L’Ukraine

Elizabeth May : Monsieur le président, je sais que la question dont nous débattons ce soir est l’un de ces sujets qui font l’unanimité à la Chambre. Peu importe que nous soyons conservateurs, libéraux, néo-démocrates ou verts, tout ce que nous voulons, c’est que la violence cesse, que la société civile soit reconstruite et que l’on trouve une solution démocratique et pacifique pour l’Ukraine.

Les très nombreux membres de la diaspora ukrainienne établis au Canada nous racontent leur histoire et nous parlent de leur attachement à la terre.

Je trouve néanmoins dérangeant l’emploi des expressions « leadership » et « chef de file » dans ce contexte. Le Canada n’est plus un chef de file sur la scène internationale. À mon avis, le mieux que nous puissions faire, en tant que Canadiens de bonne volonté, c’est d’exhorter le gouvernement actuel à en faire davantage. Le leadership, c’est l’Union européenne qui l’assume, de même que les États-Unis, qui viennent d’annoncer l’octroi d’une aide financière substantielle pour soutenir et protéger l’économie ukrainienne.

J’aimerais que nous redevenions un chef de file, mais en avons-nous les moyens?

Je crois que le rôle qui nous convient le mieux — quand nous pouvons en jouer un — est celui d’une puissance moyenne humaine et pleine de compassion. Même si cela me chagrine beaucoup de l’avouer, j’estime que nous n’avons pas ce qu’il faut à l’heure actuelle pour prétendre être un chef de file dans le monde.

Kevin Lamoureux : Monsieur le président, je réponds à la question en disant que l’un des plus grands atouts du Canada, c’est sa diversité. Il y a plus de 1,2 million de Canadiens d’origine ukrainienne, cela dit sans exclure les autres communautés. J’estime donc que le Canada a déjà démontré sa capacité de jouer un rôle.

J’estime que notre rôle a en quelque sorte diminué ces dernières années sur la scène mondiale.

Or, les Canadiens s’attendent à ce que les dirigeants politiques fassent preuve de leadership s’il est possible d’améliorer la situation et qu’ils fassent au moins ce qui est en leur pouvoir. C’est pour cette raison que j’ai pris plusieurs fois la parole, ce soir, pour dire à quel point les observateurs sont importants, car ils permettent de faire changer les choses. Le Canada entretient avec l’Ukraine des rapports particuliers qui remontent à plusieurs années.

Si nous pouvions unir nos efforts — et je sais que nous le pouvons —, il serait possible d’établir de saines relations à long terme entre ce que j’estime être deux grands pays.