de collecte des données ainsi, sur le programme Ozonesonde (dans le cadre duquel des ballons sont envoyés à plusieurs endroits chaque semaine pour mesurer les paramètres de la couche d’ozone à différents degrés d’altitude) ainsi que sur un chercheur principal qui analyse les données dans le cadre du système de surveillance de la couche d’ozone. Kent affirme qu’aucun de ces programmes n’est menacé. Pourtant, les trois chercheurs qui ont reçu ces lettres dirigent ces programmes. Il n’y a pas cinq gestionnaires pour le centre de collecte de données, il y en a un seul, et il a également reçu cette lettre.
Kent affirme qu’un règlement du Conseil du Trésor stipule que les gens qui ne sont pas menacés d’une éventuelle mise à pied doivent recevoir une lettre annonçant qu’ils pourraient l’être. Je vais vérifier ce règlement, puisque Kent semble honnêtement convaincu que c’est le cas. J’ai cependant ma propre théorie là-dessus…
Pendant ce temps, j’ai consacré la majeure partie de mon temps à lutter contre deux très mauvaises mesures législatives. La première, le projet de loi C‑4, la soi-disant « Loi contre la traite de personnes », devrait plutôt s’intituler « Loi sur l’internement des réfugiés. » Ce projet de loi établit d’emblée qu’une « arrivée irrégulière » au Canada, essentiellement par bateau, et qu’un certain « groupe » de réfugiés politiques recevront un traitement différent des autres réfugiés. Ils devront tous être détenus pendant un an, sans avoir droit à une révision judiciaire. Hommes, femmes et enfants seront détenus pendant un an s’ils arrivent par bateau ou par tout autre moyen pouvant constituer une « arrivée irrégulière » du point de vue du ministre.
La Loi sur l’internement des réfugiés est dénoncée par l’Association canadienne des avocates et des avocats en droits des réfugiés, l’Association du Barreau canadien et d’autres groupes de défense des droits de la personne. Mais les représentants du gouvernement se font dicter leurs points de discussion par le cabinet du premier ministre et ignorent les problèmes de fond qui ébranlent le projet de loi. Pendant les débats, tout député qui osait souligner les répercussions désastreuses du projet de loi était automatiquement accusé d’être du côté des passeurs de clandestins.
Dans un même ordre d’idées, toute critique du projet de loi sur les peines minimales obligatoires prévues par le projet de loi omnibus invitait les insultes et les accusations selon lesquelles les députés opposés à cette mesure législative favorisaient les criminels aux dépens des victimes.
Les Canadiennes et les Canadiens doivent dénoncer ces mesures et insister auprès des députés conservateurs pour qu’ils fassent preuve de retenue. Les conservateurs ont tous les appuis requis pour faire adopter tous les projets de loi qu’ils veulent pendant les quatre prochaines années. La seule façon d’éviter l’adoption de mesures législatives draconiennes est d’amener des députés conservateurs à s’y opposer. L’adoption éventuelle de ces mesures serait coûteuse, sans compter que de telles mesures ne résisteraient pas à une contestation fondée sur la Charte.
Cette semaine, nous serons appels à voter pour ou contre le prolongement de la mission canadienne en Libye (je voterai contre), tandis que nous poursuivrons les débats entourant les projets de loi C‑4 et C‑10.